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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Lorsque, Minerve, le temps et l'homme te laisseront,
Lorsque ne pourra plus te célébrer le granit le plus dur
En quatorze vers je t'érigerai une maison.

Mais donne-moi, déesse, la grâce et des sages lois
Pour que mon sonnet se hisse dans l'éternel azur
Mirage de pilastres et de rapports droits. »

Cette anthologie des poèmes de l'écrivain roumain Ion Pillat, traduite en français par Gabrielle Danoux et Murielle Beauchamp, comprend un choix représentatif de toute sa production dans ce genre, qui commence autour de 1910 jusqu'à sa mort, en 1945.

Les 18 sonnets de « le bouclier de Minerve », dont ma citation est extraite, donne son titre au recueil. Ils ont été publiés en 1933. Ion Pillat a été à l'évidence très influencé par l'antiquité et les mythes grecs. On retrouve au fil des poèmes des évocations de tout un monde méditerranéen fantasmé, avec de superbes irisations. Dieux, nymphes, faunes et satyres y sont comme chez eux.

Pourtant les sources d'inspiration des poèmes choisis reflètent aussi bien d'autres horizons. La Roumanie n'est pas absente : « Automne à Miorcani », de même que l'orient « Hokusai », « Prière à Bouddha ». le monde fantastique des contes et légendes y a aussi sa place : « Thulé », « La lanterne magique ».

D'autres poèmes sont plus charnels, centrés autour du corps de la Femme. Ils peuvent paraître avoir été influencés par le surréalisme, notamment « Cailloutis », « La femme sur le pré », « Endormissement » avec leurs métamorphoses, leurs visions oniriques…

A coup sûr une voix singulière. Je ne pourrais jamais goûter la saveur originelle de ces textes, mais j'ai pu m'en faire une idée, je suis sûr fidèle, grâce à cette traduction.
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Il y a trois instances dans la poésie de Ion Pillat : les dieux, gardiens de la transcendance, la nature, généreuse pourvoyeuse de la vie et la femme, objet de désirs.
Tandis que le style du poète roumain fait preuve de classicisme pour la évoquer la présence immuable des divinités, il se meut en témoin modeste pour admirer la grande diversité de la nature et fait preuve d'une plus grande sensibilité ou même sensualité pour évoquer son rapport aux femmes.
Bravo aussi pour cette traduction réussie de vers classiques avec rimes et métrique.
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Ion Pillat est un poète roumain méconnu, né en 1891 et décédé en 1945. Il a effectué une partie de ses études en France, à la Sorbonne. Ses traductions en roumain des poèmes de Saint-John Perse et de Charles Baudelaire ont reçu des éloges unanimes. Sa propre poésie lui a valu d'être nommé à l'Académie roumaine et de recevoir à titre posthume le prix national de littérature. Sous influence parnassienne et apparentée au symbolisme tardif, sa poésie s'inspire grandement de ses voyages en France, Espagne, Italie et Grèce.

Le présent recueil est une anthologie réunissant 60 poèmes de Ion Pillat, initialement publiés dans 16 recueils dont celui qui lui donne son titre, « le Bouclier de Minerve » (Scutul Minervei, 1933). Cette anthologie nous est présentée ici en français sous la traduction élégante et érudite de Gabrielle Danoux et Muriel Beauchamp.

C'est d'abord dans la Grèce immortelle que ce recueil nous emmène, avec des poèmes narrant les héros et les dieux de la mythologie hellénistique, la mer Méditerranée et les terres ensoleillées où poussent amandiers, oliviers et vigne prodigieuse. Les hommes y côtoient les divinités et la nature y est décrite avec grande sensibilité. Bien que je ne lise pas le roumain et que je sois incapable d'évaluer la qualité de la traduction, je puis cependant apprécier la musicalité des vers traduits, reconnaître le travail que cela a requis.

Après la Grèce antique, c'est vers d'autres horizons et d'autres temps que nous voyageons : au mont Fuji avec « Hokusai », en Roumanie avec « Automne à Miorcani », dans la Venise éternelle ou bien la mythique Thulé septentrionale. On sent la fascination du poète pour la faune et la flore, pour l'amour et la sensualité aussi. Certains poèmes sont pleins de tristesse et d'espoir tels « Si je meurs » et « Stances sur un motif de Ronsard », d'autres empreints d'humour et de sagesse comme « La fourmi ». L'éclectisme de ces poèmes choisis se révèle aussi bien thématique que formel, allant des vers classiques mâtinés d'exotisme aux monostiches à la brièveté japonisante. Ils reflètent la diversité du talent de Ion Pillat.
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