AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 65 notes
La semaine dernière j'ai lu La Solitude des grandes villes de Perrier Pauline paru chez Hugo Publishing, Hugo Roman Feel Good le 10 février.

Ce roman m'a attiré par son titre et par sa sublime couverture, et je n'ai absolument pas été déçu de ma lecture, comme tous les derniers romans publiés chez Hugo Publishing que j'ai lu. J'aime vraiment beaucoup ce que propose cette maison d'édition.

Dans ce roman on retrouve Eve qui à l'approche de la trentaine se sent seule et cours les groupes de paroles pour rencontrer du monde et où elle s'invente mille vies, toutes très différentes les unes des autres.
J'ai trouvé le personnage de 2ve très attachant et émouvant. Elle ne sait pas comment remplir le vide de sa vie et on découvre au fils des pages que ces difficultés sont liées à une enfance un peu compliquée. Et ce qui la rend attachante malgré ces mensonges, c'est que son attachement aux personnes est sincère. Eve est une personne entière qui est toujours là pour ses amis. Il lui faut beaucoup de courage pour réussir à se faire confiance, à croire qu'elle peut réussir et avoir des rêves qui se réalisent.

Une très belle écriture, fluide et riche en émotion qui m'a souvent amené au bord des larmes.
Je vous la recommande et je remercie NetGalleyFrance et Hugo Publishnig pour cet envoi.
Commenter  J’apprécie          40
Je connaissais déjà la plume de l'auteure avec son roman "Là-haut dansent les étoiles" pour lequel j'avais eu un véritable coup de coeur ! Et puis une fois encore, la plume de Pauline Perrier m'a totalement conquise. Une histoire tellement dans l'air du temps porté par les mots ô combien poétique de son auteure. Ce récit m'a fait vivre toute une palette d'émotions et j'ai refermé ce livre bouleversé !
Commenter  J’apprécie          30
Je ne suis sans aucun doute pas le meilleur public pour ce genre de "feel-good" je n'ai rien à dire de très sympathique sur ce livre qui est devenu très rapidement pénible à lire. Les personnages n'ont aucune profondeur, la relation amoureuse est vide, ne provoque aucune émotion. Tout est cousu de fil blanc, convenu, sans surprise. Un vocabulaire restreint (je ne veux plus jamais entendre ou lire le mot "veston") beaucoup de superflu et des réflexions pseudo-philosophique dignes d'Instagram. Si ça peut plaire à certaines personnes moi ça m'a profondément ennuyée et j'ai mis tout un mois pour en achever la lecture, terminant les derniers chapitres (insipides) en diagonale.
Commenter  J’apprécie          00
Eve, 27 ans, vit depuis quelques temps à Toulouse. Elle a voulu reprendre sa vie en mains, seule, mais a eu du mal à se faire à sa nouvelle vie. Pour s'aider, elle participe à des groupes de paroles : les timides anonymes, les Jeunes Mamans dynamiques ou encore les Addicts anonymes. Elle s'y invente une vie, se sent entourée et existée.
A celui des addicts anonymes, elle y a rencontré Damien qui est devenu son meilleur ami.
Quant à June, sa collègue à Royal matelas, est sa meilleure amie.
Lors d'une réunion aux timides anonymes, l'arrivée d'un nouveau, Thomas, libraire de profession, va bouleverser la vie et le quotidien d'Eve.

A la parution de ce roman, le titre m'avait appelé, remué. L'histoire l'a fait tout autant.

Eve est une jeune femme qui ment pour exister. Même si ce trait de caractère m'a quelque peu agacé, car elle aurait eu maintes fois la possibilité de révéler la vérité, j'ai vu au-delà du mensonge.
Eve manque cruellement de confiance en elle, et elle m'a touché. Ses mensonges l'aidaient à se sublimer et certainement pas à trahir les autres.
Sa rencontre avec Thomas, qui la pense dessinatrice, va remettre en question cette vie fabriquée.
Leur histoire est évidente.
Thomas m'a également bouleversé par son histoire.
Ce sont des âmes solitaires et blessées qui se sont trouvées.
Et puis, il y a Damien, qui m'a cueilli et m'a fait pleurer ...
Même si chacun des personnages se pense seul, il est bien plus entouré qu'il ne le pense !

Pauline Perrier nous amène à nous interroger sur différentes choses : sur l'image que l'on souhaite renvoyée, sur la vie que l'on mène, la vie qu'on sublime parfois. Sur la maladie, sur la mort. Sur notre capacité à pardonner, à aimer. Sur notre place dans ce monde, sur la solitude. Sur notre capacité à rebondir, à oser réaliser ses rêves, sortir de sa zone de confort.

La solitude des grandes villes m'a ému, questionné, remué. C'est un touchant coup de coeur.

Je tiens à remercier chaleureusement Pauline Perrier qui m'a proposé de m'envoyer son roman. J'ai été très émue de cette touchante proposition. Merci beaucoup à Elodie pour l'envoi.
Commenter  J’apprécie          20
Eve Dubois a eu un parcours scolaire parfait jusqu'au jour où elle se rend compte qu'il lui manquait une étape: le bonheur. Elle quitte sa ville natale, Limoges, pour le sud-ouest; direction Toulouse où elle compte prendre sa vie en main et relever de nouveaux défis en commençant par se débarrasser de sa timidité maladive. Eve trouve un boulot dans un magasin de matelas, elle est vendeuse, même si au final elle ne vend pas grand chose puisqu'elle a tendance à se planquer en réserve quand un client pointe le bout de son nez. Mais ce magasin lui a permis de trouver une amie en la personne de June.
Afin de lutter contre cette timidité qui lui bouffe la vie, Eve, poussée par June, s'inscrit dans un groupe de parole. le souci est que trouvant un certain réconfort dans ce genre d' »activité », Eve s'est inscrit dans différents groupe de parole dans lesquels elle est à chaque fois une personne différente: une dessinatrice à succès, une mère débordée, une addict du shopping.. Elle s'est un peu embourbée dans ses mensonges mais jusque là ils n'avaient aucun impact sur sa vie réelle.

Sauf qu'à l'arrivée d'un beau jeune homme dans le groupe des timides, libraire trentenaire au doux prénom de Thomas, Eve sera rapidement ébranlée par cet homme sortie de nulle part qui dévoile ses problèmes devant une assemblée. L'ennui c'est comment approcher un homme quand on fait une gaffe chaque fois qu'on ouvre la bouche et qu'il vous croit dessinatrice?
Heureusement Damien, du groupe des Addicts, lui fait découvrir des tutoriels sensés l'aider dans ses relations avec les autres. Arriver à approcher Thomas est une chose, lui révéler la vérité à son sujet sera une autre paire de manches.

Comment une histoire d'amour peut-elle se construire sereinement sur un mensonge? Et comment se sortir de mensonges aussi grotesques ? Il y aura forcément des dégâts lorsque la vérité va éclater, que ce soit en amour ou en amitié.
Roman sur l'amour et l'amitié, mais aussi sur la solitude et la maladie, il aura eu le mérite de me tenir en haleine. N'étant pas une grande adepte de ce genre de romance où le dénouement est prévisible, je me suis laissée emportée par les événements et l'ouragan qu'ils allaient créer.
A travers les différents groupes de parole ce sont aussi des thèmes variés qui y sont abordés: les addictions en tout genre, alcool, drogue, … les peurs, les doutes et le surmenage de jeunes mamans, et il y a cette timidité qui empêche toute interaction sociale mis à part devant un écran, de cet espoir de reprendre sa vie en main et d'oser avancer.

On passe évidemment un bon moment à sa lecture, mais ce roman fait surtout réfléchir à ce que nous sommes en train de faire ou devenir. Est-ce vraiment la voie que j'ai choisi et celle qui me convient? Est-ce que je prends assez de temps pour moi et pour mes amis? A vous de voir!
Lien : https://stemiloubooks.wordpr..
Commenter  J’apprécie          70
Pour un premier roman, c'est une jolie réussite ! J'ai beaucoup aimé cette histoire servie par une plume sensible et aux accents humoristiques. La narratrice de ce récit, Eve, est une jeune femme rongée par une timidité maladive depuis l'enfance. Elle a depuis peu quitté la Vienne de son enfance pour s'installer à Toulouse, tenter de trouver sa voie professionnelle et construire les bases de sa vie d'adulte.

« Dans les grandes villes, on se croise sans se regarder. Il a beau y avoir quantité d'habitants déracinés, les rues les brassent sans les rapprocher. Et cette solitude peut vite vous consumer. » Eve va souffrir très rapidement de solitude. Sa timidité ne lui permet pas de se faire des amis. Elle va alors décider de s'inventer une identité et de fréquenter divers groupes de parole. En effet, pour coller au thème de chacun des groupes, elle doit mentir sur son identité ; celle d'une jeune femme de 27 ans célibataire, qui gagne sa vie en vendant des matelas. Enfin, qui travaille en tant que vendeuse, mais qui se réfugie dans la réserve du magasin dès qu'un client potentiel en ouvre la porte...

« Parfois, j'ai l'impression que tu ne te rends pas compte de ce que tu dégages. Comme si tu ne remarquais même pas ce qui t'anime, ou que tu cherchais à l'enterrer au plus profond de toi, de peur de prendre trop de place. » June, sa patronne, est à l'origine de sa fréquentation des groupes de parole, prise de compassion pour cette jeune femme si seule et si introvertie. Et un jour, voici que Thomas, un libraire au style vestimentaire désuet, franchit la porte du groupe des timides. Eve craque aussitôt pour ce jeune homme.

« Je n'ai aucune idée de la façon dont j'aimerais gagner ma vie, alors j'ai voulu imaginer un truc cool. Je voulais savoir ce que ça faisait, d'être la file populaire du groupe. » Mais Eve, empêtrée dans ses mensonges, ne sait pas comment faire résonner la vérité aux yeux de Thomas. Son parcours inventé de dessinatrice à succès lui revient en pleine face. La solitude également. Il lui faudra repartir vers ses origines, histoire de comprendre qui elle est véritablement, et enfin donner vie à ses véritablement talents.

Au final, un roman très agréable à lire. le personnage d'Eve est vraiment touchant. Sa quête initiatique, certes réalisée tardivement, est une véritable réflexion sur la personnalité de tout un chacun. Qui n'a jamais menti sur son parcours pour paraître plus « intéressant » aux yeux des autres ? L'émergence des réseaux sociaux favorise cette envie de paraître « mieux » que ce l'on est ; un roman tout à fait en accord avec la société actuelle donc. Par ailleurs, mention spéciale à la Play- List de tubes des années 80 qui ouvre chaque chapitre a été pour moi comme un « doudou » très appréciable des années insouciantes de mon enfance. Une auteure à suivre !

Merci à Babelio pour la Masse critique et à Hugo pour l'envoi du livre.
Commenter  J’apprécie          150
Eve a quitté Limoges pour s'installer à Toulouse, ville dans laquelle elle a trouvé un travail de vendeuse de matelas dans une boutique au bord de la faillite. Afin de devenir meilleure vendeuse, de se faire des amis et de vaincre sa timidité, Eve assiste depuis six mois à un groupe de parole pour personnes timides.

"Se faire des amis quand on a quitté les bancs de l'école et qu'on débarque dans une région où on ne connaît personne, pas même un vieux cousin perdu de vue depuis Noël 2006, c'est mission impossible. Surtout pour une timide de mon acabit. Dans les grandes villes, on se croise sans se regarder. Il a beau y avoir quantité d'habitants déracinés, les rues brassent sans les rapprocher. Et cette solitude peut vite vous consumer."

Satisfaite par ces différents échanges et nouvelles rencontres, Eve finit par s'inscrire dans d'autres groupes, jusqu'à mentir sur elle-même, sur sa vie, sur ses propres addictions.

Elle s'invente des vies qui ne sont pas les siennes.

Je remercie Babelio et les éditions Hugo Roman pour cette lecture.

Avec un titre attractif et une quatrième de couverture alléchante, ce livre ne m'a pas plu du tout. Et c'est dommage. le thème de la solitude, de cette jeunesse qui s'éloigne pour le travail ou les études et qui se sent terriblement seule loin des siens m'a de suite interpellé. Lorsque j'ai lu "groupe de paroles", "échanges" et "rencontres", je m'attendais à une histoire pleine de sentiments et de profondeur.
Mais, cela n'a pas été le cas.

Le texte est essentiellement rempli de dialogues, très courts. Les personnages sont très peu développés. Il y a des idées et des scènes humoristiques mais je suis restée sur ma faim car tout cela est resté succinct et manquait vraiment de développements, de complexité. Mon intérêt s'est vite dissipé et j'ai terminé cette lecture en diagonal.

"La solitude des grandes villes" est un roman feel-good, que j'aurais plutôt tendance à adresser à un public de lecteurs young-adult. Moi je m'y suis lassée, je n'y ai pas trouvé grand intérêt. Ce peut être une lecture à faire entre deux romans exigeants ou lorsque l'on cherche quelque chose de (très) léger. Mais, cette fois-ci la magie n'a pas opéré.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
Commenter  J’apprécie          250
Eve se sent différente, à côté de ses pompes et n'a absolument aucune confiance elle. Elle décide de quitter sa ville natale pour se construire une nouvelle vie. Une vie plus belle, plus riche. Mais elle déchante rapidement, submergée par une profonde solitude.
Eve finit vendeuse de matelas. Mais difficile de vendre quoi que ce soit lorsque l'on évite les clients en se cachant dans la réserve. Par chance cet emploi lui a permis de faire la connaissance de June, sa collègue, une flamboyante rouquine qui est tout son contraire. Elles se lient d'une solide amitié.
June la pousse à s'inscrire dans un groupe de parole pour timides. Eve s'y rend mais honteuse de son quotidien trop banal, elle s'invente un métier de rêve : dessinatrice. Elle rejoint d'autres groupe, fière de sa première expérience où elle est tour à tour maman, accroc au shopping, ...
Un jour, Thomas, un libraire passionné de B. D. , débarque à la réunion des timides en détresse. Eve tombe sous le charme. Mais mentir n'apporte jamais rien de bon et elle va l'apprendre à ses dépens ...

Une agréable découverte qui nous parle de solitude, de la peur d'être soi, d'amour, de maladie, de suicide, d'amitié, de vies cabossées ...

"Alors les mensonges s'accrochent à moi comme une seconde peau. Parce que j'ai peur qu'on me voie pour de vrai. "

"On ne désigne jamais "la mince", ou "la belle", voire " la saine d'esprit". En revanche, "la grosse", "la folle dingue" ou "l'anorexique" semblent être des indicateurs convenables pour le reste du monde."

"Dans les grandes villes, on se croise sans se regarder. Il a beau y avoir quantité d'habitants déracinés, les rues les brassent sans les rapprocher. Et cette solitude peut vite vous consumer."

Un livre qui se veut optimiste, en nous démontrant que le bonheur reste accessible car nous seuls tenons les rênes de notre existence.

"La plupart des gens passent leur vie à jouer un rôle, à courir après la perfection, sans se rendre compte que c'est le meilleur moyen de renoncer au bonheur. Accepter. C'est ça, le secret pour une vie épanouie. Être heureux, être bien dans ses pompes, ce n'est pas ressembler à un top-model, avoir l'air d'une photo Instagram en toutes circonstances, terminer une chute par une roulade et un grand écart. C'est accepter les moments de creux, de solitude, les jours de tristesse, et se promettre de trouver les ressources nécessaires pour les surmonter."

Les personnages sont vrais, variés et attachants. J'ai beaucoup apprécié les échanges lors des groupes de paroles qui nous offrent une image non édulcorée du monde actuel, dans lequel nous avons parfois bien du mal à nous épanouir et à trouver notre place.

Le titre d'une chanson donne le ton de chaque chapitre qu'il ouvre. La plume de l'auteure est simple, légère et fluide. On se laisse emporter. Une note de douceur dans ce monde de brutes.

#Lasolitudedesgrandesvilles #NetGalleyFrance !
Commenter  J’apprécie          230
Le titre m'a tout de suite intriguée et le résumé m'a convaincue de donner sa chance à ce roman que j'ai apprécié au-delà de mes attentes.

Il faut dire que timide maladive comme l'héroïne Ève, je me suis vraiment reconnue en elle ! Pas en sa tendance à multiplier les mensonges pour se sentir exister, mais en sa propension à se cacher et à fuir quand la situation la dépasse, c'est-à-dire souvent, à imaginer des scénarios catastrophes au moindre changement, à redouter le contact direct avec autrui à l'exception des quelques personnes avec lesquelles elle se sent à l'aise, et même dans sa relation avec ses grands-parents qui sont un peu son refuge…

Je ne sais pas si Pauline Perrier est une grande timide, mais je peux dire qu'elle a su cerner ce que cela implique au quotidien. Bien sûr, chaque timide est différent et l'est à un degré variable, mais il n'empêche, je me suis sentie comme à la maison dans ce roman. Je n'ai pas compris toutes les réactions d'Ève qui s'enferme dans ses mensonges, mais j'ai compris ce qui a pu l'y emmener, tout le monde n'ayant pas la confiance nécessaire en ses capacités pour affronter le quotidien et des situations en apparence simple. Mais chose intéressante, l'autrice en faisant progressivement évoluer son personnage nous montre que penser ne pas avoir les ressources en soi ne signifie pas en être vraiment dépourvu…

Ainsi, petit à petit, Ève va sortir de sa zone de confort, prendre des risques et réaliser qu'il lui appartient de quitter cette vie de vendeuse de matelas qui ne lui a jamais convenu. Et c'est un euphémisme, Ève passant plus de temps à se cacher dans la réserve qu'à tenter de vendre le moindre matelas. J'ai adoré la voir avancer vers le chemin de vie qui lui correspond vraiment dans la bienveillance la plus totale, la jeune femme étant entourée, entre autres, par sa meilleure amie qui la bouscule un peu parfois, mais qui l'accepte telle qu'elle est. Mais Ève doit également régler une situation difficile dans laquelle ses mensonges, son besoin désespéré d'appartenance et son sentiment de solitude l'ont placée…

Tour à tour dessinatrice dans son groupe pour les timides, addict au shopping dans son groupe pour les personnes souffrant d'addiction, mère dans un autre… Ève s'est inventé des vies en fonction des circonstances. L'arrivée de Thomas dans son groupe pour les grands timides va toutefois changer la donne ! Mais comment nouer une sincère relation avec ce libraire qui la fait complètement craquer alors qu'il la connaît sous une identité qui n'est pas réellement la sienne ? Comment lui avouer la vérité sans risquer de perdre l'amitié des autres membres du groupe auxquels la jeune femme est très attachée ? Malgré ces questions qui la tenaillent, Ève va se rapprocher de ce nouveau membre non dénué de charme…

J'ai beaucoup aimé suivre les échanges et la complicité naissante entre ces deux timides parfaitement complémentaires qui vont s'ouvrir l'un à l'autre. Ainsi, au fil des pages, on découvre les blessures et failles de Thomas et celles d'Ève, et la manière dont ils vont avancer main dans la main sans jamais se brusquer. Reste toutefois en suspens le mensonge de notre héroïne, puisqu'on se doute bien qu'à un moment ou à un autre, le château de cartes va s'effondrer. Cette question apporte une tension indéniable et nous pousse à attendre fébrilement la chute, mais cela ne nous empêche pas de savourer pleinement la puissance et la beauté de la relation entre deux personnes qui abandonnent leur retenue sur l'autel de l'authenticité.

Car à part le mensonge inhérent à sa profession, la jeune femme n'a jamais vraiment menti sur le plus important, ce qu'elle est, ses valeurs, sa passion pour la cuisine dont elle n'hésite pas à faire profiter son entourage avec de bons desserts, et ce qu'elle ressent. Et puis, comme le souligne fort à propos Damien, tout le monde ment ! Les mensonges d'Eve n'ont jamais été malveillants, ils ont juste été pour elle un moyen détourné, et il est vrai très maladroit, de combler son sentiment de solitude… Cela ne signifie pas qu'elle ait eu raison, mais cela ne la rend pas non plus monstrueuse.

Je me suis d'ailleurs beaucoup attachée à cette jeune femme altruiste et profondément gentille qui, malgré ses pensées limitantes et ses peurs, fait de son mieux et est toujours là pour ses ami(e)s. Thomas se révèle, quant à lui, attendrissant, mais c'est pour le meilleur ami d'Ève, Damien, que j'ai eu un gros coup de coeur. Ce dernier va devoir affronter une terrible épreuve, mais il sera un ami fidèle pour Ève, comme elle sera une épaule solide et aimante sur laquelle il pourra compter pour affronter la tempête. Grâce à ce personnage, l'autrice introduit une thématique qui en général me fait fuir, mais elle est abordée ici avec une telle sensibilité et empathie qu'elle ne m'a pas dérangée et m'a même fait réfléchir. On réalise ainsi l'importance d'accompagner sans juger et vouloir imposer à l'autre son syndrome du sauveur…

Au-delà d'une romance tout en rondeur et subtilité, ce roman est émaillé de thématiques importantes : la timidité maladive, la solitude, le besoin d'appartenance, l'amitié, l'acceptation de soi, la confiance en soi, l'homosexualité et le rejet qu'elle peut encore susciter, la grossophobie, la charge mentale des femmes et des mères, la recherche de sa propre voie notamment professionnelle, spoiler (la fin de vie et le suicide)… Tout autant de sujets qui s'intègrent avec naturel à l'histoire et qui ne donnent jamais l'impression d'un inventaire à la Prévert.

Cela s'explique en grande partie par la plume de Pauline Perrier que j'ai trouvée agréable et très fluide avec une vivacité qui prouve que timide ne signifie pas éteint, bien au contraire. D'ailleurs, notre héroïne pourra se montrer parfois très drôle et Thomas malicieux et gentiment taquin. L'alternance de dialogues réalistes et d'une narration dynamique rend, en outre, la lecture plutôt addictive, tout comme les péripéties d'Ève sur le chemin de son épanouissement personnel, professionnel et amoureux. Cerise sur le gâteau, des chapitres qui commencent tous par un titre de chanson. Pour les petits curieux, la playlist est d'ailleurs disponible sur Spotify.

En conclusion, romance certes, mais aussi feel good dans le bon sens du terme, La solitude des grandes villes est un roman qui sonne vrai, qui fait du bien et qui donne enfin la parole aux oubliés de la société, les grands timides. À travers le personnage d'Ève, l'autrice nous propose ainsi une héroïne qui va petit à petit dépasser ses peurs et croyances limitantes pour se réapproprier sa vie au lieu de se contenter de la rêver. le chemin sera parfois difficile, émaillé de rires et de larmes, mais il sera aussi l'occasion de belles rencontres et d'intenses émotions. Un beau roman qui plaira autant aux timides qui pourront se reconnaître en Ève qu'aux personnes ayant envie de découvrir une histoire emplie d'humanité et de mieux comprendre ce qui se cache derrière le mot timidité…
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          246
C'est un livre très actuel, au ton léger et presque "journalistique", mais la lecture en cette période troublée et angoissante que nous vivons m'a empêchée quelque peu "d'adhérer" au récit.

Il s'agit d'une jeune femme, Eve, qui se retrouve à Toulouse, avec un job qu'elle n'apprécie pas vraiment, commerciale dans une entreprise de literie.
Elle ressent vite de la solitude (d'où le titre...) et va mettre tout en moyen pour se trouver des amis (voire plus) et se construire une vie sociale riche.
Tous les moyens sont bons donc,... intégrer différents groupes ou associations, sûr moyen pour rencontrer des gens... oui mais là où le bât blesse c'est que notre héroïne va se sentir obligée pour mieux favoriser son intégration dans ces différents groupes, de mentir et se forger une personnalité construite de toutes pièces...ainsi là voilà "mère" pour intégrer le cercle des Jeunes Mamans..

Tout pourrait continuer ainsi dans le meilleur des mondes jusqu'au jour où Eve rencontre un jeune libraire dans le "Cercle des Timides" et va se trouver attirée par son côté décalé.. Va-t-elle devoir renoncer, pour lui, à son identité de dessinatrice, construite de toutes pièces?

Le thème est intéressant et traité de manière humoristique. On retrouve les dérives de notre époque actuelle, solitude, manque de communication entre les gens... toutefois j'aurais aimé un peu plus de profondeur dans la psychologie des personnages, qui est traitée ici de manière trop sommaire à mon goût.
Un récit plaisant toutefois et je remercie Babelio de m'avoir fait découvrir cette nouvelle auteure..
Commenter  J’apprécie          221




Lecteurs (132) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5306 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}