Coup de coeur de la Librairie Renaud-Bray à Montréal, ce livre passionnant raconte une année dans la vie de Catherine : elle a quatorze ans, vit à Chicoutimi, au nord de la ville de Québec (région du Saguenay-lac Saint-Jean), c'est une excellente élève, choyée par ses parents bien qu'ils soient divorcés et une jeune personne belle, vive et attachante.
Tout est ici vu à hauteur d'adolescence, les cours et les profs, les amitiés féminines et les chicanes, les garçons, la musique, les parents, et la drogue, pas mal de drogue ; et parfois les histoires de drogue, pour certains, ça finit mal.
Au début, encore enfant, Catherine est suivie pas à pas par l'autrice jusqu'à devenir une jeune femme quelques mois plus tard, mélange de naïveté, de coquinerie et de rébellion.
Est-il besoin d'avoir vécu à Chicoutimi pour tout bien comprendre ? L'adolescence est semble-t-il à peu près la même partout... Les contraintes du paysage, du froid, les particularités du Québec ne font que donner un décor original mais très parlant quand on connait la région. C'est sans doute plus le roman d'une génération que d'un lieu...
L'écriture évocatrice et énergique a le charme des écrits québecois, une langue belle et originale dont chaque mot ne peut pas toujours être traduit mais dont le sens d'ensemble est très clair. Catherine, la narratrice a une façon de raconter son histoire qui est à la fois réaliste et charmante, et même s'il y a des moments difficiles et vraiment tristes, l'ensemble laisse une impression de vie à fleur de peau et d'élan vers un avenir meilleur.
Encore de la très bonne littérature québecoise !
Premières phrases : " Ça s'est passé le 18 juillet 1995. Je m'en rappelle parce que c'était le jour de ma fête. le 18 juillet, mon père a sacré le Grand Cherokee de ma mère dans un arbre au bout de l'entrée chez nous. Les anciens propriétaires avaient installé deux courts de tennis en avant, tellement le terrain était immense. On arrivait à la maison par un chemin de gravelle, pis y avait un rond-point plein de tulipes devant la véranda. C'était une grosse bâtisse victorienne vert pomme avec des pignons de tôle grise pis une piscine creusée dans la cour. Mon père avait fait enlever les deux terrains de tennis quand il avait acheté la maison. Il trouvait ça frais chié, pis ma mère aimait mieux avoir des plates-bandes à la place."
Lien :
https://www.les2bouquineuses..