Oracle, tome 1 : La Pythie

Depuis le temps que je vois cette série dans les librairies, je me suis enfin lancé.

On fait donc connaissance avec l'Oracle, un vieillard parcourant le pays à la recherche du gîte en échange d'une histoire et qui raconte ici celle de la pythie de Delphes qui a un compte à régler avec son dieu.

Un petit scénario à rebondissements sympathique mais ça casse pas des briques non plus, de la part de Peru il y a eu mieux.

Niveau dessin, même topo, c'est sympa et agréable à suivre.
La couverture rappelle les séries Elfes et Nains.

Lecture sympa sans plus.

Visiblement cette série est découpée en one shot.
Point négatif, les scénaristes et dessinateurs changent à chaque tome à la façons de Sept.
Une série qui n'a donc aucune chance d'evoluer puisqu'on recommence à zéro à chaque fois.
De plus le risque de faire décrocher le lecteur est assez grand.
Ayant vécu ça avec Corpus Hermeticum, Jour J, la Geste...je crains que ça se reproduise encore mais je vais essayer de continuer quand même.

Je vais encore passer pour une rabat-joie... Pour vous situer par rapport à ma critique, il vous faut prendre en considération que je suis très cartésienne et que fantasy et mélodrame sont assez peu ma tasse de thé.
Passionnée d'histoire et en particulier de la période antique, je me suis laissée tenter par cette BD, pour voir. Après réflexion, j'aurais dû comprendre rien qu'en voyant la couverture que je n'y trouverais pas mon compte avec cette Pythie hypersexualisée et sanguinaire.
De fait, la tonalité d'ensemble est violente et sombre, les personnages marchant à la vengeance, à la perversité, à la duplicité, à l'orgueil. Je comprends que les auteurs aient pu imaginer ce penchant pour les divinités en présence (Apollon, Athéna, Zeus) mais je n'ai pas adhéré à ce qu'ils ont fait de la Pythie et de son culte - trop loin de mes représentations issues de connaissances historiques, certes partielles et possiblement erronées du fait des lacunes des sources dues à l'éloignement temporel - tant dans le scénario que dans le dessin (le site de Delphes représenté comme un village au milieu duquel se trouve le temple d'Apollon où est rendu l'oracle alors que c'est un sanctuaire, donc pas un lieu d'habitation, et tous les bâtiments autour du temple sont des offrandes à Apollon, offerts pour consulter l'oracle, leur étendue s'expliquant par la renommée de celui-ci, et le protocole pour son déroulement étant extrêmement codifié).
J'ai bien aimé tout de même l'ascension vers l'Olympe, tant sur le plan visuel que narratif.
Je ne doute pas que ce genre d'histoire puisse plaire à certains, et c'est très bien pour eux, mais je passe mon tour.

L'Oracle raconte une histoire à Homère...

La Pythie est une femme qui veut défendre son pouvoir & son honneur. Or son don & sa beauté sont un handicap, pour sa relation avec les Hommes mais aussi avec les dieux, et cela attise la convoitise d'Apollon. C'est donc une histoire de viol puis de vengeance.
C'est plutôt tragique mais cela reste dans le ton des récits mythologiques.