Un peu de déception. Ni le titre, ni la 4ème de couverture, ni la table des matières (parcourue rapidement au moment de l'achat en librairie) ne laissent deviner que ce livre traite principalement de ce qu'on a appelé en d'autre temps les personnes "surdouées". Ni le sous-titre :"comment canaliser ce mental envahissant"... qui était précisément la raison de mon choix sur ce livre.
Bien sur, quelqu'un qui "pense trop" a des points communs avec les personnes que Christel Petitcolllin choisit de décrire comme des "surefficients mentaux". C'est le cas, par exemple, dans la première partie du livre intitulée "Une organisation mentale naturellement sophistiquée". On y découvre la spécificité de la pensée en arborescence, et toute une gamme d'hypersensibilités, (ou certains traits de caractères comme un sens aigu de l'esthétique, de l'éthique et de la justice). Mais très vite, après des descriptions d'ordre neurologique, le tout fortement ancré dans la théorie du cablage du cerveau gauche/cerveau droit, le livre passe davantage à l'étude psychologique et une approche thérapeutique des problèmes (très nombreux) rencontrés par ces "surefficients" notamment dans les relations sociales, rapports avec les autres, avec l'accent sur le couple surefficient/manipulateurs(emprise psychologique).
Enfin, dans le dernier chapitre "Bien vivre avec sa surefficience" , une "personne qui pense trop" (sans tomber dans ces descriptions extrêmes de personnalités surdouées, à haut potentiel etc) ne bénéficie pas énormément des éléments d'aide proposés, puisqu'ils sont focalisés sur des cas extrêmes. On peut trouver qu'on pense trop sans avoir eu de scolarité maltraitante ni une litanie de problèmes relationnels et professionnels.
En parallèle, les "normopensants" en prennent pour leur grade. Non seulement ils ont du mal a comprendre ceux qui pensent en arborescence - tout comme ceux d'entre nous qui sommes dans ce cas peuvent s'ennuyer face a des discours bien carrés - mais ils apparaissent surtout comme un ensemble de personnes globalement hostiles. Dès lors que les "surefficients mentaux" sont une petite minorité, il est assez réducteur de présenter le reste de la population sous un jour aussi sombre. A tel point qu'on a finalement parfois la tendance de lire "monopensant".
Enfin, compte tenu de la taille de la police de caractères et de la mise en page très aérée, les 250 pages du livre pourraient être réduites de moitié... ce qui permettrait peut-être de réduire les 17,50€ déboursés pour lire un livre au titre trompeur. Cette longueur du livre est à mettre en parallèle avec les nombreux rappels d'autres livres publiés par l'autrice au fil des chapitres...Quand on "pense trop"... on peut se trouver dérangée par ces appels du pied à acheter encore cette autrice. La liste des 6 livres également publiés par
Christel Petitcollin chez Trédaniel comprend 4 titres sur les manipulateurs... on comprend alors soudain que ce livre sur les personnes qui pensent trop est en fait un appendice de ce type de publication.