"Les messieurs ont de fières moustaches, des chapeaux melon ; les dames portent des corsets, des jupons, des bottines à boutons. Déjà, de rutilants tacots pétardent parmi les fiacres le long des Grands Boulevards aux immeubles haussmanniens. Mais ce n'est pas le Paris de la Belle Époque tel que nous l'entendons : la tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes ont investi la Seine, les farfadets, le bois de Vincennes, des chats-ailés discutent philosophie et une ligne de métro permet de rejoindre le pays des fées... Dans ce Paris de la Belle Époque où se côtoient gnomes, dryades et arbres enchantés, Louis Griffont, mage du Cercle Cyan, est chargé d'enquêter sur un trafic d'objets enchantés, lorsqu'il se retrouve impliqué dans une série de meurtres. Il lui faudra alors s'associer à Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien.."
Le Paris des merveilles est une trilogie que je suis triste de terminer. L'univers imaginé par
Pierre Pevel est de ceux dont on ne veut plus quitter ni les paysages ni toutes les créatures qui le peuplent. À mis chemin entre le policier et le merveilleux, chaque tome propose une enquête différente qui nous permet d'en découvrir toujours plus sur les différents royaumes et nous introduit de nouveaux personnages que l'on apprend très vite à apprécier.
Louis Griffont et Isabelle de Saint-Gil, sont de ceux-là. Un duo charismatique et attachant dont la dynamique fonctionne très bien. Tous les personnages secondaires qui gravitent autour de cette équipe ont une vraie personnalité qui donne corps au récit et crédit à l'univers. Il faut tout de même noter que le premier tome surtout, et parfois le second subissent les lourdeurs de caractère (jalousie) des personnages féminins.
D'ailleurs, dans l'ensemble, j'ai vraiment trouvé le troisième tome meilleur que les deux précédents au niveau du style, de la plume et de la caractérisation plus nuancée de certains personnages. J'ai aussi été beaucoup plus réceptive à l'humour et au ton globalement léger du récit que j'ai trouvé plus naturel dans ce dernier opus. Par contre, quel que soit le tome, l'écriture est très visuelle et sert parfaitement l'univers dans lequel on voudrait plonger malgré les dangers qu'il recèle.
Les intrigues plus ou moins indépendantes les unes des autres sont palpitantes et bien menées. En vrai page turner, il est difficile de s'arrêter de lire avant d'avoir le fin mot de chaque histoire.
L'imagination qui semble sans limite de
Pierre Pevel combiné à l'exploitation d'une époque pleine de charme a permis la création d'un univers immersif et bourré de détails qui ne demande qu'à être exploré encore et encore. Cette exploration toujours plus en profondeur du Paris des merveilles est rendue possible par l'extension de celui-ci à travers 3 recueils de nouvelles, une série de bandes dessinées au scénario indépendant et une adaptation BD de la trilogie qui est en cours. Pour mon plus grand bonheur, parce que la conclusion de ce troisième tome me laisse sur ma faim.
J'en n'ai donc pas terminé avec le Paris des merveilles.