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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Camille, la trentaine, est arrivée dans un petit village pour s'y réfugier ou plutôt s'y cacher. Elle a abandonné son métier de sage-femme après un événement douloureux et se voit désormais travailler comme graphiste, profession qui lui permet de se couper du monde extérieur en restant chez elle. Et pourtant l'ombre elle ne l'aime pas surtout quand il s'agit de celle qui règne sur le mois de Novembre avec ses journées amputées de lumière et pourtant chaque année à date fixe Novembre revient.... Alors quand on propose comme premier prix d'une tombola lors de la fête du village de supprimer le mois de Novembre de cette année, elle n'hésite pas un instant car elle y voit un signe, d'autant que le flyer est distribué par un homme qui semble respiré la joie de vivre et la confiance.

Cet homme c'est No-No (Non-Novembre) qui va accompagner Camille sur le chemin de ce mois inexistant pour la première fois, la pousser à explorer sa vie et son passé, à trouver les réponses à ses tocs (elle se lance dans des opérations mathématiques dès que les situations lui échappent ou se compliquent) pour trouver les sources de son mal-être et ouvrir les yeux sur ce qui la perturbe au point de ne plus voir la bienveillance autour d'elle.

30 jours pour changer, pour trouver la lumière au bout du tunnel, un challenge impossible à la fois dans sa réalisation car Camille sait qu'un mois ne se raye pas du calendrier par magie mais qu'elle mettra à profit, avec l'aide de No-no, pour apprendre beaucoup sur elle.

J'ai trouvé l'idée de départ originale, on en rêverait presque tous, pouvoir supprimer des périodes ou des dates anniversaires d'un calendrier parce qu'elles sont synonymes de tout ce nous détestons ou un rappel d'un évènement douloureux, sachant que l'option prise du côté fantastique de la situation permet de tout imaginer. J'ai trouvé la description de Camille et de sa solitude dans laquelle elle s'enferme et/ou se réfugie bien traitée,  lu ce qui pouvait se cacher entre les lignes des lettres qu'elle adresse à Emilie pour découvrir son identité car elle est une des clés du mystère, écouté la voix peut-être de sa conscience s'annonçant par une ritournelle (ploum-ploum) remontant le temps, petit à petit pour comprendre, expliquer, mettre Camille face à face avec ce dont elle n'arrive pas à guérir mais peut-être parce qu'elle n'en connaît pas la source ou qu'elle l'a occultée. Je l'ai regardée avancer, stagner, reculer, recevant des messages bleutés sibyllins pour guider ses journées, accompagnée d'un No-No attentif, et finalement connaître ce qui l'empêchait de s'épanouir, d'être elle.

Gaëlle Pingault mêle le réel au fantastique pour explorer l'inconscient, l'empreinte que peut laisser un traumatisme (dont je ne dirai rien) dans la mémoire d'une personne mais qui tente de sortir du brouillard dans lequel elle se cantonne, se préserve ou s'enlise, jusqu'au moment où toutes les pièces du puzzle s'imbriquent et fournissent les clés de l'énigme, permettant de découvrir l'origine de ce mal-être et le pourquoi de l'abandon de tout ce que vous aviez aimé passionnément.

L'écriture est fluide, efficace mais j'ai senti venir un côté feel-good se rajouter au fantastique (deux univers dont je ne suis pas friande), non pas dans la raison du traumatisme qui reste mystérieux jusqu'au bout, mais dans son aboutissement et ses ressorts. le contexte irréel dans lequel évolue le personnage rend l'histoire totalement improbable à première vue mais après réflexion je pense que ce stratagème permet de se démarquer de cette catégorie des récits où tout est, soi-disant, à portée de soi,  pour imaginer qu'il faut justement un coup de pouce "féérique" pour trouver les réponses, pour lever le voile et pour comprendre pourquoi Camille avait abandonné tout ce qu'elle aimait : son métier de sage-femme mais également la danse.

C'est une lecture agréable, plutôt plaisante, d'une construction originale mêlant la voix de la narratrice à ses lettres remontant le temps sans oublier la voix de l'inconscient, faisant de l'ensemble un récit sur ce qui est tapi en soi, sur les blessures inconnues et comment cela peut un jour être mis à jour parfois brutalement et perturber une vie. Etant peu sensible à ce genre de lecture car un peu trop stéréotypée et prévisible à mon goût, je dois lui reconnaître un traitement peu habituel pour ce que je connais du genre.

J'ai aimé.
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Je retrouve, en avant-première, avec plaisir et curiosité Gaëlle Pingault que j'avais découverte avec son roman précédent « Les coeurs imparfaits » ; j'étais restée à la marge, ressentant peu d'émotions à l'égard des personnages, de leurs joies et de leurs peines. J'avais envie de savoir si ce serait différent cette fois.
Nous faisons connaissance de Camille, la trentaine, graphiste, vivant seule dans un petit village isolé. Elle a choisi la solitude après avoir démissionné de son poste de sage-femme à l'hôpital et renoncé à un amour qu'elle était la seule à ressentir. Un jour d'août, sur le marché, on lui donne un prospectus pour participer à une tombola dont le premier prix est de vivre une année sans mois de novembre. Elle qui craint et déteste ce mois joue et gagne. Elle rentre alors dans une autre dimension, comme suspendue, où le traumatisme s'étant déroulé un 11 novembre et qu'elle occulte inconsciemment depuis sa naissance remonte à sa conscience, où tout ce qu'elle s'empêchait de vivre devient possible, où ce poids qu'elle porte depuis son enfance disparaît.
Le titre du roman est celui d'une chanson de Ben Mazué, chanteur et auteur-compositeur dont certaines paroles sont reprises dans le livre. C'est un titre résolument optimiste qui ouvre toutes les portes comme l'est le roman qui incite à affronter les traumatismes, les non-dits afin de vivre sa vie pleinement. La construction du roman alterne le présent et le passé que l'on remonte jusqu'à la naissance de Camille. Au fur et à mesure se dévoilent les raisons de sa haine du mois de novembre et de son besoin de solitude.
J'aurais pu aimer ce roman car le style est vivant, alerte, empreint d'humour et d'ironie ; je me suis surprise à sourire plusieurs fois. Gaëlle Pingault se renouvelle totalement par rapport à son dernier roman ce qui est un atout et une qualité indéniables. Mais l'irrationnel de cette loterie improbable, le messager de l'au-delà, les manifestations étranges ont à nouveau tenu mes émotions à distance. Je n'ai pas été happée par le roman, certainement à cause de mon côté trop rationnel.
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Camille est venue se terrer dans un village où il ne se passe jamais rien. Graphiste célibataire en télétravail, elle aime sa solitude. Sa seule activité sociale semble être de prendre de temps en temps un verre au café du village, lieu où se rejoignent tous ceux qui ont envie de parler sous les yeux du barman, le beau Maxime. Un jour, elle s'intéresse pourtant à une bien étrange tombola. Un homme très attirant lui propose un billet dont le premier prix serait une année sans mois de novembre.

Diantre, qu'est-ce que ce prix aussi déraisonnable que surprenant ? Qui peut y croire ? Camille se prend au jeu et achète ce billet dont elle sait au fond d'elle qu'il sera gagnant. Car elle n'a aucun doute, un prix aussi loufoque ne peut que lui être destiné.

Face à l'incrédulité de Maxime, le séduisant et jeune barman aux yeux bleus, elle ne dit rien lorsqu'elle gagne ce lot. Elle l'emporte et refuse de découvrir ce qu'il y a dans la mystérieuse enveloppe remise à la gagnante. le mois de novembre est bientôt là, il faudra bien se décider à l'ouvrir. C'est ce qu'elle fait, en espérant comprendre ce qui l'attend.

À partir de ce moment-là, le fantastique et l'irréel entrent dans la vie de Camille, pas toujours pour son plus grand bonheur, mais certainement pour l'accompagner vers le chemin d'une sérénité et d'une paix qui sont aujourd'hui loin d'être son quotidien. le chemin n'est pas aussi doré et magique qu'il y paraît, l'effort que Camille doit faire pour se retrouver et verbaliser ce passé qu'elle a profondément enfoui en elle s'avère bien douloureux.

Les chapitres alternent entre le présent de Camille, qui lui même oscille entre réel et fantastique, ses lettres à une certaine Émilie, et des messages d'on ne sait qui vers Camille. Peu à peu se tisse une histoire, un passé que l'on démêle en même temps qu'elle pour mieux entendre sa douleur, ses doutes, ses hésitations, sa culpabilité. le lot qu'elle a gagné lui permet chaque jour un peu plus de se libérer de ses traumatismes et de ses peurs, parfois dans la douleur, mais aussi dans la gaîté et la légèreté, à travers la rencontre avec les trois I, avec Maxime, avec elle-même enfin.

Un roman où la bienveillance et le travail sur soi ont toute leur place.
chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/11/12/attends-moi-le-monde-gaelle-pingault/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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"Ce mois m'accable du début à la fin, voilà, c'est tout, c'est comme ça. Il fait gris, il pleut, les nuits sont sans fin, on n'a envie de rien et aucune énergie. Que veux-tu que je trouve comme charme à une période pareille? Ça manque de lumière, d'animation, de... Bref, ça manque de tout, quoi. Et en plus, chaque année est pire que celle d'avant. Sachant que j'aurais trente ans l'année prochaine, je te raconte pas comment ils vont être sympas, mes mois de novembre à quatre-vingts balais. "

Camille déteste le mois de novembre...
Mais cette année, elle gagnera, à une étrange tombola, la possibilité de vivre une année sans mois de novembre.

Ce qu'elle va vivre sera étrange. L'occasion pour elle également de revenir sur ses souvenirs d'enfance. Pourquoi déteste-t-elle autant le mois de novembre ?

Le roman n'est pas bien long mais je dois dire qu'il me faut un bon petit paquet de pages avant de pouvoir être entièrement "dans" l'histoire.

Si au départ, j'aime l'idée du livre et la petite touche de magie qu'il contient, je ne suis pas totalement conquise par l'histoire. L'auteure nous apporte des éléments relatifs au traumatisme de Camille tout au long du roman et on découvre aussi l'importance d'Émilie pour Camille ; Émilie étant l'amie imaginaire de Camille durant son enfance pendant laquelle elle a beaucoup souffert de solitude. Cependant, quelque chose me gêne ; je  n'arrive pas à être transportée comme je devrais l'être par l'histoire de Camille.

Pourtant, tout y est dans ce roman : une écriture fluide et efficace ainsi qu'une construction et une histoire qui tiennent la route. Il m'aura simplement manqué l'étincelle qui fait que je n'aurais pas voulu lâcher le roman.
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"Vivez une année sans mois de novembre !" : une telle promesse ne pouvait me laisser de glace... Comme l'héroïne du nouveau roman de Gaëlle Pingault, je déteste ces 30 journées interminables où la lumière du jour devient une denrée rare et où je plonge dans un état neurasthénique proche de la mort cérébrale : "Novembre est inexcusable, son existence n'a aucun sens". Bref, comme Camille, j'aurais eu du mal à ne pas succomber à l'appel de ce lot gagnant d'une tombola : zapper la case "novembre". J'ai d'ailleurs pris un plaisir assez jubilatoire à lire les premières pages de "Attends moi le monde" : le style est direct, le ton sarcastique, voire décapant. Et j'étais impatiente de découvrir comment l'autrice allait se sortir de cette promesse inespérée. Car évidemment, Camille gagne ce 1er prix. le roman bascule alors dans le registre de la science-fiction, dans un espace-temps aux frontières floues : les dates s'effacent, un étrange monsieur Loyal apparaît quand bon lui semble pour éclairer les règles, les interlocuteurs de Camille semblent ignorer ses questions... Seul le séduisant barman du village, Maxime, semble embarqué malgré lui dans cet espace-temps poreux. Telle Alice aux pays des merveilles poursuivant le lapin blanc, Camille progresse au fil des jours vers son véritable moi, enfoui depuis presque 30 ans. A la voix de Camille répond le récit d'une autre, dont l'identité se dévoilera au fil des pages. Des lettres écrites par Camille enfant à cette autre émaillent également la narration, éléments non essentiels d'après moi... Si le côté fantastique du roman est maîtrisé et plaisant, j'ai moins apprécié quand le roman flirtait avec le "feel-good", un genre dont je ne suis pas forcément fan. Pour autant, ce fut une lecture agréable et j'ai apprécié le style de Gaëlle Pingault. Mention spéciale pour la bande-originale du roman (dont le titre !).
Et merci à Babelio et les éditions Eyrolles pour la découverte !














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