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EAN : 9782896981595
Le Quartanier (03/03/2014)
3.74/5   219 notes
Résumé :
La déesse des mouches à feu, c’est Catherine, quatorze ans, l’adolescence allée chez le diable. C’est l’année noire de toutes les premières fois. C’est 1996 à Chicoutimi-Nord, le punk rock, le fantôme de Kurt Cobain et les cheveux de Mia Wallace. Des petites crisses qui trippent sur Christiane F. et des gars beaux comme dans les films en noir et blanc. Le flânage au terminus et les batailles de skateux contre pouilleux en arrière du centre d’achats. L’hiver au campe... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,74

sur 219 notes
Adolescence dans une petite ville québécoise, une période difficile pour la jeune fille qui se raconte dans ce roman triste mais qui sonne vrai.

Une ado qui fête ses quatorze ans, des parents qui divorcent, du harcèlement à l'école, des amours, du sexe et de la drogue. Dans un but éducatif, sa mère lui avait offert « Moi, Christiane F. », elle a donc pris Christiane comme modèle et si elle ne consomme pas d'héroïne, c'est qu'on en trouve pas aussi facilement dans les rues de Chicoutimi.

Le vocabulaire utilisé est un hybride de langue québécoise et d'expressions propres au milieu des jeunes des années 90 dans cette ville du Saguenay. Ça donne une voix réaliste à la jeune Catherine, même si ça demande un peu d'imagination au lecteur.

Un premier roman de qualité pour « Madame Chose » (le nom qu'elle utilise sur son son blogue), mais un regard cru sur une réalité peu réjouissante.
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Catherine a 13 ans, comme Christiane F., l'héroïne éponyme de l'autobiographie "Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…" que Catherine reçoit en cadeau de la part de ses parents pour son anniversaire. Choix judicieux ? Je ne me prononce pas mais la suite de l'histoire peut faire penser que non.

Catherine a 13 ans, elle est fille unique. Ses parents se séparent et Catherine part vivre avec sa mère. Débute pour elle ce qu'on qualifie génériquement de "crise de l'adolescence" qui s'accompagne ici d'une chute dans la drogue.

Catherine a 13 ans en 1996, elle vit dans une petite ville du Québec. Elle se cherche et tente diverses expériences qui la mèneront à l'addiction et à la transgression.

Bien que Catherine soit attachante par bien des aspects de sa personnalité, le papillon qui peine à sortir de sa chrysalide a éveillé en moi plus de curiosité que de compassion. J'étais moi-même adolescente à
cette époque mais je ne me suis pas retrouvée en Catherine pour autant.

J'ai été frappée par la noirceur et la violence de ce roman qui débute assez platement pour se révéler en fin de compte un révélateur acide de comportements dramatiques. Je le dis sans jugement moral ; je constate simplement qu'il est bien facile de perdre son chemin. Sorties de route fatales ou simples accrochages, il est sans doute fréquent pour de nombreux adolescents de se trouver en position de bouleverser toute leur existence par des choix marginaux. Triste constat.

"La déesse des mouches à feu" est en quelque sorte un témoignage hard qui égratigne et laisse des traces ; c'est aussi un roman sociétal et social qui fait réfléchir.


Challenge MULTI-DEFIS 2022
Challenge PLUMES FEMININES 2022
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Lu dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points.

« Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée », vous vous souvenez ?

C'est le livre que reçoit Catherine, vivant à Saguenay, Québec, de la part de sa mère, pour son quatorzième anniversaire. Sans doute offert en signe d'avertissement, l'ado se passionne pour Christiane F. qui devient son modèle.

Elle va donc se jeter dans la drogue, le sexe, le rock'n roll. Et ouais ! La trinité du cool des années 90. Car c'est bien le roman d'une décennie, truffé de références musicales, cinématographiques et culturelles. D'ailleurs, le bandeau le précise « à dévorer avec Kurt Cobain à fond dans les oreilles ! ». Elle nous décrit sans concession son usage des drogues, ses soirées, ses débuts dans la sexualité, son amitié avec Marie-Eve... Toute cette vie à fleur de peau, qu'elle brûle par les deux bouts, pour se prouver qu'elle est vivante. Ses parents viennent de divorcer. Ils sont plutôt absents mais ne sont pas de mauvais parents non plus. Elle ne vit pas dans la misère, n'a connu aucun traumatisme. Elle veut juste repousser ses limites et ses amis l'y aident bien.

« La déesse des mouches à feu », outre son titre, tient son originalité de sa langue. C'est un peu comme regarder un film de Dolan ! Ça surprend beaucoup, ça amuse un peu, c'est exotique sans vraiment l'être. le livre propose en fin d'ouvrage un lexique avec les mots et expressions québécoises. Au début de ma lecture, j'ai été un peu bloquée, mais je me suis très vite laissée charmer par ce parler si particulier. J'ai eu l'impression de voyager au Québec aussi. On s'y croit ! L'hiver au campe, les balades en skidoo, les lacs gelés, la ville de Chicoutimi et sa périphérie… Un décor bien planté.

Sous son côté rock, ce livre nous donne à voir une jeunesse triste dans une atmosphère sordide. Il s'agit d'ailleurs plus d'une tranche de vie témoignant d'une époque et d'une région, que d'un roman avec un scénario et une histoire. C'est l'histoire de Catherine, qui, même si j'ai l'impression d'avoir lu son journal intime, ne s'est pas totalement dévoilée à moi. J'aurais aimé rentrer un peu plus dans sa psychologie, connaître davantage ses ressentis et moins de descriptions.

Sorte d'OLNI, je vous invite à découvrir ce texte hyper réaliste et terriblement humain, à hauteur d'adolescente.
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Catherine a 14 ans en 1996 et bascule de petite fille sage dont les parents surveillaient les sorties et les fréquentations à adolescente bien décidée à vivre ses propres expériences et ses premières fois. Ses parents, entre disputes puis divorce, semblent complètement dépassés et la laissent libre comme l'air... libre d'expérimenter, les garçons, la drogue, les fêtes, la vie dans un gang dans le campe au fond des bois.

J'ai plongé la tête la première dans ce roman écrit dans une langue qui déménage. Déjà il y a toutes les expressions québécoises dont une bonne partie est empruntée au parler adolescent qui ont rendu la lecture pour moi savoureuse... même si au début et avant de me rendre compte qu'il y avait un glossaire en fin de livre je me suis trouvée un peu perdue et obligée de chercher sur Google le sens de certains mots qui m'échappaient complètement ! Mais une fois habituée c'est un vrai régal, on a l'impression d'y être et de partager la vie de cette enfant adolescente qui joue à l'adulte et porte sur le monde qui l'entoure un regard plutôt caustique.

Car oui, Catherine est particulièrement attachante. La petite fille dont les parents refusaient qu'elle traine au centre d'achats (centre commercial) de peur d'y faire de mauvaises rencontres est soudain autorisée pour ses 14 ans à sortir seule et compte bien en profiter. Elle va vite se faire une meilleure amie plutôt libérée qui l'introduira dans le monde des jeunes cools, ceux qui se construisent un refuge dans les bois, loin des parents, loin des règles et du monde, ceux qui se droguent, qui couchent, qui expérimentent... même si cela parfois finit mal. le roman semble ne rien raconter d'autre qu'une (courte) tranche de vie et c'est finalement en cela qu'il est particulièrement émouvant : il met le doigt sur ces moments où tout bascule, où une vie adolescente peut mal tourner voire même finir brusquement, où chaque décision peut être lourde de conséquence et où pourtant Catherine est portée par une soif de grandir, de faire ses expériences sans forcément penser aux conséquences même si ça fait mal.

Tout sonne juste dans ce roman, on a l'impression de vivre dans ce petit coin perdu du Saguenay, sans grandes perspectives d'avenir entre centre commercial, collège où on s'ennuie et parents qui en comprennent rien. Pas un mot de trop, pas de longues descriptions, juste la rage et la révolte de Catherine et sa bande que l'on apprend à aimer et avec qui on aimerait rester plus longtemps. Et puis bien sûr c'est aussi un vrai plaisir de replonger dans les années 90 avec une jolie peinture de l'époque et quelques références bien choisies (Kurt Cobain bien sûr ! Et Fiction pulpeuse... qu'il m'a fallu quelques secondes pour reconnaître sous son nom québécois !). Un court roman, vite dévoré mais qui me restera longtemps en tête, j'ai refermé le livre bouleversée. Une belle découverte que je vous recommande !
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Errance grunge à Chicoutimi, petite ville au nord du Québec.

Triste spectacle, pour l'anniversaire de ses seize ans. Après une de leur fréquente dispute, les parents de Kate se séparent.
Une séparation dans la violence et le chaos, comme un effet miroir de se qui se passe dans le cerveau de l'adolescente.
Si ses parents sont assez immatures pour se battre pour une collection de disques vinyles, pourquoi la jeune fille ne se
fritterai pas grave pour piquer le gars de la bonnasse de la classe.
Kate est en ostie après le monde entier, drogue, sexe, Punk-Rock et Pulp Fiction, bienvenue en adolescence Kate.
Ce best seller au Québec qui impressionna les lecteurs canadiens dès sa parution en 2014, decrivait une adolescente en perte de repères, qui ne laisse arrêter par aucun interdit et qui aime jouer avec le feu.

L'intérêt du roman résidait beaucoup dans la prose de l'auteure, qui tenait bien les rennes d'un pari assez insensé : reproduire le langage propre à une génération et à une région données et se positionner comme le récit presque ultime d'une décennie, truffé de références musicales, cinématographiques et culturelles de Pulp Fiction à Kurt Cobain chronique intense sur le mal être, récit d'apprentissage grunge où l'on découvre qu'avoir seize est difficile à toute les époques et sur tous les continents.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (4)
LaPresse
12 décembre 2014
Les adultes dans la trentaine et au début de la quarantaine apprécieront les références culturelles à leur propre adolescence et le ton cinglant du personnage.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Chatelaine
07 octobre 2014
L’intérêt du roman réside beaucoup dans la prose de l’auteure, qui a réussi un pari insensé : reproduire le langage propre à une génération et à une région données.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
LaPresse
10 mars 2014
Un portrait cru, assorti d'un hommage à la langue du Saguenay, par une écrivaine avec laquelle il faudra compter.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeDevoir
10 mars 2014
Elle parvient à insuffler la vie et à donner de la texture et des fêlures à ce personnage d’adolescente qui arrive à briller dans le noir, cousine lointaine du Holden Caulfield de L’attrape-coeurs. Puissant.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le bord du Canadian Tire, c’était pour les pouilleux. C’était des genres de BS à pinch pis à pad qui venaient de Falardeau en char pour se tirer un rang. Ils portaient tout le temps des Sugi blanches pis des chandails de Slayer. Les pouilleux avaient pas de manteaux d’hiver. Ils portaient des vestes de skidoo Arctic Cat. Je me rappelle qu’ils étaient vraiment gigons. (p. 17)
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Je me suis retournée vers Marie-Eve pis je lui ai dit que ce serait fou de faire de la mess drette là dans notre fort. Marie-Eve a sorti le petit sac de sa poche de bas de suit. Estie qu'elle l'avait, l'affaire. On a sniffé tout le sac comme si la fin du monde était proche. Elle torchait pareil, pour de la vieille mess éventée. J'avais de la misère à voir la face à Marie-Eve. Je savais plus s'il faisait noir à cause qu'il était passé six heure ou si on faux-buzzait. Je paranoïais qu'on avait tout respiré l'oxygène du fort. Ca devait ben faire deux heures qu'on était là.
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Je comprenais pas pourquoi il avait choisi cette place-là. C'était notre table à ma mère, mon père pis moi.Ça me faisait chier que sa greluche pis sa repousse soient assises là. On aurait dit qu'il essayait que sa blonde imite ma mère. Si j'avais été lui, me semble que j'aurais choisi un autre restaurant.
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J'avais le goût de danser. Je suis allée lever Marie-Eve du divan, pis on s'est mises à faire les moves qu'on savait que les gars aimaient. Keven a mis "Girl, You'll Be a Woman Soon", pis j'ai dansé exactement comme Mia Wallace. Je suis sûre qu'il l'avait mise exprès. Marie-Eve, elle, imitait John Travolta pis elle riait. Je savais que tous les gars dans la place me regardaient pis que les filles se mettraient à me parler dans le dos. Je m'en crissais. J'étais la déesse des mouches à feu. Je faisais ce que je voulais.
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Ça a pris deux heures à Michel pour me transformer en Mia Wallace. Quand il a eu fini de me sécher les cheveux, je me suis regardée dans le grand miroir pis j’ai capoté. J’avais jamais été aussi belle de toute ma vie. J’avais l’air d’avoir dix-huit ans. Marie-Ève allait halluciner, tellement elle allait trouver ça beau. Pis Pascal aussi. Il arrêtait pas de me dire qu’il trouvait ça beau, les filles avec des cheveux noirs. Il les appelait les Pocahontas. Bon, c’est sûr qu’avec ma peau transparente, je ressemblais pas à une Indienne pantoute, mais pareil.
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Videos de Geneviève Pettersen (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Geneviève Pettersen
Steph Rivard reçoit Geneviève Pettersen, Mikella Nicol et Catherine Mavrikakis.
Les libraires en coulisses, une initiative de l?Association des libraires du Québec (ALQ) et de la coopérative des Librairies indépendantes du Québec (LIQ), ont présenté des rencontres passionnantes lors du Salon du livre de Montréal 2014 avec des écrivains, notamment Janette Bertrand, Michel Tremblay, Katherine Pancol, Gabriel Nadeau-Dubois et Emmanuel Carrère.
Réalisation et montage : Jessica Gélinas
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