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sur 296 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Catherine pour son quatorzième anniversaire reçoit en cadeau de la part de ses parents un roman, 'Moi, Christiane F., 13 ans, droguée et prostituée'... le programme est presque annoncée ainsi dans ce roman initiatique de l'adolescence, apprendre la vie de ses propres moyens, toutes expériences autorisées dans le Chicoutimi-Nord, là où il fait ben frette une grande partie de l'hiver. La meilleure période, celle des campes au fin fond des bois, autour de la chaleur d'un feu et d'une bouteille de vodka qui circule de mains en bouches, premières baises, premières drogues.

Pis, Catherine pour son quatorzième anniversaire se rend chez le coiffeur. Elle veut les cheveux de Mia Wallace dans 'Fiction Pulpeuse'. Des cheveux noirs comme la nuit sans lune, elle est belle, elle fait dix-huit ans au moins, Pascal va la regarder et pis Keven aussi qui va la regretter. Tout le monde autour va halluciner, même Marie-Êve. Les gars sont beaux, et elle aussi maintenant. Comme dans les films en noir et blanc. Comme les lagopèdes à queue blanche.

Pis, Catherine pour son quatorzième anniversaire a reçu aussi un de ces disc-man qui permet d'écouter de la musique partout, même au fond des bois, même dans son lit. de la bonne toune, entre deux rails de coke. du Aerosmith, du Nine Inch Nails, du Bowie et du Kurt Cobain, 1967 - 1994. Toute la planète rock, complètement stone. Kurt Cobain n'est pas mort, dans Chicoutimi-Nord. La playlist de mon adolescence. Et pis dehors, ça gèle. Alors je remets mon chandail d'adolescent, une effigie de Nirvana ou d'AC/DC imprimée dessus.

Et quand Catherine s'éclipse en pleine nuit pour aller voir son chum, se faire une ligne, et écouter un film (oui, là-bas on ne regarde pas un film, on l'écoute !) Et quel film !! Après 'Face à la mort', les ados se plongent allègrement dans 'Cannibal Holocaust', loués au club vidéo du coin. Deux petites douceurs cinématographiques pour accompagner la vodka achetée au dépanneur du coin et la poudre blanche du pusher du coin. Baiser pendant que des gens se font trucider à l'écran, le trip du coin. Un coin, qui donne pas vraiment envie d'y faire pousser sa progéniture. Aussi sombre que l'histoire de Kurt Cobain, faite d'éclairs et de flip.

La déesse des mouches à feu, c'est un roman à la fois dur par son sujet, drôle par son langage, mais aussi ainsi profondément triste comme la voix de Kurt. Cru et cruel. Ça cogne, ça vomit, ça tripe, ça baise, ça sniffe, ça se culbute mais surtout ça se cherche. C'est l'adolescence, une vie, un mal de vivre. C'est tout sauf banal. Pis parfois c'est beau. Pis souvent c'est déprimant.
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Lu dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points.

« Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée », vous vous souvenez ?

C'est le livre que reçoit Catherine, vivant à Saguenay, Québec, de la part de sa mère, pour son quatorzième anniversaire. Sans doute offert en signe d'avertissement, l'ado se passionne pour Christiane F. qui devient son modèle.

Elle va donc se jeter dans la drogue, le sexe, le rock'n roll. Et ouais ! La trinité du cool des années 90. Car c'est bien le roman d'une décennie, truffé de références musicales, cinématographiques et culturelles. D'ailleurs, le bandeau le précise « à dévorer avec Kurt Cobain à fond dans les oreilles ! ». Elle nous décrit sans concession son usage des drogues, ses soirées, ses débuts dans la sexualité, son amitié avec Marie-Eve... Toute cette vie à fleur de peau, qu'elle brûle par les deux bouts, pour se prouver qu'elle est vivante. Ses parents viennent de divorcer. Ils sont plutôt absents mais ne sont pas de mauvais parents non plus. Elle ne vit pas dans la misère, n'a connu aucun traumatisme. Elle veut juste repousser ses limites et ses amis l'y aident bien.

« La déesse des mouches à feu », outre son titre, tient son originalité de sa langue. C'est un peu comme regarder un film de Dolan ! Ça surprend beaucoup, ça amuse un peu, c'est exotique sans vraiment l'être. le livre propose en fin d'ouvrage un lexique avec les mots et expressions québécoises. Au début de ma lecture, j'ai été un peu bloquée, mais je me suis très vite laissée charmer par ce parler si particulier. J'ai eu l'impression de voyager au Québec aussi. On s'y croit ! L'hiver au campe, les balades en skidoo, les lacs gelés, la ville de Chicoutimi et sa périphérie… Un décor bien planté.

Sous son côté rock, ce livre nous donne à voir une jeunesse triste dans une atmosphère sordide. Il s'agit d'ailleurs plus d'une tranche de vie témoignant d'une époque et d'une région, que d'un roman avec un scénario et une histoire. C'est l'histoire de Catherine, qui, même si j'ai l'impression d'avoir lu son journal intime, ne s'est pas totalement dévoilée à moi. J'aurais aimé rentrer un peu plus dans sa psychologie, connaître davantage ses ressentis et moins de descriptions.

Sorte d'OLNI, je vous invite à découvrir ce texte hyper réaliste et terriblement humain, à hauteur d'adolescente.
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Errance grunge à Chicoutimi, petite ville au nord du Québec.

Triste spectacle, pour l'anniversaire de ses seize ans. Après une de leur fréquente dispute, les parents de Kate se séparent.
Une séparation dans la violence et le chaos, comme un effet miroir de se qui se passe dans le cerveau de l'adolescente.
Si ses parents sont assez immatures pour se battre pour une collection de disques vinyles, pourquoi la jeune fille ne se
fritterai pas grave pour piquer le gars de la bonnasse de la classe.
Kate est en ostie après le monde entier, drogue, sexe, Punk-Rock et Pulp Fiction, bienvenue en adolescence Kate.
Ce best seller au Québec qui impressionna les lecteurs canadiens dès sa parution en 2014, decrivait une adolescente en perte de repères, qui ne laisse arrêter par aucun interdit et qui aime jouer avec le feu.

L'intérêt du roman résidait beaucoup dans la prose de l'auteure, qui tenait bien les rennes d'un pari assez insensé : reproduire le langage propre à une génération et à une région données et se positionner comme le récit presque ultime d'une décennie, truffé de références musicales, cinématographiques et culturelles de Pulp Fiction à Kurt Cobain chronique intense sur le mal être, récit d'apprentissage grunge où l'on découvre qu'avoir seize est difficile à toute les époques et sur tous les continents.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La déesse des mouches à feu (des lucioles), c'est un peu une claque en pleine face : le lecteur est immergé dans la tête de Catherine, 14 ans, qui reçoit parmi ses cadeaux d'anniversaire le livre Moi Christiane F., droguée, prostituée. Un récit qui, plutôt que de l'effrayer, la fascine et dont on sent l'influence tout au long de cette année où les parents de Catherine divorcent, et où la jeune fille va toucher aux paradis interdits. Amitiés d'ados, premières amours, premières relations sexuelles, fascination pour Kurt Cobain ou Gun's and Roses, l'adolescente et ses copains et copines flirtent sans cesse avec les interdits, face à des adultes qui croient jouer leur rôle mais ne voient pas ce qui se passe sous leur nez. Jusqu'au drame qui marquera sans doute à vie l'adolescente. Ca pourrait paraître noir et imbuvable à des lecteurs adultes mais il y a une énergie, un rythme dans ce récit qui lui donnent malgré tout un côté lumineux (c'est du moins ce que j'ai ressenti). L'adolescence comme naufrage de l'enfance ? C'est peut-être le sens que Geneviève Pettersen a voulu imprimer à son premier roman en imaginant la fin sur fond de catastrophe naturelle.

Ce roman, c'est aussi une claque par la langue parlée de Catherine, typiquement du Saguenay, paraît-il, qui freinera sans doute des lecteurs peu habitués. Je ne dis pas que je m'y connais, loin de là, je n'ai pas toujours compris toutes les expressions mais le contexte permettait de le faire et finalement, ça participait au plaisir de lecture. Voilà une facette du français que je suis bien contente d'avoir découvert en cette semaine Francophonie.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Ce roman raconte l'année 1996 dans la vie d'une adolescente saguenéenne. L'intérêt majeur du roman, c'est le langage et le ton de la narration ainsi que les référents culturels, qui tombent pile dans ma tranche d'âge! Je n'ai pas grandi en région, mais j'ai vraiment reconnu l'ado que j'ai été, dans cette façon de parler reproduite de façon extrêmement convaincante. Il est rare de lire un livre entièrement écrit en langue orale québécoise, sans que ça ait l'air caricatural, forcé, incongru ou "ancestral", et je dois dire que ça m'a fait du bien!

Les campes dans le bois, le terminus d'autobus, le centre d'achats, les vacances de pêche, le punk rock, les divorces, les "guerres de gangs"... le personnage de Catherine est plutôt délinquant et évolue dans un milieu assez trash, mais le contexte constitue un portrait très représentatif d'une adolescence vécue pendant les années grunge au Québec!

À tous les Québécois qui ont grandi dans les années 90 : ça vaut la peine de le lire juste pour redécouvrir des expressions comme "sucer des raies"! Pour tous ceux qui sont plus jeune, plus vieux ou hors Québec : ça risque d'être difficile de comprendre ou de vous identifier aux personnages!
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C'est la première fois que je me retrouve face à un roman que j'ai apprécié mais pour lequel je suis incapable de rédiger un retour de lecture.

Je vous explique en deux mots le comment du pourquoi…

Je pense que c'est une histoire « ordinaire » que l'autrice n'a pas cherché à approfondir car toute la subtilité du roman réside dans le style d'écriture. Et pour cause, il est écrit en québécois, langage propre à la région de Saguenay.

Ma lecture n'a pas été aisée car il y avait dans la plupart des phrases, 2 à 3 mots que je ne comprenais pas. Heureusement, le livre propose un glossaire avec toutes les traductions. Je peux vous dire que ça en vaut le détour. Non seulement, les expressions québécoises sont à mourir de rire mais l'humour utilisé est tordant! Ce livre m'a fait rire du début à la fin et ce qu'il y a eu de plus magique, c'est qu'il m'a donné envie de jouer avec mon entourage. Je lisais des passages à voix haute et il devait en deviner la signification… dans de nombreux cas, on était loin du compte et ça a apporté une dose de rire supplémentaire!


Une seule chose à retenir… lisez-le! Fou rire assuré
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Un roman déroutant, sur les méandres d'une jeune femme de 14 ans qui fait face à de nombreux bouleversements dans sa vie.

Adolescente au Québec, on suit des cheminements propres à cette période compliquée de la vie : le corps qui change, le rapport à ce nouveau corps (le sien, celui des autres), l'amitié, l'intégration dans un groupe, l'image qu'on renvoie, le conflit avec ses parents et les autres générations ...

On sort pourtant des poncifs du genre, avec une écriture unique, en français québécois. Si vous êtes comme moi francophone de France, certaines expressions ou tournures de phrases peuvent être particulièrement déroutantes, voir peu compréhensibles.
C'est ce qui fait pourtant le "charme" du roman.

Comme le titre le suggère, l'écriture est incisive, à la fois simple et pourtant percutante. Certaines phrases vous tirent dessus à bout portant.
C'est comme une descente aux enfers silencieuse. Un événement coup de poing surgit vers la fin du roman, qui se termine entre espoir et fatalité.

J'ai du mal à décrire ce petit livre, si court et pourtant si dur.
Ce petit bout de femme de 14 ans semble déjà si fatiguée qu'on se demande tout du long comment va bien pouvoir évoluer cette histoire.

Ici, pas de happy end ou de fin convenue. Juste la vie, crue.
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Qui a eu 16 ans dans les années 90 comprendra !
Tous les thèmes de l'adolescence sont présents : crises intergénerationnelles, désir de repousser ses limites, importance de l'amitié et du clan dans lequel on se construit contre le monde des adultes, découverte du corps, le sien, celui de l'autre, les trahisons, la peur, la rage... Tout le monde peut s'y projeter même si Catherine, l'héroïne va souvent bien plus loin que l'ado lambda que nous fûmes.
J'ai aimé l'ambiance " sex, drug and rock n'Roll", les références cinématographiques, artistiques, musicales, la sensibilité à fleur de peau des personnages, la violence, la rébellion.
On peut être déstabilisé par la langue, cet argot hermétique des jeunes du Saguenay. Cela m'a rappelé la difficulté à lire "Orange mécanique" de Burgess. Si on s'attache aux mots, on ne comprend rien, mais si on se laisse porter par le fond, l'histoire devient limpide, complice, universelle.
Portrait réaliste d'une génération perdue, atmosphère à la Dolan, ce roman peut laisser sur sa faim car il s'apparente davantage à une tranche de vie sans début ni fin, sans intrigue et sans morale.
Il peut aussi choquer par sa violence crue et la multiplicité des conduites à risques mais il s'inscrit dans une période grunge, gothique où souffrance et plaisir sont les expressions d'une vie intense et non de pulsions de mort.

Je recommande ++ à un public averti, nostalgique, à ceux qui ont lu Christiane F., qui ont usé les cassette de Nevermind, qui mataient Trainspotting en boucle et qui rêvaient (et rêvent encore, j'espère!) de changer le monde.
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J'ai écouté ce livre sur Audible plutôt que de le lire et selon-moi l'excellente narration est un complément parfait à ce livre. J'aurais sûrement aimé en format papier aussi mais le ton parfait de la narratrice m'a happé immédiatement.
Ayant été un peu rebelle moi-même je me suis retrouvée dans Catherine, cette période noire de l'adolescence ou tout peut basculer. Soit tu te retrouves du côté des gentils, soit tu bascules dans la marginalité et tout ce qui s'en suit.
La prise de drogues diverses telles que; Mescaline, Buvards, acide etc. y est banalisée, exactement comme les adolescents se plaisent à voir la chose. C'est normal, tout le monde le fait. (Ce qui est faux mais que nous aimerions bien croire au moment où c'est notre réalité.) Tout comme quelqu'un pose la question, ¨Était-ce une bonne idée d'offrir à Catherine le livre de Christiane F. ?¨, il serait bon de réfléchir à qui offrir celui-ci. Si une ado dans notre entourage prends déjà le chemin le moins fréquenté ce n'est peut-être pas une bonne idée.
Je recommande mais avec précautions.
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La déesse des mouches à feu c'est un bon roman. Un bon roman si t'aimes ça te retrouver dans la tête d'une jeune adolescente, d'avoir accès à toutes ses pensées, pis à tous ses souvenirs en direct. J'ai aimé ça, moi. Catherine est un beau personnage, une adolescente typique qui déteste ses parents autant qu'elle les aime, qui ne se rend pas compte qu'ils font au mieux pour elle. J'ai eu de la difficulté avec certaines expressions, probablement parce que je ne suis pas assez près de Chicoutimi, mais on s'habitue rapidement à l'écriture, aux expressions et au rythme du roman, parce que du rythme, il y en a. J'ai adoré suivre son quotidien, même s'il n'y avait pas tant de variantes tout au long de l'histoire, mais néanmoins, le personnage principal évolue lentement, lentement mais surement. C'est un cours roman qui entraine avec rythme. Il n'y a qu'une chose que je n'ai vraiment pas appréciée et c'est que j'ai l'impression qu'on a « pitché » la fin. le rythme devient très lent, creux, puis bam, la finale. Un peu comme un feu d'artifice qui prendrait une pause avant de lancer tout ce qu'il a, pas mon genre de finale. Très bon premier roman pour Geneviève Pettersen.
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