L'intrigue me semblait prometteuse, quoique classique : un tueur en série décime de jeunes filles, les suspects se multiplient, un passé politique mal guéri (les actions des Brigades rouges en Italie) refait surface et semble l'une des causes de ce massacre. le problème est la personnalité des enquêteurs. Des policiers au passé douloureux sont fréquents dans la littérature : même le commissaire Maigret ne fait pas exception (et que dire de Rovère, dans
Moloch de
Thierry Jonquet), pourtant les enquêtes ont toujours été conduites aussi bien que possible. Jamais je n'ai vu tant de désespérance : son fils disparu depuis cinq ans, en partie parce que son père l'a renié, sa femme, qui depuis a perdu l'usage de la parole, son adjoint dont le bébé meurt à l'hôpital en pleine enquête… J'ai envie de dire : « stop ! N'en jetez plus ! ». Et bien non, parce que voilà la jeune flic, brillante, auréolée de succès, est elle aussi un modèle de désespérance. Déjà que sa vie privée chaotique me semblait superflue, mais qu'en plus, elle ne s'aperçoive pas d'indices, de faits évidents, que l'auteur souligne à plaisir, si bien que le lecteur a compris bien avant elle les drames qui vont se jouer, montre qu'elle est loin d'être à la hauteur de sa réputation, et son personnage devrait d'abord faire le ménage dans sa vie privée, avant