Ce roman marque une étape importante dans la vie de Pitt. Sa carrière a souvent été en danger, car il n'a jamais eu peur de chercher la vérité, y compris dans la haute société mais jamais elle n'a été réduite à néans comme dans ce volume. Pire, s'il parvient à sauver un semblant d'emploi dans la police, et à assurer ainsi la subsistance de Charlotte et de leurs deux enfants, il se trouve exilé dans un quartier sordide, autant pour le punir que pour chercher à le protéger - aller comprendre les méandres de la justice des hommes.
C'est au moment de cette disgrâce que se mesure la solidité des attachements noués : jusqu'où iront ses proches pour le réhabiliter ? Je ne parle pas de Charlotte, dont le soutien indéfectible à son mari n'est pas un mystère - elle est déjà bien occupée avec sa maison et ses enfants. Je parle de son adjoint, avec lequel il ne s'est pas toujours entendu, je parle de Grâce, la petite bonne que lui et Charlotte ont recueilli et bien sûr, de la tante Vespasia, qui voit revenir un homme qu'elle a passionnément aimé dans sa jeunesse.
Ce qu'ils vont découvrir ? Rien moins l'identité de Jack l'éventreur. Vous me direz sans doute que des dizaines de théories se sont succédées,sans jamais apporter quelque chose de véritablement nouveau. Là, tout est différent car tout se tient, du début et à la fin, et fait bien plus froid dans le dos que la théorie d'un tueur isolé. Elle prend place dans une Angleterre en crise : la reine Victoria se cloître dans son palais, toujours en deuil de son mari, le mécontentement n'est plus seulement populaire, il gagne les hautes sphères, proches du pouvoir, et il suffirait d'une étincelle pour que tout explose - au propre comme au figuré.
La fin du roman ne résout pas tout : si le calme est revenu en apparence, bien des illusions auront été perdues et Thomas Pitt s'est fait un nouvel ennemi.
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