Il s'agit ici du quatrième roman de
Jodi Picoult que je lis. Et comme à son habitude, l'auteure parle d'un thème fort, ici le rapt d'enfant, plus particulièrement l'enlèvement d'un enfant par l'un de ses parents.
Delia mène une vie heureuse dans le New Hampshire. Maman d'une petite fille de quatre ans, elle exerce un métier qu'elle aime et est sur le point de se marier avec le père de son enfant. Quand le petit (gros) grain de sable vient mettre à mal cette harmonie et bouleverser la vie de la jeune femme: son père est arrêté sous ses yeux, coupable de kidnapping, son propre kidnapping 28 ans plus tôt. Et là, toutes les certitudes s'effondrent.
Comme elle le fait si bien,
Jodi Picoult parvient à nous questionner, nous lecteurs, sur nos propres souvenirs, nos propres certitudes. Puis-je me fier à ma mémoire? Puis-je avoir confiance en ceux que j'aime le plus au monde? Est-ce que la fin justifie les moyens? Est-ce que l'amour que je ressens pour mon enfant me donne le droit de le priver d'une partie de sa vie? C'est un procédé qu'elle semble utiliser dans pas mal de ses bouquins, et j'avoue que cela fonctionne très bien sur moi. En prime, la narration, chorale, et la plume sont fluides, ce qui fait que ce roman se lit très facilement, qu'on est très rapidement totalement immergé dans le récit, qu'on a du mal à lâcher le bouquin avant de connaître le fin mot de l'histoire.
Même si j'ai beaucoup aimé ce roman, je lui trouve quand même quelques défauts. Déjà, les digressions, très intéressantes au demeurant mais pas forcément très utiles dans le cheminement de l'histoire, alourdissent le récit et ralentissent le rythme. Ensuite, les personnages qui auraient mérité d'être davantage fouillés, particulièrement Delia qui, au final, a fini par m'horripiler. Chose rare chez moi, je n'ai éprouvé aucune sympathie ou empathie pour elle alors que j'aime me trouver auprès des protagonistes lors de mes lectures. Mais surtout, la fin, la pirouette finale, la révélation m'a semblé sortie de nulle part - même si, paradoxalement, je m'y attendais - et j'ai trouvé la ficelle un peu grosse, et facile.
En bref, je continue à beaucoup aimer ce que propose cette auteure, je suis sûre, en prime, de ne pas avoir encore lu son meilleur roman.