AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de HomoLibris


Début laissant augurer un roman déjanté, proche d'une version française de "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" (Jonas Jonasson). L'histoire part d'une bonne idée : une vieille qui raconte innocemment à un flic sa vie passée à dégommer des types odieux à la façon d'un Nick Corey (1275 âmes, Jim Thompson). Chouette, chouette, je m'attendais donc à du politiquement incorrect, barré au possible, caustique à souhait, mais voilà … l'auteur tourne rapidement au répétitif faute d'imagination dans le développement de son idée initiale et s'embourbe inéluctablement dans le manichéisme aveugle, le cliché sommaire, le parisianisme nombriliste, le consensuel bien-pensant, et le wokisme primaire.
Tous les hommes (surtout les bouseux) sont des salauds de première, sauf ce grand GI noir, membré comme pas possible, virtuose du sexe, et prévenant comme pas deux ; pourtant, le gars en question cocufie allègrement sa propre femme qui aura la décence de mourir jeune d'un cancer, et laissera sa progéniture aux USA pour retrouver l'héroïne en France… mais comme il est noir, évidemment, il est absout ! L'héroïne joue de l'aiguille entre les jambes de jeunes filles enceintes, sans aucune notion d'anatomie, d'asepsie, de prophylaxie, … mais ça ne gène pas, puisque c'est l'héroïne. Que ce soit une faiseuse d'ange, c'est pour le bien de ces "pauvres" filles… Au bout d'un moment, je me suis dit qu'il manquait un passage LGBTQZHWX +++, … bingo …
Côté style, l'écriture plutôt simple et facile à lire sert une narration plate et un humour premier degré. Nous sommes loin de la verve et de la crudité d'un Alphonse Boudard, d'un Léo Mallet, ou d'un Antoine Blondin, loin loin du langage fleuri d'un Michel Audiard ; l'auteur lorgne indubitablement vers l'écriture compulsive, pondue au kilomètre, sans plan, ni maîtrise de construction d'un Frédéric Dard !
Pour conclure, je donnerai deux conseils à l'auteur :
1 - de réviser son Histoire : le 11 juillet 1914, la première guerre mondiale n'était pas déclarée (elle ne commence véritablement que début août), le Luger n'est pas une arme nazie, le modèle existait déjà lors du conflit de 14-18, etc.
2 – de lire des auteurs qui parlent de la ruralité française en connaissance de cause : Jean Giono, Henri Vincenot, Martial Chaulanges, Émile Guillaumin, Pierre-Jakez Hélias, Claude Seignolle, etc. Cela lui évitera de déraper dans le cliché facile … et aussi de lire "Le deuxième sexe" de Simone de Beauvoir, avant de se convaincre que c'est un livre féministe ...
Commenter  J’apprécie          93



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}