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EAN : 9782865831487
304 pages
Sylvie Messinger (08/02/1991)
4/5   2 notes
Résumé :
Louis - Ange PITOU , déporté à Cayenne par jugement du tribunal criminel du département de la Seine et rendu à la liberté par les lettres de grâce de sa Majesté l'Empereur.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Louis-Ange Pitou (1767-1846) était un journaliste qui avait voué sa fidélité à Marie-Antoinette et à la défense de la monarchie. Révolution oblige, il n'échappa que de très peu à la guillotine mais il fut envoyé au bagne de Cayenne où il resta deux ans. Il mit à profit ce séjour quelque peu particulier pour tenir une sorte de journal qui donna lieu par la suite à ce livre.

Ce qui est fascinant dans ce récit, c'est qu'on a l'impression que son auteur, l'air guilleret, fait un voyage d'agrément ! Lorsqu'on connaît la réputation de Cayenne, on se dit qu'il y a deux causes à cela : soit il était totalement inconscient, soit il cachait sa peur. Cependant, durant le voyage et à proximité du bagne, le ton change et le ton légèrement humoristique qu'il arborait laisse place à un hyperbolisme afin de décrire avec force violence l'état dans lequel se trouvaient l'équipage et les déportés, comme il les nommait (ne s'incluant pas d'ailleurs).

Il est toujours intéressant de lire ce genre de récit qui nous en apprend énormément sur l'Histoire d'une part et sur la société de l'époque. Et lorsque l'écriture est agréable, ce qui est le cas ici, pourquoi attendre ?
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nos guides frappent à la porte d’un grand bâtiment. Un petit homme, frisé comme le dieu des Enfers, nous lance un regard sinistre, et leur dit d’un ton aigre… « Ils sont à moi… Venez par ici. » Nous traversons une grande cuisine, où cuit un bon souper qui ne sera pas pour nous ; et de peur que nous ne le mangions des yeux, le petit Pluton (il se nomme Poupaud), prend son gros paquet de clefs, nous conduit dans une grande salle, nommée chapelle de Saint-Maurice. Nous passons avec efforts par une porte extrêmement étroite et haute de deux pieds. Les verrous se referment sur-le-champ, nous voilà au milieu de soixante-dix prêtres, destinés comme nous au voyage d’outre-mer. Nous attendions au moins une botte de paille pour nous coucher, mais ces messieurs nous font un lit avec des valises et des serpillières.
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Poupaud jure comme un comité révolutionnaire quand nous ne sommes pas assez lestes pour emporter un très petit broc de vin très aigre dont la nation nous fait cadeau pour la journée. Six détenus, accompagnés de la garde, profitent de ce moment pour emporter les baquets, où chacun a vaqué à ses besoins depuis vingt-quatre heures. Ces bailles sont découvertes, et plusieurs couchent au pied des immondices. Ce spectacle nous révolte, mais les plus anciens nous invitent au silence. Quand ils font ces représentations à Poupaud, il leur répond avec un rire sardonique… « Oh ! Oh ! vous n’y êtes pas ! et quand vous serez ici trois ou quatre cents, comme en 1 794, faudra bien que vous appreniez à vivre ; une partie se couchera, et l’autre restera debout. »
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Une de ses frégates, meilleure voilière que les deux autres, nous atteint et nous salue d’une décharge de 16 et de 9. À notre bord, on s’éveille en tombant les uns sur les autres ; les officiers courent, crient de tous côtés. « Canonniers, à vos postes, feu de tribord, feu de bas-bord ; » la frégate tremble et retentit du bruit des foudres : d’horribles sifflements se prolongent, et semblent, en passant sur nos têtes, mettre le bâtiment en pièces. L’ennemi qui sait que la partie est inégale, nous crie d’amener ; sa proposition est accueillie par une salve qui met le feu à son bord. Il s’éloigne pour faire place au vaisseau rasé et à l’autre frégate. Nous ripostons en gagnant la côte.
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Comment vous peindre la situation des pauvres déportés ? Les trois quarts sont d’anciens curés de campagne qui n’ont jamais entendu que le bruit des cloches de leur paroisse ; tandis que ceux-ci pleurent, que ceux-là se confessent et s’absolvent, une bordée démonte notre gouvernail. Le feu redouble des deux côtés, l’alarme est générale à notre bord ; on balance sur le parti qu’on doit prendre. Notre frégate ne fait plus que rouler.
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