Les oiseaux, leur vie, personne ne sait si elle est belle ou terrible. Un oiseau passe son temps à traquer sa nourriture, il doit rester sur ses gardes, perpétuellement méfiant. Il subit la pluie, la grêle, le vent, la chaleur. Un oiseau, il a peut-être la pire des vies que l'on puisse redouter.
La ville entière, je la serre dans mes bras. C’est mon secret. Longtemps, je l’ai jalousement gardé, puis, un jour, je l’ai partagé avec mes meilleurs amis. Je voulais les étonner, je voulais leur montrer la cité comme ils ne l’avaient jamais vue. Quand ils sont montés pour la première fois, ils en tremblaient. Ils embarquaient avec moi. Enfant, je n’ai pas construit de cabane. On ne construit pas de cabane lorsque l’on habite en immeuble, il n’y a pas de forêt, pas de champs, juste des arbres poussant entre deux tuteurs dans les trous du bitume, avec le tuyau de l’arrosage automatique. Tout là-haut, c’est devenu ma cabane, une cabane dangereuse, clandestine et heureuse.
j'avais peur de dormir parce que j'avais peur de rêver.
Jamais je n'entends mon cœur aussi clairement que tout là-haut.
Le vent, je ne sais pas d'où il vient. Parfois j'imagine qu'il traverse le monde : il glisse dans le ciel au-dessus de l'Amérique, aspire les déserts, se faufile entre les gratte-ciel , parcourt l'océan et vient siffler sa vieille chanson à mes oreilles.
Terminer son repas en apnée.
Manger sans respirer,
du coton dans le cerveau,
et seulement écouter son cœur battre.