L'Espagne fit paraître ses véritables sentiments, dès qu'il fut de nouveau question des mariages. Un mois avant que la trêve fût conclue, le Souverain-Pontife, apprenant que les négociations touchaient à leur fin et ne seraient pas infructueuses, disait à l'ambassadeur de France « qu'il en avait un contentement particulier, pour l'espérance que le traité des mariages proposés aurait lieu, bâtissant là-dessus une infinité de beaux desseins avantageux à la chrétienté .» Quand la trêve fut signée, il était donc naturel que Paul V revînt à son projet favori.
Cette union si naturelle et si favorable à l'Angleterre, Henri IV ne l'avait obtenue qu'en faisant presque violence au bizarre et faible successeur d'Elisabeth. Grand buveur, quoique sobre, porté à la colère et négligent des soins de sa personne, ennemi des plaisirs autant que des affaires, prodigue jusqu'à la folie, et pourtant capable de gouverner, s'il l'eût voulu, Jacques 1er n'abandonnait qu'avec peine ses controverses religieuses et son érudition de pédant pour remplir ses devoirs de roi.