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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ostende, quand le ciel bas et lourd etc. C'est bien de cela qu'il s'agit dans ce roman mené de main de maitre par cette auteure belge.
Des personnes cabossées, seules, surtout. Car il est beaucoup question de solitude : morale et physique.
- Renaud, un homme extrêmement riche, blasé, sardonique, rempli d'autodérision et de sarcasme pour ses semblables, lesté d'un passé pitoyable sauvé du naufrage total par sa tante anglaise, Clarisse. Cherche refuge auprès de sa prostituée slave au caractère bien trempé.
- François, son ami paumé, chômeur, à fleur de peau, qui à la faveur d'un cours de tango rencontrera celle qui le sauvera.
- Brigitte, la quinquagénaire pré-ménopausée, qui trouve un sens à sa vie en s'occupant des migrants et qui ne dédaigne pas de temps en temps tomber dans les bras de ces beaux mâles.
- Et enfin la fière, écorchée vive, violente et entière Théodora, Salvadorienne ayant quitté son pays après d'atroces expériences.
Tout ce petit monde se rencontre sous un ciel bas et lourd….etc.

MAGNIFIFIQUE ! C'est l'occasion pour Emmanuëlle Pirotte de déployer la psychologie de ces humains blessés, de nous les faire comprendre, parce qu'au fond, qui ne l'est pas, blessé par la vie ?
Avec une empathie sans concession, tricherie ni complaisance, elle nous expose le fond de leur âme.
Et quel style ! Vivant, quelquefois trash, quelquefois poétique, sans fioriture mais sans fausse nudité.
J'ai été très agréablement surprise de me laisser prendre par la main pour explorer les tréfonds de ces êtres, riches ou pauvres, forts ou faibles, sans cesse ballottés par le vent du Nord qui remue leur mal-être.

Oui, il faut rompre les digues, de la vague nait un chef-d'oeuvre.

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Je connais peu d'écrivains capables de dresser le portrait de leurs personnages en trois phrases. Emmanuelle Pirotte le fait à la perfection et en général, elle les habille pour l'hiver (ex : p17, 36, 46), sans complaisance ni cruauté, un entre-deux inspiré qui laisse au lecteur la liberté de les aimer ou de chercher les raisons de les détester.
On est à Ostende, le genre d'endroit où il fait bon cacher sa misère sous une couette, un rail de coke ou des tonnes de gaufres. Il faut bien compenser, le ciel est bas et l'horizon, incertain. Ce livre sonne comme une chanson de Brel (« Ce chanteur qu'elle semblait vénérer tel un dieu, un dieu de ce Nord à la fois sinistre et regorgeant de merveilles d'une banalité bouleversante ») ou une balade de Bashung, juste, acérée, désespérée, avec beaucoup de mélancolie et un petit rayon de lumière au bout de la rime.
Renaud, le rentier blasé, s'enkyste dans sa fortune. Teodora, la tueuse repentie du MS-13, se morfond dans le souvenir douloureux de la petite fille qu'elle a laissée au Salvador. Tout les oppose et pourtant, « Teodora et Renaud étaient prisonniers d'une solitude abyssale. Ils partageaient un sort identique face à la nécessite de vivre ». Moins par moins, ça fait plus, alors peut-être que ces deux monstres trouveront la sortie du tunnel. Rien n'est moins sûr, il y a toujours une seringue qui traîne, un avion en partance et dix mille raisons de se perdre.
Tout est bien dans ce bouquin, le titre, la couverture, les personnages, les décors, l'atmosphère et le ton, féroce, avec ce qu'il faut de tendresse pour ne pas tomber dans le cynisme.
Bilan : 🌹🌹🌹
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Ostende, la mer du Nord, un ciel bas, gris comme la mer. Un environnement qui représente très bien l'état d'esprit de Renaud, la petite cinquantaine, un homme certes extrêmement riche, mais surtout un homme seul, très seul, en manque d'amour, en manque d'envie de vivre... Seul l'alcool, la drogue, le sexe tarifé l'illuminent encore.

Il a quelques amis dont le fidèle François, un paumé, sans emploi qu'il connaît depuis son enfance. C'était le fils de la cuisinière, il est désargenté, un peu en mal de vivre lui aussi depuis la mort de son épouse.

Il y a Brigitte, une militante humanitaire qui s'oublie et oublie sa fille pour les autres (migrants).

Téodora Paz est salvadorienne, elle travaille pour la famille Vervoort. Elle s'occupe des trois enfants, esclave des temps modernes, dévouée corps et âme à cette famille, ne disposant pas de temps pour elle.
Elle est en exil, un lourd passé derrière elle. Elle, la fière, violente, écorchée vive, va rencontrer Renaud lorsque ses employeurs n'en voudront plus.

Ces deux écorchés de la vie, lui, Renaud qui peut tout s'offrir et elle, qui a tout perdu vont se côtoyer, ces deux solitudes vont se métamorphoser.

Ce récit qui pourrait sembler déprimant de prime abord par la solitude de ses protagonistes va devenir lumineux grâce à l'excentrique tante Clarisse, porteuse d'espoir qui tissera des liens entre eux.

C'est un véritable portrait de notre société occidentale, des solitudes, de la cruauté de la vie, des fractures de classes sociales, de l'insolence des nantis, des violences et inégalités sociales que nous dresse Emmanuelle Pirotte.

Une écriture magnifique comme toujours, elle décrit ces échorchés vifs avec brio, humour. Un ton sarcastique, poétique empreint d'humanité.

La psychologie des personnages est très développée. On s'attache aux personnages que l'on a envie de sauver, de rendre heureux.

Un très beau roman que je vous conseille vivement.

Ma note : 9/10

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Il s'agit d'une rencontre entre différents êtres humains, d'horizons divers.
Certains ont en commun leurs vies cabossés, qd à Renaud, il mène une vie de luxure cependant toujours seul avec ses antiquités.
C'est un roman puissant en émotion, les personnages nous entraînent sans détours dans leurs vies, dans leurs ressentis et on s'y accroche sans même en comprendre le pourquoi ! c'est ce qui fait la qualité de ce roman !!
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