Ostende, la mer du Nord, un ciel bas, gris comme la mer. Un environnement qui représente très bien l'état d'esprit de Renaud, la petite cinquantaine, un homme certes extrêmement riche, mais surtout un homme seul, très seul, en manque d'amour, en manque d'envie de vivre... Seul l'alcool, la drogue, le sexe tarifé l'illuminent encore.
Il a quelques amis dont le fidèle François, un paumé, sans emploi qu'il connaît depuis son enfance. C'était le fils de la cuisinière, il est désargenté, un peu en mal de vivre lui aussi depuis la mort de son épouse.
Il y a Brigitte, une militante humanitaire qui s'oublie et oublie sa fille pour les autres (migrants).
Téodora Paz est salvadorienne, elle travaille pour la famille Vervoort. Elle s'occupe des trois enfants, esclave des temps modernes, dévouée corps et âme à cette famille, ne disposant pas de temps pour elle.
Elle est en exil, un lourd passé derrière elle. Elle, la fière, violente, écorchée vive, va rencontrer Renaud lorsque ses employeurs n'en voudront plus.
Ces deux écorchés de la vie, lui, Renaud qui peut tout s'offrir et elle, qui a tout perdu vont se côtoyer, ces deux solitudes vont se métamorphoser.
Ce récit qui pourrait sembler déprimant de prime abord par la solitude de ses protagonistes va devenir lumineux grâce à l'excentrique tante Clarisse, porteuse d'espoir qui tissera des liens entre eux.
C'est un véritable portrait de notre société occidentale, des solitudes, de la cruauté de la vie, des fractures de classes sociales, de l'insolence des nantis, des violences et inégalités sociales que nous dresse
Emmanuelle Pirotte.
Une écriture magnifique comme toujours, elle décrit ces échorchés vifs avec brio, humour. Un ton sarcastique, poétique empreint d'humanité.
La psychologie des personnages est très développée. On s'attache aux personnages que l'on a envie de sauver, de rendre heureux.
Un très beau roman que je vous conseille vivement.
Ma note : 9/10
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