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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Des hommes dans la tourmente, pêcheurs de père en fils sur une île rongée de sable et de lumière.

Géants de papier avec le coeur qui tangue.
Déchirés par le sel des secrets, l'affection amère, le sable épais qui colle à la peau, les vagues de silence qui noient leur enfance, la souffrance qui déborde et donne la nausée.

Dans cette famille on se tait, par habitude, par réflexe. On raconte des histoires, on enterre les drames. Alors les hommes rament à contre-courant de leurs désirs, sans étoiles ils chavirent, entraînant avec eux leurs enfants, leur avenir. Les femmes sont soumises, elles s'évadent dans le mutisme ou la folie, elles s'enfuient, parfois jusqu'au désespoir.

C'est une histoire poignante, qui dévoile peu à peu ses secrets, ses personnages. Fabio, Rafa, Valente, et Salvi ont le mal de mer. Ils aiment surtout la poésie de la mer, de la vie, mais leur regard va au-delà des filets, plus loin sur l'horizon.
Il est temps pour Salvi de se débarrasser du sel, de l'écume et de la nausée, de faire son entrée sur scène, celle qu'il se choisit.

L'écriture de Diane Peylin laisse une belle empreinte, elle donne aux mots toute leur saveur.
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Je voudrais vous partager un coup de coeur, je ne sais plus par quel enchantement ce livre est arrivé dans mes mains.
Même les pêcheurs ont le mal de mer, le titre est déjà beau comme une invitation, comme un chagrin posé sur le sable.
Je me suis alors rappelé que j'étais entré dans l'univers de son auteure, Diane Peylin, il y a un peu plus d'un an, en lisant son cinquième roman, La grande roue, qui m'avait beaucoup touché, sur le thème de la maltraitance conjugale...
Ici c'est un roman familial. Un récit choral, trois personnages masculins s'invitent, font entendre leurs voix, le grand-père Rafa, le père Valente et le fils Salvi.
Décidément, le couple, la famille, ce sont souvent de magnifiques territoires d'inspiration.
C'est un retour sur l'île, un retour vers l'enfance, à cause d'un événement.
Un bateau à quai, ce n'est rien d'autre qu'un bateau qui part ou qui arrive.
On ne saura pas le nom de cette île, on devine simplement ses rivages méditerranéens.
Chez les Orozco, on est pêcheur de père en fils depuis trois générations. Mais voilà Salvi le fils en a décidé autrement. La mer, pêcher, ça ne l'intéresse pas. Il a quitté l'île voilà quelques années. Il travaille sur le continent, dans l'informatique ; le soir, il mène une vie d'artiste. Il monte sur scène, revêt un nez rouge, il est un autre, totalement autre. Ou peut-être simplement plus vrai que celui qu'il tente de taire au fond de lui, au quotidien. Celui qu'il pense avoir laissé sur cette île là-bas il y a quelques années...
C'est aussi une famille où les pêcheurs ont le mal de mer, où les femmes ne dépassent pas la quarantaine, comme si c'était une fatalité, une malédiction presque...
J'aime ici ces personnages qui tanguent, ce n'est peut-être pas toujours à cause du mal de mer, il y a aussi le mal de vie, plus terrible, un coeur estropié qui tangue et voit le paysage chavirer autour de lui, les autres, les siens... Mais quand le paysage chavire, est-ce vraiment le paysage ? N'est-ce pas plutôt autre chose ?
Ici, les hommes de cette famille ne sourient pas, se taisent presque à jamais.
Ils se font mal à eux-mêmes, sans s'en rendre compte, et aux femmes de leurs vies aussi.
C'est une vie où les mensonges finissent par prendre beaucoup de place.
D'où vient cette destinée qui pèse sur le sang de cette lignée ?
Certes, il y a l'honneur d'une famille, mais cela ne suffit pas à expliquer, justifier l'absence de tendresse.
Ces hommes finissent par tenter de poser des mots sur leur silence et c'est l'une des originalités de ce livre. Ce sont des hommes un peu en déshérence qui s'interdisent toute émotion et transmettent cela, c'est cela le pire, ces non-dits, cette retenue, mais ils deviennent alors des enfants couverts de cicatrices lorsqu'ils se confient au lecteur, regrettant de ne pas avoir été serré au moins une fois dans les bras d'un père...
D'où vient alors cet étrange besoin de consolation ?
Ce sont des hommes qui font semblant de vivre.
Dans une écriture poétique, Diane Peylin dit avec beaucoup de sensibilité et de justesse l'invisible qui se terre dans les zones sombres de nos abîmes.
J'ai aimé la détresse de ce père qui écoute en boucle la chanson de Procol Harum, a whiter shade of pale, les bras tendus comme un oiseau, tournoyant sur lui-même au milieu de la musique, son fils l'observant, ahuri, au travers du rai de la porte.
À lire ce livre, on ne ressort pas forcément indemne, on prend des coups au coeur, au ventre, là où ça faisait déjà mal sournoisement, une douleur qu'on croyait éteinte depuis longtemps...
Les secrets de famille sont verrouillés comme des tombes, jusqu'au jour où ils se fissurent. Il y a toujours un moment où une brèche s'ouvre, alors ce sont des torrents d'effroi et de désolation qui jaillissent.
J'ai aimé Rafa, le grand-père, taiseux et lunatique jusqu'à la mystification...
J'ai été touché par la tante Ana Luisa, qui, elle, ne quitte pas l'île, mais c'est un peu pareil, basculant tout doucement dans une folie teintée d'ivresse sexuelle...
J'ai aimé venir à la rencontre des personnages de ce livre, effleurant leurs aspérités qui sont autant d'interstices laissant passer une lumière qu'on croyait absente, laissant venir ces voix qu'on croyait inutiles.
N'avez-vous jamais senti parfois à certaines lectures le sol se dérober sous vos pieds ? Au début, cela ressemble à des sables mouvants et brusquement au détour d'une page, le sol devient une trappe et nous glissons presque au bord d'un précipice. C'est l'effet que ce roman poignant m'a procuré...
J'ai aimé ces larmes qui se promènent parfois entre les pages et qui font taire le bruit du vent.
Ce sont des pages mouillées, emplies de chagrins d'amour...
Ce roman m'a touché. Ce n'est pas une lecture anodine, elle est capable de réveiller des choses souterraines qui pouvaient sommeiller jusqu'à présent sans faire de bruit, je n'ose pas dire : sans faire de vague...
Difficile alors de retenir ses larmes sur les dernières pages où se dénoue l'ultime secret. D'ailleurs, pourquoi les retenir ? Les digues sont faites pour s'éventrer sous les assauts de la mer...
« We skipped the light fandango
Turned cartwheels 'cross the floor
I was feeling kind of seasick
But the crowd called out for more
The room was humming harder
As the ceiling flew away
When we called out for another drink
The waiter brought a tray »
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Ces pères, rudes, impassibles, aux yeux secs et silencieux aiment leur île, la pêche et leur famille mais sont des taiseux qui se veulent forts avec la peau dure.

Ils ne peuvent exprimer ni les sentiments, ni les manques, et gardent leurs cicatrices enfouies bien profondément de génération en génération.

Mais tout à une fin, et les carapaces se fissurent.

Des douleurs indicibles se font jour.

Un livre fort et vraiment poignant.

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Même les pêcheurs ont le mal de mer est un très joli roman, très tendre, très émouvant, qui m'a énormément plu.
Les personnages sont touchants, l'histoire est réussie et je n'ai eu aucun mal à rentrer dans ce roman.
Je ne pense pas l'oublier de sitôt car cette lecture m'a charmée :)
Mes vacances se terminent bien avec ce roman ;)
Je mets avec un immense plaisir cinq étoiles.
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En premier lieu c'est la couverture, qui m'a tentée, lumineuse, une invitation au voyage sur une île méditerranéenne, Je ne connaissais pas l'auteure, et le résumé évoquait une histoire familiale, tout pour me plaire
Pour autant, j'avoue que malgré la magnifique plume de Diane Peylin, j'ai eu assez de mal à rentrer dans l'histoire. Puis tout a basculé et je suis tombée sous le charme de cette histoire poignante, émouvante et les personnages de Rafa et de Valente plus spécialement
Trois hommes, le fils, le père et le grand-père, Trois histoires. Chacun à son tour va nous faire partager son fardeau silencieux Nous verrons comment les secrets et les non-dits vont faire que l'histoire se répète de père fils.
Dans cette ile aride et battue par les vents ( à vrai dire , on ne saura jamais si elle existe vraiment, mais après tout ce n'est pas si important) on devient pêcheur par obligation, ( où l'on s'enfuit )les femmes quant à elles gèrent le quotidien.
De génération en génération , tout n'est que répétition
"On a beau faire, les choses se répètent, se transmettent, qu'on le veuille, ou non"
Une histoire familiale racontée par les hommes, c'est plus qu'original, nous découvrons ici leur face cachée , leur sensibilité , une part d'eux qui ne doit pas se montrer , qu'ils se doivent de garder au fond d'eux meme. Oui les hommes se taisent, cachent leurs émotions, leur amour et leur peine.
A travers ce roman l'auteure nous fait nous interroger sur l'héritage que les pères transmettent à leurs fils, sur la part de chagrin, de culpabilité et d'amour.
L'absence de mots, de gestes affectueux nous conditionnent, donnant parfois de nous même une vision erronée, car comment deviner l'amour que les pères nous portent devant des comportements , distants, froids voire glaciaux.
L'auteure nous brosse un portrait réaliste des relations humaines, et nous rappelle qu'un mot un tout petit mot, un geste ,peut tout changer. Qu'il ne faut pas attendre pour dire à ses enfants qu'on les aime et vice versa , parce qu'ensuite c'est trop tard et que les regrets nous rongeront jusqu'à notre dernier souffle
Ce roman m'a émue aux larmes. Rafa est le personnage qui m'a le plus touchée, un peu parce qu' à travers lui j'ai revu mon grand père pêcheur, un homme taciturne et silencieux pour lequel nous avions beaucoup d'affection, comme Salvi pour Rafa. Mais aussi parce que tout commence avec lui.
Un coup de coeur, pour cette histoire intense et captivante, une histoire d'hommes où la place des femmes est également prépondérante.
Oui ce roman est une pépite, la plume de l'auteure est sublime, des images magnifiques , des mots justes, un vocabulaire riche et poétique, merci aux Editions Escales et Netgalley pour m'avoir permis de découvrir cette auteure
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On m'avait dit beaucoup de bien de ce roman, son titre interpelle, sa couverture aussi. Je suis un lecteur de roman noir, de thriller, j'ai choisi douze livres pour la masse critique et j'obtiens celui-ci, je me dis bon c'est pas vraiment ma came mais il pourrait être une bonne surprise ...
Mon ressenti ne va pas être très conventionnel, j'en conviens mais je ne suis moi même pas très conventionnel....
Ce roman fut pour moi comme un coup de genoux dans les roubignoles , plié en deux, en apnée... Une douleur aiguë qui remonte jusqu'à la gorge, avec les yeux remplis de larmes.... Il a réveillé en moi certaines choses que j'avais enfouis au plus profond de mes abysses.
Diane Peylin nous décris avec force les non-dits et la pudeur des sentiments, ces hommes à qui il a manqué un père, ses pères qui ont fuis leur rôle de père justement...
C'est très personnel mais si ce bouquin m'a autant touché c'est car j'ai subi ce manque de sentiments, je me suis reconnu dans tout ces hommes , Salvi, Valente, Rafa, dans cette famille...
Je me suis vu moi , avec ma mère et mon père, impossible de se dire les mots qu'il faut . Ma mère qui n'a jamais pris son rôle de mère au sérieux, il serait difficile Pour moi d'expliquer tout ça , j'ai pas les mots de Mme Peylin, mais il y a certaines choses que j'aurais voulu dire à ma mère et certaines que j'aurais voulu entendre de sa bouche, malheureusement elle est partie un peu trop tôt , on a pas eu le temps !!!!
Je ne lui jette pas la pierre, son silence me peser , son regard vide, sa souffrance intérieur je ne la voyais pas , puis un jour , lors d'une de nos trop nombreuses disputes, elle m'a tout balancé sans filtres, le fait qu'elle a jamais voulu avoir d'enfant , un choc , mais le choc fut de comprendre pourquoi, elle a subi des trucs dégeulasses, qu'un enfant ne doit jamais subir... Elle était morte psychologiquement..... Elle ne parlais jamais de ce qu'elle ressentait, moi non plus , nous ne sommes pas des vases communicants, chez nous on gardait tout à l'intérieur...
Ma mère a été emporté par un cançer en début d'année, en ses derniers instants , je n'ai pas été capable de lire dire je t'aime..... Ni l'enlacer, ni l'embrasser... Que de regrets !!! Mais il est trop tard ...

Même les pêcheurs ont le mal de mer est sublime , un livre qui m'a remué comme peu de livres l'ont fait avant.... Un livre qui restera sur ma table de chevet pour les 50 prochaines années !!!
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Salvi Orozco est fils et petit-fils de pêcheurs. Il a fui son île, une île volcanique pas nommée ou la seule activité est la pêche. Salvi a le mal de mer mais est-ce la seule raison pour laquelle il a décidé de rompre avec un avenir tout tracé ?

Chez les Orozco, hors la pêche, point de salut. On vit dans un île ou seule la mer, le travail rythment les journées. le reste du temps on se repose, on se nourrit. Ce qui caractérise cette famille, c'est la monotonie, le silence. Les jours se suivent et se ressemblent. On ne se parle pas. Les mots doivent être utiles à la vie quotidienne. Pas de mots d'amour, pas de communication.

La suite de ma chronique sur le blog : lien ci-dessous

Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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Un roman bouleversant

Je ne sais pas quoi par quoi commencer pour parler de ce roman tellement il m'a remuée. Tellement il m'a émue. Tellement il est formidable, marquant, inoubliable. Il me manquerait presque des adjectifs pour le décrire.
Il y a des romans que vous lisez d'une traite et que vous ne pouvez pas arrêter de lire jusqu'à la toute dernière page, et celui-ci en fait partie. C'est un coup véritable coup de coeur, il fait partie de ces romans dont j'ai envie de parler à tout le monde et avec tout le monde. C'est le genre de romans que je ne pourrais même pas prêter tellement je l'aime.
On ne peut pas y rester insensible, il est criant de vérité, et il parlera à tout un chacun, car tout le monde a des parents (ou justement n'en a plus, voire n'en a jamais eu) et c'est en ça que ce livre est excellent, il est universel.

Dans ce roman, il est question de trois hommes, de trois générations. Rafa, le grand-père, Valente, le père et Salvi, le fils. Il s'agit d'un roman à trois voix, chacune la leur. Leur histoire couplée à leurs pensées les plus intimes. le lecteur a cet avantage sur les personnages, il aura réponse à chacune de ses interrogations. Tout tournera autour de leur histoire familiale et plus précisément d'un drame familial.


Relation parents-enfants passée à la loupe

Le lecteur fait d'abord la connaissance de Salvi, qui vient de perdre son grand-père. A travers ses yeux, nous découvrons sa vie, son passé, son enfance, sa relation avec ce grand-père qu'il a tant aimé et cette relation avec ce père qu'il aurait voulu différente.
Puis vient le tour de Valente, nous trouvons réponse à certaines de nos questions quant à leur relation particulière, à son indifférence et aux raisons qui font ce qu'il est.
Mais c'est enfin quand nous abordons le point de vue de Rafa que tout devient limpide comme l'eau sur laquelle ils naviguent.
Les larmes montent, leur(s) histoire(s), leur passé, leurs erreurs, nous nous prenons tout en pleine face. le lecteur ne peut qu'être le témoin de tout ce gâchis. Les non-dits, les mensonges, finalement tous les mots ou manques de mots peuvent briser les relations des uns avec les autres.
Et si la vie ne tenait qu'à un fil (de pêche ?)...

Le décor de cette histoire est tout simplement magnifique, la mer, les volcans, la nature, la pêche, etc. Mais parlons-en de cette pêche et de cette mer qui tiennent une place prépondérante dans ce roman. La pêche est une activité de père en fils, Rafa a toujours pêché pour nourrir sa famille, Valente évidemment l'a rejoint et un jour Salvi devra s'y mettre aussi. Mais si ce n'était pas son ambition ? S'il ne se retrouvait pas dans cette entreprise de père en fils ? Et si, pire que ça, il avait le mal de mer ?
Ces questions vont finalement se retrouver au centre de ce roman. Et importeront bien plus que ce qu'on pouvait penser au départ.
Il pose aussi des questions plus générales que tout le monde peut transposer dans sa propre vie.
Les parents attendent-ils trop de leur enfant ? A quel point sont-ils responsables les uns du bonheur des autres ? Un enfant doit-il prendre la suite de ses parents ou doit-il prendre le risque de les décevoir ?

Salvi est à un carrefour de sa vie, lui, qui avait honte de ce qu'il aimait et était, sera peut-être sauvé à temps par la mort de Rafa. Mais dans toute cette tourmente qui l'agite, pourra-t-il se pardonner d'avoir abandonné son grand-père ?

Ce livre est d'une beauté sans pareille, malgré la dureté qui en émane, que ce soit en ce qui concerne la plume, les jeux de mots, l'histoire en elle-même et l'amour qui en découle malgré tout.
Cette lecture a été une claque pour moi, et elle se hisse aussitôt dans mes livres chouchous et je ne peux que vous recommander cette lecture cet été au bord de l'eau.


En résumé,

Une petite pépite à glisser dans vos valises pour cet été, et même plus tard. Je vous conseille vraiment de le lire, non, je vous le crie : lisez-le !
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Chez les Orozco, on est pêcheur de génération en génération. le regard dur, les mains larges, le mal de mer et le silence en héritage.

A la mort de Rafa, le grand-père, les souvenirs refont surface et s'entremêlent.

Tout d'abord ceux de Salvi, le dernier de la lignée, qui a décidé de fuir vers le continent. Cela fait neuf ans qu'il cherche la sérénité. Neuf ans qu'il essaye de pardonner. Neuf ans qu'il essaye de vivre. Neuf ans qu'il tente d'échapper au carcan dans lequel il a grandi. Neuf ans qu'il essaye de mettre des mots sur ses maux.

Viennent ensuite ceux de Valente, le père. Homme taciturne, taiseux, alcoolique depuis la mort de Rocio, sa femme. Indompté, inconsolable, le chagrin et les remords l'empêchent de s'occuper de son fils. Elle était la lumière, le sourire. Lui n'est que l'ombre, l'amertume, le silence.

Mais rien de tout cela ne se serait passé sans Rafa, le patriarche. Epoux au coeur dur comme la pierre, père inflexible et intransigeant, mais grand père doux, attentif et aimant.

Sur cette île perdue en Méditerranée, où la terre est sèche et la mer féroce, nous assistons à une quête éperdue, celle de l'amour. Comment lutter contre l'amertume en regardant la figure paternelle ? Comment trouver la force de panser les plaies provoquées par les mensonges, les non-dits, le silence ? Comment percer le mystère des femmes, témoins invisibles et silencieux de cette famille ?

Diane Peylin, une nouvelle fois, sonde habilement l'âme et le coeur de ses personnages. Elle parvient à extraire les mots qui ne parvenaient pas à être dits.

Un livre âpre, émouvant, triste, puissant et magistralement bien écrit. Cette histoire familiale laissera des traces longtemps après avoir tourné la dernière page.
Lien : https://mespetitescritiquesl..
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La thématique du père constitue le pilier de ce roman, mais à travers lui ce sont toutes les relations familiales que l'auteure décortique, et surtout les conséquences des non-dits. Chaque phrase semble travaillée pour coller au plus près à la réalité, celle des Orozco, mais qui paraît terriblement crédible.
Ce roman ne peut que surprendre son lecteur. D'abord par sa structure. On débute avec le point de vue de Salvi, on finit avec lui. Entre eux, deux autres parties sont insérées, celles de Valente et de Rafa. Chaque section évoque des moments différents de la vie de ces hommes, mais qui pourtant finissent au même point, aux mêmes réflexions de leur part. Ce texte se construit astucieusement afin de laisser le lecteur ignorant, comme Salvi.
Ensuite, les révélations participent aussi à la surprise. le lecteur n'apprend qu'au fur et à mesure les secrets de la famille Orozco. L'auteure maîtrise parfaitement sa narration et nous invite à la suivre et à lui faire confiance. Toutes les questions posées trouvent leur réponse, aucune déception à la fin.
Lien : http://voulezvoustourner.blo..
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