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Un livre que tout le monde devrait lire, tant le monde des dépressifs , névrosés et fous est méconnu du grand public ou bien fait tout simplement peur.e
Arrivée à la fin de ce livre, je me pose toujours autant de questions sur les antipsychotiques et autres médicaments délivrés en si grand nombre mais je me suis prise d'affection pour tous ces malades, ces gens comme vous et moi qui un jour ont été accaparés par une maladie incompréhensible et terrassante. Tous ces hommes nus attendant qu'un jet ou une main d'infirmière vienne les laver , ce défilé des patients pour chercher le médicament qu'ils ne veulent pas mais sont obligés de prendre s'ils veulent manger. On n'arrête pas de se dire: pourvu que ça n'arrive jamais aux gens que j'aime….
Et pourtant c'est parce qu'une très chère amie est en hôpital psychiatrique depuis 3 mois et que son état empire de jour en jour au point de ne plus pouvoir parler ni marcher……c'est pour ça que j'ai emprunté ce livre. J'ai eu le sentiment de passer un moment avec elle. Elle est partie dans un autre monde et me manque terriblement. Au début de sa maladie, elle me parlait des infirmiers et des malades autour d'elle. J'ai compris ce qu'îele me disait en lisant ce livre.
On y découvre le travail extraordinaire de l'infirmier en psychiatrie. On est frappés par leur humanité, leur patience et leur respect de chaque patient qu'ils aident au mieux même dans les pires moments d'insultes ou de coups. Je referme ce livre en étant admirative pour toujours de ces infirmiers.
Je découvre qu'on manque de lits pour ces malades et je frémis de honte quand je lis que beaucoup d'entre eux atterrissent dans une cellule de prison.
Merci de ce puissant témoignage qui nous laisse avec un sentiment d'impuissance, d'incompréhension , de révolte et de peur.
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Voilà 30 ans que Gisèle Pineau travaille dans un hôpital psychiatrique ; 30 ans qu'elle fréquente de près la folie, la violence et le désespoir ; 30 ans à regarder la folie aller et venir, jouer au chat et à la souris, tromper son monde, faire semblant de disparaître, se cristalliser, se réveiller et revenir en force, enragée et brûlante, comme aux premiers jours. le constat est là : la folie, pour la plupart des patients qui fréquentent l'hôpital psychiatrique, est en quelque sorte, un aller simple. Peuvent-ils en guérir ?
Ils sont arrivés là après un long voyage, « comme les coquillages jonchant les plages de la Guadeloupe ». Êtres rejetés dans les marges, hors du monde dit normal, ce sont des hommes et des femmes qui fléchissent face à la brutalité externe ou qui s'écroulent, terrassés par les idées délirantes surgies de leur esprit. Certains voient et entendent des créatures fantastiques ; d'autres débordent d'une violence sans nom.
Avec une patience infinie, Gisèle les soigne dans le sens où elle s'occupe d'eux avec compassion, avec respect, en faisant parfois le dos rond, ravalant sa colère et attendant que le vent tombe quand la tension est palpable, pour ne pas tout faire exploser. Son rôle est aussi de garantir leur sécurité, de les protéger d'eux-mêmes, de leurs pulsions mortifères, de les suivre dans les zones de turbulences. Dans cet exercice périlleux, les mots qu'elles et ses collègues choisissent sont, à leurs manières, des instruments de soin. Mais de là à parler de guérison, il y a un pas que Gisèle, ni personne à la lecture du livre, ne semble croire vraiment possible.

C'est un témoignage fort que nous donne à lire Gisèle Pineau à travers le récit qu'elle nous fait d'une de ses journées d'infirmière dans un hôpital psychiatrique ; une journée de travail qui, ayant débuté par l'annonce du suicide d'une patiente, va s'étirer sur plus de trente ans, l'auteur nous emmenant au gré de ses souvenirs et de ses réflexions sur les chemins de traverse de son existence. Pas banal, en effet, le destin de cette jeune guadeloupéenne venue à Paris étudier les lettres – parce qu'elle aime écrire – et qui, par hasard et par nécessité devient élève infirmière psychiatrique à l'hôpital de Villejuif. Diplômée, elle exercera son métier pendant 20 ans en Guadeloupe avant de le poursuivre en France et de mener en parallèle une carrière d'écrivain – sa manière à elle de délirer !

En refermant « Folie, aller simple », le constat semble amer et le phénomène interpellant : dans les séries télévisées, les romans à succès, les thrillers, les fous font de bonnes histoires et n'en finissent pas de nous fasciner. Dans la vraie vie, ils font peur et la tentation est grande de les marginaliser, de vouloir les enfermer ad vitam aeternam dans des hôpitaux-prisons à l'écart du monde civilisé. Sauf que les moyens ne sont pas là : en France, de nombreuses unités de soins, voir des services entiers ont fermé ces dernières années dans les hôpitaux psychiatriques, parce qu'on veut penser ceux-ci en terme de gestion sur le modèle de l'hôpital général, oubliant qu'on ne soigne pas les troubles du comportement et les affections mentales comme on soigne un corps ou une maladie. Pour libérer des lits dans un souci de rentabilité, beaucoup de patients sont obligés de quitter l'hôpital psychiatrique dans un état jugé encore fragile et surtout sans que les conditions de leur existence, en dehors de l'établissement psychiatrique, soient clairement posées et arrêtées. Les témoignages de ces familles qui abandonnent leur malade, incapables de supporter cette différence dérangeante sont d'une horreur absolue. Pour l'équipe soignante, il en résulte un terrible sentiment de gâchis ; et pour nous lecteurs, un énorme sentiment d'empathie envers cette microsociété de la marge et envers ceux qui, comme Gisèle Pineau, montent la garde, contre vents et marées, face à ces troupes en déroute.
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La psychiatrie... On n'y vient pas par hasard...
Pour connaître ce milieu car je l'ai côtoyé quand je faisais mes études d'infirmière, mon premier métier avant celui de bibliothécaire, je sais que l'on peut y connaître le pire comme le meilleur.
C'est un témoignage qui m'a paru simple et compliqué à la fois car, même s'il rend bien le contenu de ce qui se passe dans un hôpital psychiatrique, il ne peut toucher à toute la complexité de ce milieu, à ces règles profondes et aux liens qui s'établissent avec les patients dits "chroniques".
L'infirmier (ère) en psy est une main tendue vers l'être qui souffre et l'auteur, dans son livre, le décrit bien, au-delà de distribuer des médicaments et de donner des soins, c'est une analyse profonde du soi qui s'opère lorsqu'on entre dans ce genre de discipline... On n'y vient pas par hasard...
Un bon livre donc qui m'a donné envie de découvrir les autres publications de l'auteur.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Philippe Rey pour m'avoir fait découvrir Gisèle Pineau et l'univers de la psychiatrie.
Je commencerais par une citation "quand on soigne les fous , c'est nous-mêmes qu'on soigne , qu'on aide , que l'on réconforte "
On plonge dans un monde méconnu , un monde différent du nôtre et comme tout ce qu'on ne connait pas effraie , on a peur de cette différence.
Gisèle Pineau vit dans un univers dur , elle cotoie des malades avec leurs délires , leurs phobies mais aussi leurs moments de lucidité et leur détresse profonde.
Tout au long de ce témoignage , je me suis demandée comment écouter ces hommes et ces femmes blessés par la vie sans trop s'y attacher .Il faut une certaine empathie et je pense qu'elle n'en manque pas.
C'est un récit poignant qui commence par l'annonce du suicide de Sophie qui plonge les deux infirmières dans la détresse car un sentiment de culpabilité s'installe chez la plus jeune qui n'a pas eu encore le temps de s'armer contre ce genre de sentiment.
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On porte généralement des regards négatifs sur les centres psychiatriques et sur leurs pensionnaires. Tant parce qu'on s'imagine que ces personnes, à l'intérieur, ne sont pas "normales", "comme nous", que parce qu'on ne sait pas ce qui s'y passe. J'ai trouvé cette mise en lumière très humaine par son traitement, car on sent avec quelle humanité Gisèle Pineau traite les patients qu'elle a en charge. Et avec quelles délicatesse elle fait fasse à certaines situation.

Je tiens à faire mention des dernières pages du livre qui pointent du doigt le manque de moyens et d'attention octroyés par l'État au sujet de ces établissements, et de l'inattention même de tous les citoyens à l'égard de ces personnes que personne ne veut voir.
Lien : http://alypaper.eklablog.com..
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Récit plein d'humanité d'une infirmière sensible à ceux dont les plaies douloureuses sont invisibles à l'oeil nu, aux écorchés de la vie rejetés qui évoluent isolés en psychiatrie.
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Avant de songer a devenir infimier/re, lisez donc ce livre.
Entre galères et humanisme, une belle réussite
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Hélas, je n'ai pas adhéré avec ce livre...

Je dois avouer que j'attendais enormement de ce roman, que j'ai emrpunté à la médiathèque. J'ai tendance à fuir les autobiographies et autres recits de vie, mais il suffit que le livre traite de psychiatrie pour que je le lise. En outre, cette fois, j'aurais dû m'abstenir.

La couverture, le style d'ecriture et meme le rythme de ce roman ne m'ont pas plus marqué que cela. Rien de bien original ou transcendant. La ou le bas blesse c'est que l'auteur tente des choses et qu'à mon sens, elle est à coté de la plaque. Il y a par exemples, des passages, où elle commence toutes ses phrase de la même façon et colle à la suite des discours plus ou moins poetique. La mise en forme de ses passages est identique à des poèmes, mais personnellement je n'ai pas du tout accroché avec ces pirouettes.
J'ai par ailleurs noté beaucoup de répétitions, et même les idées véhiculées restent les identiques , chapitres après chapitre. La seule chose qui change c'est la forme et cela donne au recit un coté redondant. J'ai eu parfois la désagréable sensation de tourner en rond.
Si les termes relatifs à la psychiatrie sont expliqués, les termes medicaux classiques, eux, ne le sont pas. Il y a notamment tout un passage ou l'auteur parle du traitement des escarres et emploie nombres de termes que les non initiés seront bien en peine de comprendre.
Il y aussi un passage qui m'a fait m'interrogé. L'auteur nous parle de certains patients qu'elle a soigné, puis en conclusion nous alligne une dizaine de prénoms, de patients, dont elle ne dira rien de plus. A quoi bon? Quel est l'interêt pour moi, lectrice, de faire une liste de prenom, de personnes que je ne connait pas?
Enfin j'ai pu être choqués parfois, et je pense notamment au fait que l'auteur classe les sadomasochistes et les personnes trangenres dans la même catégorie que les personnes souffrants de troubles mentaux. Il faut savoir que si, au debut de la psychiatrie c'était le cas, à l'heure actuelle ce ne l'est plus et heureusement.

Que dire, j'ai eu l'impréssion de lire un cahier de thérapie. Un journal parfois confus, qui part dans tous les sens et donne donc un récit décousu.

Je ne recommande pas ce livre.

Bonne lecture à tous.
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