Traînant sa solitude dans les rues de Londres, à la recherche de quoi gagner quelques sous, le jeune Worm tombe sous le charme innocent, en apparence, d'une jolie femme à la faveur d'un (rare) rayon de soleil illuminant sa belle chevelure, lui donnant un aspect irréel dans la grisaille de cette fin de décembre. La suivant comme aimanté, elle se retrouve bientôt aux prises avec deux hommes peu avenants qui la forcent à les suivre jusqu'à disparaître dans une sombre ruelle humide en retrait des quais de l'East End. N'écoutant que son bon coeur il fonce bientôt retrouver son ami Squeaky, à qui il raconte ce qu'il vient de voir et le supplie de faire quelque chose pour aider la belle dame... Hélas le vieux lascar est trop occupé et surtout n'a pas trop envie de fréquenter à nouveau un milieu dont il a mis tant de temps à se défaire. Or, devant la détermination du gamin, il va à contrecoeur se laisser embarquer dans une drôle d'aventure...
Arrivé au pied du sapin l'an dernier, ce n'est qu'il y a quelques jours que j'ai attrapé ce petit roman d'Anne Perry, dans sa liste déjà longue des
contes de Noël, et il ne m'a pas fallu longtemps pour le lire, tellement j'ai été accroché par le rythme de l'écriture. Je ne connaissais pas Worm, jeune orphelin londonien, à l'âme poétique et au coeur chevaleresque. En revanche j'avais déjà croisé le vieux Squeaky dans une des précédentes histoires de fin d'année que j'affectionne particulièrement, lecteur assidu des « Enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt », dont les nombreux personnages se sont retrouvés mêlés à ces livres ou souffle l'esprit de Noël, sur fond de résilience et d'enquêtes policières. Et de tous ceux que j'ai lus, je crois que c'est l'un des meilleurs que nous a proposés Madame Perry. Entre la fourberie des deux ravisseurs, la candeur du gamin, le courage de la jeune femme et les réseaux du vieux Squeaky, le récit court à toute vitesse sans vous laisser de pause, ni vous lasser.
Un excellent moment de lecture.