Un lit, c'est reposant. On peut y dormir. Y lire ou bien rêver. Maintenant, je sais qu'on peut aussi y mourir.
Depuis qu'Arthur à son cancer, j'ai remarqué que les gens se divisent en deux catégories : Il y a ceux qui comme Lili, prennent des nouvelles tout en cherchant à être rassurés. Ils ne savent pas comment témoigner leur amitié, appellent tout le temps, mais sont aussi très mal à l'aise sur le sujet. Les autres, qu'on croyait être des amis, se contentent de vous envoyer un texto ou deux, puis très vite c'est silence radio. Comme si au fil des mois, ils avaient oublié jusqu'à votre existence.
C'est fort, et fragile, le bonheur. On le prend comme une évidence, on croit qu'il durera toujours. On ne devrait pas.
Après cet interminable voyage entrepris jusqu'ici , il y a ceux que tu as laissés derrière toi ; il y a ceux qui t'ont accompagné sur ton chemin . Cinq ans ont passé, les médecins te considèrent comme guéri. Est-ce qu'il ont raison ? La vie est sillonnée de tant de possible . D'espoirs et de désenchantement, de chagrins et de fous rires ; de victoires aussi ,tu le sais bien .
Toujours au galop, tu te mets à genoux, puis accroupi, enfin tu lâches les poignées en te redressant. Les pieds presque parallèles épousent la cadence, le cheval est ton métronome. Alors, debout, les jambes un peu fléchies, tu écartes les mains. Tes larmes coulent, mais ce ne sont pas des larmes tristes. Aujourd'hui, tu ne tomberas pas. Demain peut-être. Qu'importe? Tout est équilibre.
Les bras en croix, tu es détaché et libre, et en même temps relié à tout. Tu embrasses le monde qui s'offre à toi.
Il t'a fallu du temps pour réduire la ligne de fracture que la leucémie a tracée dans ta vie. Le garçon que tu étais, avant, s'est effacé pour se transformer en un autre. Tu es devenu celui d'après. D'après la douleur, d'après la violence faite à ton corps d'enfant.
« Depuis qu'Arthur a son cancer, j'ai remarqué que les gens se divisent en deux catégories : Il y a ceux qui comme Lili, prennent des nouvelles tout en cherchant à être rassurés. Ils ne savent pas comment témoigner leur amitié, appellent tout le temps, mais sont aussi très mal à l'aise sur le sujet. Les autres, qu'on croyait être des amis, se contentent de vous envoyer un texto ou deux, puis très vite c'est silence radio. Comme si au fil des mois, ils avaient oublié jusqu'à votre existence. »