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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
le titre nous emmène savamment dans l'univers abominable que les français et les allemands ont concoté pour les gens du Voyage en 1940 !
poignant et instructif ; note finale optimiste la vie reprend ses droits
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J'ai profité d'une boîte à livres pour découvrir cette autrice dont j'avais entendu parler et qui aborde des sujets qui me touchent. J'abandonne ma lecture par manque de force morale car le sujet est extrêmement douloureux : l'internement des tziganes pendant le gouvernement de Vichy dans le camps des Alliers, en Charente.
L'autrice a accompli un travail littéraire remarquable de mémoire sur cet aspect de la déportation dont on parle rarement et qu'elle a découvert par des témoins durant son enfance. Je suis heureuse de connaître ce livre et la mémoire qu'il transmet, mais trop sensible pour le poursuivre.
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Paola Pigani a grandi en Charente où elle a rencontré une femme manouche qui a vécu dans le camp des Alliers. Cela lui a inspiré l'histoire de ce premier roman qu'elle a présenté à Niort l'hiver dernier, parce qu'elle était nominée pour le prix de la Voix des Lecteurs.

La période historique et le thème m'intéressaient, la quatrième de couverture m'intéressait, MAIS, parce qu'il y a un mais, je n'adhère définitivement pas au style de l'auteur : c'est lent, avec des énumérations, souvent sur un rythme ternaire, et ça je ne supporte pas... ("la course, le rire, la faim se partagent leur ventre", "les adultes complotent, chuchotent, ont des regards qu'ils n'avaient pas avant", "pourquoi moins de cris, moins de chants, moins de pagaille"... et bien d'autres encore page 52). Je me suis un moment demandé si ça n'était pas pour faire une opposition rythmé entre avant : leur vie joyeuse de nomades, et l'instant décrit : leur vie dans le camp. Mais non, puisqu'on retrouve la même chose dans cette dernière. C'est dommage parce qu'il y a, par ailleurs, des images très poétiques ("secourus par les vents, ils volent d'une misère à la joie, d'une ivresse à l'effroi" "(le cheval) entre tout entier dans son coeur avec sa peau de bête, son souffle puissant, son odeur de terre" pages 54-55).

Alors j'ai posé le livre et tenté d'y revenir plus tard, ce qui m'a permis d'aller au bout de ma lecture...

Je vous laisse vous faire votre opinion !!


Lien : http://la-clef-des-mots.e-mo..
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Ce très beau roman évoque un sujet rarement traité, l'internement dans des camps de la communauté tzigane pendant la seconde guerre mondiale.
6500 personnes alors ont séjourné dans une trentaine de camps en France.

Paola Pigani a rencontré l'une d'elle, Alexienne. C'est son témoignage qui a servi de trame à ce roman.

Alba (Alexienne) a 14 ans en novembre 1940, quand avec sa famille, on l'envoie dans le camp des Alliers près d'Angoulème.
Elle y restera jusqu'en mai 1946, presque 2 ans après la fin de la guerre.

Mais que reproche-t-on aux tsiganes?

"Le camp d'internement se veut un camp d'éducation où tout le monde doit oublier un mode de vie antérieur, apprendre les joies de la sédentarisation, le plaisir de vivre dans des ersatz de maisons qui se putréfient sur des sols froids et humides, traversés de toutes sortes de rongeurs et d'insectes nocifs, le plaisir d'être coupés de la bienfaisance des arbres, du vent et de la lune. le plaisir d'oublier la lumière qui vous traverse le corps du matin au soir.
Les objectifs secondaires de l'internement sont de leur apprendre à vivre comme tout le monde, d'abandonner leurs rites, leurs vices, d'adopter des règles d'hygiène, d'éduquer les enfants, de les faire travailler afin qu'ils ne soient pas à la charge de l'État."

Ainsi le but est surtout de leur faire renoncer à ce qui fait leur identité. leur culture, leurs croyances.

A ce sujet, Paola Pigani nous en apprend beaucoup, sur leur rapport à la nature, à leurs chevaux, les rites qui accompagnent les différentes étapes de la vie (naissance, fiançailles, mort), l'importance de la musique, leur peur des coins noirs des maisons des "gadjés"...

Et que leur propose-t-on en échange dans ces camps? Des conditions de vie et d'hygiène déplorables, le froid, la faim. L'éducation se résume à 4 heures d'école par semaine pour les enfants. Les hommes travaillent à l'extérieur du camp, mais les femmes restent enfermées dans des maisons qui ne correspondent pas à leur mode de vie et leur font peur. Leurs chevaux meurent. Leurs roulottes sont détruites.

Pourtant, malgré les conditions difficiles, la solidarité entre manouches tient.
Malgré les humiliations, ils restent debout.
Certains tentent de s'évader pour rejoindre la Résistance. "...Ne pas être français comme les autres? Jean veut se prouver à lui-même qu'il sera français jusqu'au bout de sa fierté."
Malgré la mort, la vie s'immisce parfois. Au médecin qui lui reproche sa grossesse, Alba répond "pour la mort, on a tout le temps devant nous, Monsieur le Docteur. Pour vivre, il faut faire vite."
Quelques "gadjés" leur apportent également leur soutien et essaient d'adoucir leur peine.
Mine, une jeune volontaire, se débat pour permettre aux enfants de jouer quelques heures à l'extérieur du camp. Michel, un gardien du camp, les aide discrètement.

Quand en 1944, la guerre se termine, leur enfer se poursuit encore pendant 2 ans.
Et quand enfin les portes s'ouvrent, beaucoup sont morts et les autres n'ont plus ni roulottes, ni chevaux.
Mais, petit à petit, malgré la misère, ils vont tenter de se reconstruire et de renouer avec leurs traditions.

Paola Pigani est en quelque sorte une passeuse de voix d'une communauté méconnue, encore aujourd'hui souvent rejetée et cette voix est portée dans une langue riche.

Lien : http://leslivresdechris.blog..
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Beaucoup de sensibilité, voire même de la sensiblerie au long de ces pages où, somme toute, il ne se passe pas grand-chose. C'est aussi long que ce qu'a duré l'enfermement de ces tziganes pendant la guerre. J'ai évidemment été touché par ces destins stoppés, bousculés, mais j'avoue que j'ai trouvé ce livre un peu long.
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Une découverte de l'état d'esprit du peuple tzigane, de leur liberté à travers le récit de leur enfermement pendant la seconde guerre mondiale en France
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