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EAN : 978B009XD0ARI
DU PROGRES (30/11/-1)
4/5   2 notes
Résumé :
Son dernier livre 《 l'honneur d'être un homme》 est autobiographique. Il est dû à un
combattant de la grande bataille contre le fascisme. Engagé volontaire à 17 ans, blessé, pris dans un encerclement, fait prisonnier, Pilar a connu l'enfer du camp de Mauthausen.
Là où une écuelle de soupe, un bout de pain représentent un jour de plus à vivre, les personnages du roman en sont à se demander si en eux l ' égoïsme bestial l'emportera
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre dur, par la véracité de son histoire, puisque l'auteur, après avoir été fait prisonnier par les allemands, raconte son internement au camp de concentration de Mauthausen. Un livre "témoignage qui donne le frisson par l'aspect inhumain, et l'horreur décrits dans ces camps de la mort, mais qui en même temps nous donne une formidable leçon de courage, où l'espoir est toujours omniprésent malgré tout ce qu'ont enduré ces déportés Soviétiques. Un livre , écrit, simplement, bouleversant, qui nous suggère de nombreuses réflexions sur ce XXI ème siècle débutant. A conseiller pour ne pas oublier.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Un fracas de coups de feu.On fusille Alexéi Ivanovitch Mourougov et ses camarades. On les fusille en plein air, sous un ciel radieux, le 21 juin 1943. Ils ne sont qu'à une cinquantaine de mètres de nous, qui sommes massés dans la baraque.Ils tombent morts, Alexéi Ivanovitch Mourougov et ses dix camarades, nos camarades, Juifs, prisonniers de guerre soviétiques.
Nous sommes là près de soixante-dix , le visage blême, presque pétrifié, agité d'un imperceptible tremblement. Le silence.....
Mais il n'est qu'à l'extérieur, tandis qu'en nous les coups de feu se prolongent comme un écho. Les fracas des coups de feu.Nos camarades sont morts....
Nous sommes en Autriche, au camp de concentration de Mauthausen. Lorsqu'il y a quatre jours , deux gardes m'ont conduit au wagon qu'ils appelaient le wagon des condamnés, et que j'ai dit aux autres qu'on nous emmenait au massacre, personne ne m'a cru.
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Le lendemain matin nous, les arrivants, sommes alignés devant la baraque.Le chef de la police reparaît en compagnie de plusieurs policiers et du sous-officier à moustache noire.Nossov commande; 《 Fixe! 》 Le chef de la police fait un pas en avant.
- - Messieurs les officiers! A l'heure qu'il est, vous le savez, l'armée victorieuse de la grande Allemagne poursuit son avance vers l'est.Les jours de Moscou, de Leningrad et d'autres centres soviétiques importants sont comptés. Mais Bolcheviks et Juifs continuent à résister.Dans cette situation, le devoir de tout patriote russe est de songer à dispenser la Russie d'une effusion de sang inutile. Un nouveau mouvement prend naissance parmi les larges couches de nos prisonniers de guerre.Nous offrons à tous les prisonniers loyaux de s ' engager dans l'armée russe de libération. ..Qui d'entre vous est volontaire?
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Après l'appel et la distribution de soupe, tout le monde afflue vers les barbelés qui séparent notre Block du camp commun. Chacun de nous a des amis étrangers qui habitent les blocs 《 libres》.Ils ne se font pas attendre.
Le premier à se montrer est , comme toujours , un homme ridé, un peu contrefait, aux yeux c lignes. Son matricule est à trois chiffres:c'est l'un des plus anciens détenus de Mauthausen. .......
C'est Joseph Kohl, surnommé le père , un communiste autrichien. Il est en bons termes avec nous tous , mais ne donne à manger qu'aux plus faibles.Il distribue des tranches de pain, des rutabagas crus, et trouve en outre des paroles aussi simples que réconfortantes. Il dit en russe 《 Droujba》 ( amitié) et joint les mains , les doigts entrelacés: cela signifie que tous les détenus de Mauthausen doivent être unis; puis, le sourire aux lèvres , il dit en allemand: 《 Bald nach Hause》 ( on rentrera bientôt chez soi) Il n'en dit pas davantage et se retire après avoir porté deux doigts à la visière de sa casquette bleue , à la Thaelmann. C'est fort, c'est expressif.Et c'est affectueux, Chacune de ses visites réveille en nous l'espoir que nous sommes pas solitaires dans cette hideuse geôle fasciste, que des amis énergiques et fidèles suivent notre lutte....
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Épilogue
.....Une brise fraîche souffle sur notre terre.Elle dissipe les relents de la méfiance, de l'injustice. Elle balaye les déchets, les encombrements funestes de notre chemin , elle éclaircit l'horizon et rend bien visible le monde qui se nomme communisme.
Je crois entendre grincer secoué par le vent, un bout de ronce à l'emplacement de la colonie《postale》.Je Crois voir se cacher ,cramponnés aux souches , ceux que ce vent contrarie. Nous sommes à l'aube d'une ère nouvelle, d'un monde nouveau, sans guerres de rapine ni camps de concentration.
J'ai parfois l'impression de vivre une septième vie.Une vie qui me paraît ne jamais devoir finir. C'est vrai, dans le fond , qu'elle ne finira pas:derrière ce mur, dans la chambre d'à côté, mes enfants dorment d'un paisible sommeil; et là, sur ces rayonnages, s' alignent mes livres; dehors un vaste pays repose dans la nuit, le pays que j'aime de tout mon coeur: MA PATRIE.
1961-1963.
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Le Mausolée de Lénine m'avait paru énorme et de couleur sombre, alors qu'il n'a rien d ' écrasant et que sa teinte est d'un rouge chaud tirant sur le mauve.La cathédrale de Basile-le-Bienheureux est également autre que je ne l'avais supposé:moins grande, multicolore, et puis ce n'est pas une cathédrale, c'est une énigme, le conte du tsar Saltan matérialisé. La place est moins large, la muraille crénelée moins haute, mais c'est tout de même de la féerie , la merveille des merveilles! ....
C'est pourtant moins la beauté qui me rend muet que la conscience d'être vivant et libre, moi, ancien prisonnier rescapé du camp de la mort de Mauthausen, et de me trouver sur la place Rouge, face au symbole de ce qui incitait mes camarades à braver la mort, la main du bourreau, les périls de l'attaque suprême.
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