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EAN : 9782330121273
416 pages
Actes Sud (01/05/2019)
3.97/5   436 notes
Résumé :
Alors qu’il célèbre son quarantième anniversaire au poste de police, Hugh McElroy, un négociateur de crise, est appelé sur le site d’une prise d’otages. Une heure plus tôt, un homme armé a fait irruption dans une clinique et a ouvert le feu, faisant plusieurs victimes. Il devient vite évident que le forcené a délibérément ciblé le dernier établissement de santé du Mississippi à pratiquer l’avortement. La situation s’avère délicate ; elle devient cauchemardesque quan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
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sur 436 notes
Avortement et prise d'otages dans le Mississipi : nous voilà dans de beaux draps.
Le décor est campé dans une des dernières cliniques de l'Etat à pratiquer l'avortement. Un forcené faisant partie d'un groupe manifestant contre l'avortement entre, tire sur des personnes, en blesse, en tue et prend des autres en otage. Une des otages, Wren est la fille d'un policier négociateur, appelé dans ces situations. le docteur Ward, gynécologue, blessé, nous livre son cheminement vers l'écoute des femmes dans les difficultés lorsqu'elles sont dans l'impossibilité d'assumer un enfant.
Un autre drame se joue dans une clinique où une jeune fille, Beth, a pris elle-même des médicaments pour avorter. Elle est défendue par une avocate mais risque une lourde peine de prison.
L'auteure nous livre différents avis sans prendre parti pour l'un ou pour l'autre. Elle imagine des personnages très plausibles pour parvenir à analyser cette situation bien difficile.
J'ai éprouvé une déception avec la narration qui, au lieu de défiler dans le temps, remonte en arrière d'heure en heure. Cela m'a brisé le suspense mais j'ai alors décidé de m'attacher au développement des différents caractères des personnages. C'était sans doute le but de Jodi Picoult.

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Wren regrette de ne pas avoir dit à son père qu'elle venait ici, elle regrette d'avoir demandé à sa tante de l'accompagner. Elle n'aurait pas dû venir au centre, elle aurait dû rester une petite fille. le centre est le seul endroit de l'état du Mississippi où l'on pratique encore des avortements. Ce qu'ils ont arraché à sa fille, il ne le récupérera jamais, alors George va leur en faire payer le prix, il est venu se venger parce que sa fille s'est fait avorter ici. Hugh est chargé en tant que négociateur d'établir le dialogue avec George, Dieu sait combien il y a de cadavres à l'intérieur du centre, en plus des cinq otages toujours en vie. Et l'un de ces otages se trouve être sa fille.

Une fois de plus Jodi Picoult s'attaque à un sujet de société parmi les plus brulants actuellement aux États-Unis, l'avortement. J'ai apprécié l'originalité de la construction du récit. Chaque chapitre est un compte à rebours qui raconte comment des individus très différents sont amenés à se retrouver mêlés à une prise d'otages.
L'intrigue commence donc à la fin et nous allons remonter heure par heure, l'occasion pour l'auteur de dérouler toute une galerie de personnages réalistes et attachants.
En parallèle à cette prise d'otage nous suivons Beth une jeune fille de 17 ans menacée d'aller en prison pour avoir avorté illégalement au moyen de comprimés achetés sur Internet.

Bien entendu ce récit en forme de thriller n'a d'autre but que de dénoncer la difficulté pour les femmes, encore aujourd'hui aux États-Unis, de disposer librement de leur corps. Jodi Picoult utilise des phrases percutantes pour asseoir son propos et surtout a l'immense talent de donner un visage humain à ce problème.
Elle nous montre toute la puissance et les méthodes utilisées par les activistes anti avortement. Ce roman est aussi une belle réflexion sur la paternité, sur les relations entre père et fille.

L'histoire est aussi l'occasion de s'arrêter sur le métier de négociateur et les qualités requises. Garder son sang-froid et sa neutralité, rester calme et clairvoyant, savoir écouter d'une oreille attentive, prêter attention à ce que dit l'autre, concentré sur chaque détail. Maîtriser l'art du mensonge.

À la fin de son livre, l'auteur nous délivre quelques notes qui à mon avis apportent un éclairage à son récit. Un roman puissant et volontairement provocateur, mais sans aucun parti pris, qui a le mérite de poser le débat d'une manière très constructive.

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Comme toujours, Jodi Picoult nous gratifie de sa plume légère et d'un thème documenté pour nous amener à la réflexion. Il s'agit ici de l'avortement avec ses "pro-life" et ses "pro-choice". Débat prégnant aux États-Unis avec les valeurs républicaines et l'empreinte religieuse très ancrées dans certains États. Quoique la question du droit des femmes et de disposer librement de leur corps n'est pas non plus une cause acquise partout en Europe avec des reculs en matière légale, aussi aberrants qu'effarants.

J'avoue pour ma part que les questions portées par le livre au travers des arguments avancés dans les deux camps ne m'ont guère passionnée étant irrémédiablement convaincue que ce recours ultime qu'aucune femme ne choisit de gaieté de coeur, est et doit rester un droit.

Si l'écriture de l'auteure est toujours aussi agréable, le procédé stylistique de narrer l'histoire à rebours est quelque peu déconcertant et je ne suis pas certaine de sa plus-value. Les premières pages sont confuses, on avance sans vraiment comprendre. Les personnages se multiplient et il est difficile de s'accrocher à quelque chose dans ce brouillard d'éclatés de vies. Mais petit à petit, la brume s'effiloche, les personnages nous apparaissent en couleurs et on s'attache, on s'éprend de leur histoire personnelle. Vient s'ajouter le suspens de la prise d'otage de ce forcené qui a fait irruption dans ce centre de planning familial qui procède à des IVG. Et là on est mordu pendant une bonne moitié du livre...
Mais comme le livre commence presque au dénouement de l'histoire, la tension va decrescendo et l'intérêt décroit. Certains pans nébuleux de l'histoire de chacun des personnages se révèlent toutefois comme un dernier sursaut, mais on termine, à mon sens, un peu de manière tiède ce qui nous avait mis en ébullition.

C'est donc mon regret à cette lecture, bien que cette tournure soit originale (et très cinématographique). Je pense que Jodi Picoult a souhaité avant tout mettre l'accent sur le thème, qui du reste est bien approfondi, plutôt que d'en faire un suspense, et le pari est gagné car c'est bien ce que l'on retient : le fond ne s'efface pas au profit de la forme.

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L'IVG serait il un droit en sursit aux États Unis?

En dépit d'une loi fédérale de 1973 qui protège cette décision comme faisant partie de la vie privée, le débat public et politique fait rage, compliqué par des législations différentes selon les Etats. En marge de cette situation souvent ubuesque, la position des associations anti IVG est bien souvent accompagnée d'actions violentes, individuelles ou collectives, envers les centres médicaux et les femmes qui désirent avorter.

Pour illustrer ce fait de société, Jodi Picoult produit un thriller très réaliste d'une prise d'otages dans un centre IVG, y réussissant des éléments représentatifs de la variété sociale impliquée: professionnels de santé, parents, enfants, opposants ou sympathisants.

Si le déroulé du roman peut accrocher par son suspens, il vaut surtout pour sa construction narrative à rebours, remontant le temps pour donner de la densité aux personnages dans leur vie personnelle et dans leur motivation.

L'aspect « événementiel romanesque » m'a un peu lassée, mais j'ai été accrochée par le fait de société dans ses implications pratiques et juridiques. La postface de l'auteur est très éclairante sur la question. Elle ne s'autorise aucune prise de position personnelle mais démontre la complexité du débat et le risque évident de retour en arrière pour le droit des femmes.
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A l'heure où certains Etats des USA tirent à boulets serrés sur les quelques centres d'avortement qui subsistent, où on restreint les lois des femmes à pouvoir avorter quand on ne cherche pas à demander la peine de mort contre celles qui avorteraient puisque avorter serait comparable à un meurtre, je vous conseille de lire le nouveau roman de Jodi Picoult « Une étincelle de vie ». Ce roman évoque, à travers une prise d'otage, ce thème douloureuxt et ce que j'ai aimé c'est que l'auteure ne prend pas parti. Elle fait entendre aussi bien la voix de ceux et celles qui cherchent à préserver ce droit que les arguments de ceux et celles qui considèrent que ce droit est une autorisation de tuer. Au lecteur de choisir en son âme et conscience sa position.

L'intrigue se concentre donc dans le dernier centre du Mississippi ouvert pour les femmes qui souhaitent avorter. Un homme surgit et tue quelques personnes avant de prendre en otage les quelques malheureuses présentes. Parmi elles, une adolescente Wren qui venait simplement demander la pilule, une jeune femme, Joy, qui vient d'avorter, une autre, Janine, en mission secrète pour le compte du groupe anti-avortement auquel elle appartient, une infirmière, Izzy, le médecin qui pratique les IVG. A l'extérieur un flic, Mc Elroy, qui négocie avec le tueur tout en sachant que sa fille est à l'intérieur. La prise d'otage est donc ainsi racontée par ces femmes et ces hommes, chacun vivant différemment les événements. de plus, elle est racontée à l'envers car le roman commence en fin de journée au moment où la prise d'otage va s'achever. Remonter le temps permet de découvrir peu à peu les raisons pour lesquelles ces femmes se sont trouvées là au mauvais endroit au mauvais moment, pour lesquelles le tueur est intervenu et a décidé de s'en prendre à ce centre. C'est l'occasion aussi d'apprendre à quel point la législation de certains Etats conservateurs fragilisent la condition des femmes qui cherchent à avorter en dernier recours. Et plutôt que de hurler après ces femmes désespérées, on ferait peut-être mieux de les aider financièrement à élever leurs enfants. de toute façon interdire l'avortement légal n'y mettra pas un terme. Ce sera plus dangereux pour les plus démunies, quant aux plus riches, elles auront toujours les moyens de le faire sans danger.

Un très bon roman que je conseille vivement !

Lien : https://labibdeneko.blogspot..
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Citations et extraits (97) Voir plus Ajouter une citation
"Les femmes ont longtemps été considérées comme des biens. Leur chasteté appartenait à un homme jusqu'à ce que la contraception et l'avortement replacent la sexualité féminine entre les mains des intéressées. À partir du moment ou les femmes ont pu avoir des rapports sexuels sans craindre une grossesse non désirée, le rôle des hommes s'est brusquement rétréci pour devenir infime, voire superflu. Ces derniers se sont donc vengés en diabolisant les femmes qui avaient recours à l'avortement."
p.275
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" Les catholique croient que la vie apparaît dès la conception. Chez les musulmans, il attendre quarante-deux jours à partir de la conception pour qu'Allah envoie un ange qui transforme l'ovule et le sperme en être vivant. Selon Thomas d'Aquin, l'avortement est un homicide au bout de quarante jours pour un embryon mâle et quatre-vingts jours pour un embryon femelle. Il y a aussi les originaux: chez les Grecs anciens, le foetus possédait une âme végétative, à l'état de "légume", et les Juifs, eux, affirment que l'âme se forme à la naissance. "
p.26
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"En réalité, pense Louie, ces hommes blancs armés de pancartes et de slogans ne sont pas là pour les foetus mais plutôt pour les femmes qui les portent. Ils n'ont pas réussi à contrôler leur indépendance sexuelle. Alors c'est leur seul moyen d'agir."
p.84
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Elever un enfant, c’est comme se réveiller un matin avec une bulle de savon lovée dans le creux de sa main et recevoir l’ordre de la garder intacte alors qu’on saute en parachute d’une falaise vertigineuse, qu’on escalade une chaine de montagnes, qu’on part se battre au front. Le réflexe, c’est de vouloir la mettre à l’abri, la protéger des catastrophes naturelles et de la violence et des préjugés et des moqueries, mais ça, ce n’est pas possible. Alors on vit dans la peur quotidienne de la voir éclater ou de la percer soi-même. Parce qu’on sait d’instinct que si elle se volatilise, on disparaitra aussi.
(13 HEURES - p226)
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Que l’on croit ou non qu’un fœtus est un être humain, personne ne contestera qu’une femme adulte en est un. Et même si l’on attribue une valeur morale au fœtus, on ne peut lui accorder des droits à moins de les arracher, ces droits, à la femme qui l’abrite dans son ventre. Du coup la question qui se pose n’est peut-être pas A quel moment un fœtus devient-il une personne ? mais plutôt A quel moment une femme cesse-t-elle d’être une personne à part entière ?

(10 HEURES – p340)
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Vidéo de Jodi Picoult
11 avr. 2023 #litterature #jodipicoult L'auteure de *Mille petits riens* revient avec un roman qui donne littéralement une bouffée d'oxygène ! 📘 **J'aimerais tant que tu sois là**, en librairie le 3 mai !
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