Le sort des théories est d'être discuté et de ne durer qu'un instant. Les idées neuves remplacent fatalement les anciennes. C'est ainsi que de l'astrologie et de l'alchimie du moyen âge sont sorties l'astronomie et la chimie modernes. C'est ainsi, également, que de l’astronomie et de la chimie contemporaines sortiront l’astrologie et l'alchimie de l'avenir.
Il faut considérer l'alchimie comme un complément de la chimie moderne plutôt que comme une science à côté. La chimie est sortie de l'alchimie du moyen âge, mais en emportant seulement une partie des doctrines. A mesure que la science a progressé, on s'est aperçu que certaines idées des anciens n'étaient pas dénuées de fondement. C'est ainsi que l'on a rénové dans ces derniers temps la théorie de l'unité de la matière et que l'on s'est remis, dans les laboratoires les plus officiels, à rechercher la transmutation des métaux, soit la réduction des corps simples à l'unité. C'était là le premier et principal but des anciens alchimistes.
Il ne faut pas envisager l'occultisme et le psychisme à notre époque comme une science, divisée en deux parties : l'une qui préoccupe déjà le monde savant et qui serait le psychisme avec son corollaire, le magnétisme, l'autre qui n'intéresse qu'un petit nombre et q li serait l'occultisme, c'est-à-dire l'astrologie, l'alchimie, les arts divinatoires et I'ésotérisme. Il faut au contraire y voir simplement une tendance et un effort vers un ensemble de sciences.
L’alchimie ancienne est une science très compliquée et très difficile. Elle est avant tout une philosophie de la matière, comme l’astrologie était avant tout une philosophie de l’univers. Mais elle est aussi une science expérimentale dont le but est la réduction de tous les corps simples en un seul, par voie de transmutation.