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3,4

sur 109 notes
Je vais diviser ma critique en deux parties : une sur l'intrigue policière en tant que telle et la seconde davantage tournée sur le cadre dans lequel cette intrigue prend place.

J'ai trouvé l'intrigue policière assez "faiblarde", n'occupant qu'une faible place dans le roman. le roman n'est en aucun cas un page-turner (ceci n'est en rien une critique négative, simplement je m'interroge sur la classification "thriller" de la part de folio). On ne sait même quasiment rien sur cette histoire de viol qui occupe quand même le personnage principal (Anna), pendant plus de la moitié du livre. Simplement que viol il y a eu et qu'Anna est censée innocenter son cousin. Si L'intrigue policière s'étoffe un peu à partir de la page 300 environ, elle m'a laissé sur ma faim.

En revanche, l'immersion dans la culture same était une réussite selon moi. On comprenait bien les enjeux, les non-dits, les antagonismes... La question des conflits liés aux élevages de rennes entre petits et gros exploitants était très intérressante. Je pense même qu'en faire l'objet principal du livre sans l'intrigue policière aurait était très sympathique. Car dans le cas présent c'est le fait de jouer sur les deux tableaux tout en restant assez superficiel des deux côtés (malgré les plus de 500 pages) qui m'a un peu déçu.

La fin est pour moi assez réussite, c'est là que l'opposition entre la "culture" norvégienne et la "culture" same prend toute son ampleur et devient vraiment intérressante. le moment où l'on se met à comprendre les enjeux.
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Un polar ethnique ?
Et féministe....
Long, trop long roman ...
  Aux confins de notre Europe du nord, sur un territoire "à cheval" sur la Finlande, la Russie, la Suede, la Norvege, survit, pour quelques décennies encore (?) le peuple autochtone Sami. (.... les "lapons"... ).
Notre héroïne en est issue. Juriste, elle revient assister sa famille dans une sordide et mal élucidée histoire de moeurs... et de vols de rennes: patrimoine  de ces familles...
Roman féministe aussi : Anna Magnusson a un caractère bien trempé, "comme sa mère ", laquelle a fui ses origines. Ça lui servira :
_ à  affronter une culture qui n'est plus la sienne, et  parfois en contradiction avec les nouvelles règles sociétales.
_  à lutter contre une nature - plutôt rude - les événements relatés surviennent en hiver, par moins 30 degrés. Les tempêtes de neige se succèdent , les véhicules tombent en panne au milieu de nul part, la glace des lacs cède sous les chenilles des scooters.
Mais finalement, hormi un traumatisme d'épaule"à radiographier ulterieurement", une brulure faciale soignée par la grand mère avec un onguent à l'urine de femme (enceinte ?)
Anna ne pert aucun orteil et ses gelures disparaissent sous la douche. La nourriture est :exécrable , ou/et tres peu diététique !, souvent avariée. Il est bu en 550 pages autant d'alcools divers _ brutaux de préférence, bieres non exclues_ que dans un Maigret de bonne facture (100pages) et le café reste la boisson de référence :plusieurs litres(?) par jour.
Est évoquée cette survie précaire et forcement temporaire de ce peuple autochtone, tres relativement protégé par des parlements sami en Norvege, Suède, Finlande, mais pas en Russie.
Donc:roman policier ethnique, trop long, 150 pages en moins auraient permis de relater ce mode de survie rude à organisation tribale, et parfois même mafieuse. véritable "etat dans l'etat".  Donc 3/5.
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C'est une looooongue enquête qui se passe très loin dans le nord, au carrefour des frontières suédoise, norvégienne et finlandaise, dans le pays Sami, les éleveurs de rennes.

Anna Magnusson, jeune substitut du procureur à Stockholm, est appelée à la rescousse par sa grand-mère Sami pour sortir le cousin Nils du pétrin où il s'est mis. Il est accusé de viol, mais la famille laisse entendre qu'il doit y avoir moyen de laisser tomber la plainte car le troupeau, et donc la famille, a besoin de Nils. le troupeau, c'est la richesse, l'héritage, ce qui fait vivre le groupe familial génération après génération.

L'intérêt du livre est dans cette confrontation entre les lois du pays et les lois comme les entendent les Sami, d'un côté c'est écrit dans les livres, de l'autre, c'est une question de survie du clan. Anna se sent tiraillée entre les deux.

A part cela, l'enquête est d'une longueur totalement inutile. L'auteur nous raconte chaque trajet en voiture, et il y en a beaucoup, tout spécialement de nuit et dans un froid mortel. Si les protagonistes ne sont pas en voiture, ils sont au bar, de nuit comme de jour, et sont tout le temps fatigués. Anna frôle la mort pas moins de trois fois mais le suspense s'éternise et la fin arrive bien trop lentement.


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Un séjour en Laponie …
Une nuit à Kautokeino le 17 mai 2022 …
Souvenir …
Rovaniemi ( la ville du père Noël certes, mais surtout l'Arktikum, un musée et centre des sciences explorant la région arctique et l'histoire de la Laponie … site remarquable ) … Pajala, point de passage simple entre la Finlande et la Suède … Gallivare … Kiruna (la ville en cours de déménagement) … Karesuando (passage de la frontière vers la Finlande) … Enontekiö et Leppäjärvi (passage obligatoire dans le couloir finlandais) … Kautokeino, Karasjok (les deux villes norvégiennes complémentaires, représentant le peuple Sami) … Inari (la ville finlandaise siège du parlement).
La lecture de « la loi des sames » reprend cet itinéraire dans tous les sens pour pénétrer la culture de cette minorité qui essaie de se jouer des frontières.
Un séjour à Kautokeino, chez un voisin de Lars Pettersson, m'a rappelé ma lecture et donné envie de me replonger dans cet univers.
J'ai replongé dans mes souvenirs, revu ses paysages, senti le soleil me réchauffer, regarder mes mains se recouvrir de flocons de neige aériens … j'y étais !


Ma première critique le 2 mai 2017 :
Ça commence fort, on part dans le grand nord tout là haut au Nord du nord, au Nord de la Norvège, de la Suède et de la Finlande, la région de la Sapmie.
On roule avec des températures redoutables, sur une route entre Korpilombo et Pajala, vous voyez bien là haut tout là haut !
C'est parti pour l'aventure.
Rouler sur des routes désertes, avec une température si basse que tout est gelé,
Croiser un troupeau de Rennes, écouter et voir les aurores boréales.
Se retrouver avec un jeune renne coincé sous ses roues, il faut le tuer et le dégager pour ne pas rester bloqué sur cette route, loin de tout, route sur laquelle presque personne ne passe ... alors, il nous reste comme ultime tâche à effectuer, la coupe des oreilles pour remonter la trace du propriétaire.
Découvrir que dans ce pays on peut marquer une femme comme on marque un renne, qu'il y a des sames et des demi sames et que les ruvgus on peut les violer, ça ne compte pas.
Facile de se repérer dans ce drôle de monde où Kautokeino s'écrit aussi Guovdageaidnu.
Les lecteurs de la littérature scandinave, ont déjà découvert la police des rennes avec Olivier Truc, là nous découvrons la police des canards, à Kautokeino, au printemps la chasse aux canards est autorisée, vieille tradition, une équipe spéciale est détachée pour faire respecter des règles qui ne sont jamais respectées.
Remonter le temps avec l'histoire de ce lieu, la révolte de kautokeino en 1852, quand des sames læstadiens se sont soulevés contre les autorités norvégiennes.
Une drôle de région où vivent des familles qui avaient failli par rapport à la morale et qui se trouvent pour toujours marquées par l'infamie,
"Aucune injustice n'était jamais oubliée où expiée, elle subsistait à côté des choses de tous les jours."
Ecouter le tube de Jo Nesbo, du groupe norvégien Dit Derre, "Jenter som kommer pg jenter som går", "des filles qui viennent et des filles qui partent",
Ce qu'il y a de remarquable dans cette lecture, c'est que nous ne lisons pas un polar qui se passe chez les Samis mais que petit à petit nous devenons nous mêmes tout comme l'héroïne, nous devenons Sami.
Avec Anna, nous intégrons le passé refoulé, l'histoire de ses parents, le poids de la famille que sa mère a dû fuir pour ne pas vivre ce qu'elle ne voulait pas vivre.
Cette femme retrouve à travers sa fille toute sa personnalité et devient respectable .
Nous comprenons de l'intérieur comme l'héroïne les lois samis qui sont bien loin des lois norvégiennes, suédoises ou finlandaises. Nous sommes dans un autre monde qui a ses propres valeurs.
Nous ne sommes pas là, contrairement aux livres d'Olivier Truc dans la découverte journalistique de la Laponie, là on y vit, on y souffre et on peut y mourir.
C'est une autre approche tout aussi passionnante.
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Ce roman porte très bien son titre français, complètement différent du titre original (qui signifie, je l'ai appris au cours de ma lecture, ""Un couteau ensanglanté" ). On aura compris rapidement que chez ce peuple Lapon, la loi en vigueur n'a rien à voir avec la loi gouvernementale.
C'est l'un des attraits de ce livre, nous décrire le mode de vie de cette minotité qui a du mal à survivre et que l'on voudrait "assimiler" ( tiens, un rapprochement avec un roman que j'ai lu il y a peu, "Le veilleur de nuit" de Louise ERDRICH, et que je vous recommande, sur le peuple amérindien).
Ce livre est un polar, oui, mais l'intrgue n'est pas haletante, les personnages assez bourrus et limite antipathiques, mais les descriptions de la nature et des conditions de vie dans ce climat extrême rachètent le reste.
Le personnage principal, Anna, est très intéressant car d'origine Same, elle a été élevée à la Suédoise, puisque sa mère a dû s'exiler (et nous saurons pourquoi vers la fin du livre), et lorsqu'elle retourne dans sa famille qu'elle a quittée à l'âge de douze ou treize ans, elle doit se replonger dans cette culture si particulière et en marge de la société et elle éprouve beaucoup de difficultés à y adhérer. Ses rapports avec ses grands-parents sont très touchants et l'un des moments forts du roman.
Ce qui m'a un peu gêné, ce sont toutes ces péripéties qui lui arrivent et dont elle se sort, bien cabossée, mais malgré tout bien vivante.
Un livre intéressant donc, malgré le côté très "sombre" de cette vie à l'ancienne, très bien décrite par l'auteur.
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e découvre une enquête qui met en scène William Wisting un policier norvégien d'une cinquantaine d'années. Série qu'il a commencé à publier en 2004. Cette enquête est la dernière traduite à ce jour.

L'enquête ou plutôt les enquêtes se déroulent en 2011 en Norvège près de Larvik (voir carte). Nous allons débuter une enquête qui tourne court, un homme seul est trouvé mort chez lui. Cette enquête close pour la police va intéresser Line Wisting jeune journaliste fille de notre enquêteur. En parallèle on va suivre une nouvelle enquête, celle d'un homme trouvé mort sous un sapin, dans une forêt, mais là pas de doute c'est un meurtre, c'est donc la police qui va mener les investigations.

Les deux « enquêteurs » ne vont pratiquement pas communiquer entre eux. le lecteur va donc suivre ces deux affaires en parallèle et en tirer ses propres hypothèses et conclusions. C'est parfois un supplice pour le lecteur car il a envie de dire à l'un ou à l'autre « parle lui ».

Les deux affaires vont se développer à un rythme relativement lent, des détails vont venir petit former ce grand puzzle bien plus vaste que prévu.

On a le temps de découvrir des habitudes des gens. le temps voilà qui va être omniprésent, que ce soit la météo avec les chutes de neige, le froid qui s'installe en ce mois de décembre, ou que ce soit l'espace temps.

Ces intrigues vont explorer le passé, aller aux sources du drame, que ce soit les années 60 ou années 80, on va avoir des liens qui vont se tisser. Mais c'est surtout quatre mois avant les découvertes, mois juillet-août, qu'il faut trouver le fait déclencheur des cet enchaînement.

Petit à petit le rythme va s'accélérer. Des découvertes vont venir augmenter la pression. Les petites questions touchant au passé vont déclencher des avalanches inattendues. La tension va en s'intensifiant jusqu'au moment crucial. Ce crescendo sur la dernière partie mets les nerfs en pelote !

La solitude tient une place importante dans les drames. C'est d'ailleurs ce qui a motivé l'article de Line Wisting.

La famille est aussi une thématique qui va jouer un rôle. La généalogie et les liens qui se tissent au niveau mondial, les névroses que cela peut engendrer ou au contraires les liens forts qui unissent, tout aura son importance.

J'ai découvert l'expression « l'homme des cavernes » qui n'a rien à voir avec les hommes préhistoriques… je vous laisse le découvrir dans cette enquête.

Il est beaucoup question de cavités dans cette histoire, c'est lieux profonds où l'on cache des secrets plus ou moins intimes, mais je ne peux vous en dire plus.

J'ai beaucoup aimé voir nos deux enquêteur aborder leurs investigations avec chacun une façon de faire, le policier et la journaliste ne vont pas suivre les mêmes méthodes. Il y aussi les relations police et journalistes que dire et que faire… le droit à l'information la course au scoops… mais pas entre père et fille. Respect mutuel.
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Je trouvais qu'il ne faisait pas assez froid cette semaine… Je me suis lancée dans la lecture d'un polar nordique : avec La loi des Same de Lars Petterson, direction la Scandinavie et la région de Kautokeino.

Une région norvégienne assez hostile, aux confins de la Finlande et de la Suède, dans les terres hautes arctiques. Wikipédia nous apprend que « le soleil ne s'y couche pas durant 5 semaines pendant l'été. Il ne se lève pas non plus pendant six semaines en hiver. L'hiver dure de la mi-octobre à la mi-mai. Mais il est particulièrement vigoureux de décembre à février, avec la disparition du soleil. Les températures peuvent tomber à −40 °C. La température annuelle moyenne ces trente dernières années se monte à −2,7 °C. »

« – J'ai consulté la météo nationale, il faisait moins trente-deux dans la matinée, aujourd'hui. Soyez prudente ! Promis ? » C'est sur ces mots qu'Anna Magnusson, substitut du procureur à Stocholm s'apprête à partir pour Kautokeino, la patrie de sa famille. Sa grand-mère lui a en effet demander de venir gérer une affaire délicate. Son cousin Nils vient d'être accusé de viol et Anna doit trouver un arrangement avec la plaignante.

Elle retourne alors chez les Sames, dans ces contrées reculées et hostiles. Un voyage qui démarre par une scène violente. Sur la route, elle renverse un jeune cerf. Pattes brisées, coincé sous la voiture, l'animal vit encore. Et il faut l'achever au couteau. « Je n'avais jamais fait ça moi-même. Mais j'avais vu mon grand-père et mon oncle le faire un nombre incalculable de fois. » Mauvais présage ? probablement. La suite du roman ne sera qu'un long cheminement entre rennes morts et volés, violence des hommes, traditions ancestrales et justice peu orthodoxe.

Anna doit apprendre à composer avec ce sentiment qu'elle est une étrangère (une « rigvu »), qui a quitté sa terre natale, laissant sa famille seule au milieu de la neige et des rennes. Elle doit racheter le départ de sa mère, qui a fuit la communauté Same pour vivre à Stockholm. Plusieurs semaines durant, Anna apprend donc à lutter contre les rancoeurs familiales, la brutalité du climat et de ses autochtones et les lois mafieuses qui règnent dans ces contrées.

Au-delà du polar, ce roman est aussi social. La vie des éleveurs de rennes, leurs difficultés croissantes, les rivalités claniques et la lente agonie de cette communauté au-delà du folklore touristique et des tenues chatoyantes sont présentes en filigrane tout au long des chapitres. Alcool, violence, désoeuvrement, poids de la tradition sont le lot des Same.

Un roman lent, au gré des aléas climatiques. Brouillard, neige, congères, nuit(s) sans fin sont autant d'éléments qui ralentissent le quotidien et les déplacements. Anna subit de plein fouet ce froid laponien qui tue à petits feux et n'autorise aucune fantaisie. Un gant perdu est une main congelée ! Une lenteur qui s'accompagne de silence et de non-dits. Une spécificité de la langue same apprendra-t-on : « C'était ma mère qui m'avait appris cela. Ce que l'on taisait avait plus de poids que ce dont on parlait tout le temps. Il fallait apprendre à déchiffrer ce qui n'était pas dit. L'art de la conversation consistait à comprendre ce qui se cachait derrière les paroles que l'on prononçait réellement. Une vie en sous-texte. »
[En apprendre un peu plus sur cette langue qui résiste ? https://cursus.edu/articles/43552/la-langue-en-pratique]

Envie de vous geler les orteils en motoneige à la poursuite des troupeaux de rennes et des méchants ? ce premier roman de Lars Petterson est pour vous.




Lien : https://deambulationsrennais..
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Anna Magnusson, procureure adjointe à Stockholm, issue du peuple Same de la Laponie norvégienne, retourne à Kautokeino après un appel de sa grand-mère. Par solidarité de clan, elle doit aider son cousin, Nils Mattis, accusé du viol de Karen Margrethe. La jeune femme découvre que le jeune homme est coupable et, malgré les menaces, refuse de répondre à la demande de sa famille
Enfin un nouvel auteur suédois qui n'est pas annoncé comme le nouveau Larsson ou Lackberg ! Un très bon premier roman qui se déroule entre Suède, Norvège et Finlande, parmi les éleveurs de rennes. Il réussit à parfaitement s'intégrer à son environnement et à en expliquer toutes les particularités, sans être trop didactique et sans sombrer dans un folklore facile. L'intrigue devient de plus en plus complexe et les personnages restent ambigus. Une réussite.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Quand Anna est appelée à la rescousse par sa famille vivant à Kautokeino en Laponie norvégienne, pour une affaire de viol concernant son cousin, elle décide de mettre entre parenthèses pour quelques jours sa vie de substitut du procureur à Stockholm.
La Laponie, sa région d'origine, que sa mère a décidé de fuir plus jeune, qu'elle connaît donc très peu, et surtout à travers ses quelques souvenirs d'enfance lorsqu'elle y passait ses vacances.
Elle pensait rester quelques jours seulement, mais l'aide juridique qu'elle devait apporter à sa famille va finalement se transformer en une (en)quête plus profonde et difficile qu'elle ne l' aurait jamais imaginé.

J'avoue que si j'ai craqué pour ce livre à la base, c'est parce que je connais un peu cette région, que je l'ai sillonnée lors d'un road trip de noces en 2017, et que j'en suis tombée littéralement amoureuse. Ses paysages et routes qui n'en finissent pas, ses traditions, son ambiance magique quoi. J'ai adoré renouer avec les Sames et m'immerger dans leur vie, leur quotidien, les questions d'identité auxquelles ils font face. Sans parler des difficultés qu'ils rencontrent dans leur métier d'éleveurs de rennes.
Les thèmes abordés ici par l'auteur sont passionnants: le poids des traditions, cet héritage familial si lourd que doit apprendre à apprivoiser Anna. Cette vision de la justice qui n'est pas sienne. C'était passionnant.

C'est un récit qui prend son temps, qui dure, et qui ne se lit pas en trois jours. Mais en réalité c'est comme ça que ça se passe en Sápmi, dans le grand nord. On met des heures à rejoindre deux villes, tout prend plus de temps. Il faut être patient face aux éléments et faire preuve de beaucoup de résilience. La lecture se fait au rythme de la vie des personnages de ce roman, l'intrigue prend son temps à s'installer, mais c'est ainsi.
J'ai beaucoup aimé découvrir Lars Pettersson et me suis terriblement attachée à ses personnages. Maintenant je ne rêve plus que d'une chose : retourner là-haut
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Kautokeino. Localité de Laponie norvégienne s'étendant sur quelque dix mille kilomètres carrés, où une poignée d'habitants appartenant au peuple same vit de l'élevage des rennes, et selon des traditions ancestrales. Pour Anna Magnusson, Kautokeino n'évoque que de lointains souvenirs de vacances d'été, puisque sa mère, refusant un destin tout tracé, avait décidé de venir s'installer en Suède. Procureur adjointe à Stockholm, la jeune femme mène une existence indépendante, parfaitement intégrée à la société « moderne ». Jusqu'au jour où sa grand-mère, la matriarche du clan, lui lance un appel à l'aide : son cousin Nils Mattis est accusé de viol. Un an après la mort de sa mère, Anna accepte de sacrifier quelques jours de congés pour essayer de régler l'affaire et renouer des liens avec cette famille same qu'elle connaît très peu. Mais ce « retour » à Kautokeino est moins évident que prévu. Traitée comme une étrangère, Anna doit s'adapter à cet héritage qu'elle méconnaît et s'aperçoit que dans ces contrées reculées, les clans ont leur propre conception de la justice et du droit. À rebours de la mission que lui confie sa famille, elle encourage Karen Margrethe, la victime du viol, à maintenir sa plainte. Refusant de céder aux pressions et aux menaces, Anna poursuit son enquête et découvre un monde complexe où il est difficile de trancher entre le bien et le mal. Elle en reviendra transformée en profondeur. Et le lecteur avec elle. Premier roman d'une grande richesse, cette histoire se vit, s'entend, se ressent, si bien qu'on ne voit pas les pages défiler. Lars Pettersson sait donner juste assez de détails pour nous faire partager ce que vit l'héroïne : le froid extrême et tout ce qu'il implique, la dangereuse majesté des paysages polaires, la réalité de la société same contemporaine, ses archaïsmes et sa force millénaire…
Un style très cinématographique et une lecture fluide, dense et précise d'une intrigue et d'un environnement parfaitement maîtrisés par son auteur, attestent sans bémol de la haute qualité de ce premier roman efficace, palpitant, divertissant et instructif à la fois. Et la profondeur du personnage principal, l'attention que lui porte l'auteur laissent espérer que ce roman pourrait bien connaître un prolongement.
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