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Citations sur Sous l'étendard vert (11)

S'il n'avait pas plu, le vent aurait eu vite fait de sécher la sueur de fièvre qui se mêlait à la chaleur épanchée de la plaie, la sueur de sang. De sa main gauche, déjà paralysée à demi, le blessé défit la guinée déchirée de son vêtement, afin d'exposer sa chair au souffle de vie. Mais seul, il le savait, le vent natal aurait pu faire le miracle. Le vent des vallées radieuses de sa montagne, des forêts de tamarix, des prairies violettes de krom, des aguilles roses de l'Atakor, de son pays qui ne connaissait pas cette pluie grise, cet étouffement, ces pleurs, et où les bruits du soir étaient des bruits de joie : le coup de feu du chasseur de mouflons, le chant du chamelier, les cloches des troupeaux.
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- Et toi, Khyar, pourquoi es-tu parti ? Pourquoi ?… Il faudra que tu me l'expliques… Tu n'expédies pas tes chameaux, toi, chaque nuit, avec tes charges de butin. Et tu sais que tu ne les verras jamais, le Soudan, les méhara, les femmes qu'on t'avait promises. Alors ?
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Jamais l'Ourane n'avait manifesté sa haine pour le marabout. Ainsi les signes qui se multipliaient, présageant les malheurs qui allaient frapper pêle-mêle les éléments disparates et les esprits ennemis de l'Armée, faisaient éclater au jour les hostilités secrètes, les rivalités passionnées qui divisaient ce corps difforme, replâtré par l'apparente unité d'un Djehad sur le sens duquel les hommes n'étaient pas d'accord, et qui allait du pillage à l'acheminement mystique.
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Vous êtes plus nombreux que les étoiles de la nuit. Vous n'aurez qu'à paraître devant Djanet. Les deux Français sont seuls comme deux lépreux. Je les ai vus sur la terrasse du Fort, hier matin. Le brigadier a du rentrer. Avec ses yeux perdus, il ne pouvait même plus supporter la lumière. Vous les prendrez sans perdre un homme.
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Au temps des colonies l'épopée des hommes du désert qu'incarnèrent les spahis et parmi eux Henri de Bournazel.
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Comment diriger sa marche épuisée ? Où l'Azdjer pillard et ses hommes avaient-ils pu fuir ? Les pâturages étaient abandonnés au feu du ciel. Pas un berger n'apparaissait au bord des oueds. Chaque soir, le Hoggar perdu s'arrêtait et creusait pour la nuit son trou de sable, comme une bête se terre. Bientôt il désespéra de retrouver, sur cette terre où il lui semblait tourner ses pas, l'Iklane qui était la moitié de son corps, celle qui endure les routes infinies. Le nomade vit à la grâce du miracle. Or les eaux se tarissaient. Chaque soir une fatigue grandissante couchait Khyar dans sa fosse, toute pareille aux tombeaux qui boursoufflent ce sol funéraire, et le fantôme de la soif commença à hanter ses nuits.
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Le père ne pouvait pas entendre l'escadron des Hoggars qui entonnait son chant de route, voir le peuple qu'il avait rêvé de convertir à la vie familiale et rustique, obéir à l'appel de l'esprit guerrier, et renouveler les chevauchées des cavaliers numides, comme si les siècles n'avaient point passé. Le désert n'était-il pas le même, vierge et cravaché par le vent barbare ?
L'auteur évoque le père Charles de Foucauld.
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Khyar se tut. Les morts se succédaient. Il imaginait le corps doux de Tinirt déchiré par le couteau, souillé de sang noir comme celui de Ben Ahmed sous la clarté de la lune. Et les nuits du jardin d'été d'Adjahil lui apparaissaient aussi mortes que sa jeunesse.
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Le vainqueur ne recevait-il donc plus le prix du sang ? Le Hoggar en exil se sentit victime d'une injustice qu'aucune réparation ne pourrait racheter. Tinirt même, dont il avait pourtant servi sans marchander les volontés, lui manquait au moment où il aurait dû avoir, au moins d'elle, sa récompense. Elle était bien du sang des marchands, des sédentaires avilis. Alors, pour la première fois Khyar regretta de s'être séparé de son peuple, et d'avoir cherché un autre destin. Celui qui a la malheur de s'éloigner de ses tentes languit comme le rameau coupé du figuier et finit par tomber en poussière.
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Le lendemain, le sort était jeté : Khyar entrait dans la guerre. Par quelles promesses la jeune fille l’avait-elle gagné ? Les femmes n’ont jamais laissé un Hoggar insensible. Khyar sellait joyeusement l’Iklane, en fredonnant une vieille chanson de guerre de son clan :
« Filles des tentes, »
« C’est à cause de toi que je pars vers l’Est. »
Il y trouvait un sens nouveau, qui ne s’adressait qu’à lui. Car la fatigue du plaisir courait encore ses os.
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