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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après quatre cent mille ans avec le seul feu pour ressource, l'humanité a découvert, successivement, la machine à vapeur puis le moteur thermique, qui marquèrent, à un siècle d'écart, la première et la seconde révolution industrielle, basée respectivement sur l'exploitation du charbon puis sur l'extraction du pétrole, entamant à chaque fois une transition énergétique. Les « technologies vertes » (éoliennes, panneaux solaires, batteries électriques) sont la troisième étape, dépendant de substances rocheuses appelées « métaux rares ». La Chine a le monopole de grand nombre d'entre eux, indispensables pour beaucoup de domaines stratégiques, numériques ou militaires. le coût environnemental de leur extraction est encore plus ignoré que leur existence même.
Nourri par six ans d'enquête, Guillaume Pitron, journaliste au Monde Diplomatique, dévoile avec cet ouvrage « la face cachée » de cette transition énergétique et numérique.
(...)
Une enquête, fort intéressante et très accessible, sur le modèle économique que l'on nous impose sans nous en signaler toutes les implications.

Article (très) complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Métaux rares ? Pas tant que cela puisqu'on en trouve partout sur la planète. ProblèmeS : on extrait seulement quelques milligrammes de ces métaux par dizaines de kilos de roches. ProblèmeS donc ! Avec un S majuscule puisque ces métaux sont le nouvel or des capitalocènes qui ont décidé « quoi qu'il en coûte » comme dit l'autre (enfin surtout quoi qu'il en coûte pour ceux qui en subissent les conséquences les plus graves) de poursuivre dans la voix du Projet ! Heu pardon du Progrès ! ProblèmeS donc puisque les orientations prises par nos chères (au sens que vous imaginez) élites au service de nos plus chèrs encore grands puissants de ce monde (les détenteurs rares de capitaux en pagaille) vont inévitablement déboucher sur des dégâts colossaux : en termes géopolitiques comme écologiques.
Guillaume Pitron livre ici les résultats d'une enquête aussi passionnante que terrifiante, dont on sort écoeuré. Un tel aveuglement ; puisque si Guillaume Pitron le montre c'est que c'est connu, quoi que caché par toute une propagande comme souvent très orientée et qui respecte le sacro saint principe des dominants qui ont compris comment rester en place : tout changer (ici soit disant passer à des techno vertes grâce à ces métaux rares) pour que rien ne change (maintenir un état consumériste par la mythologie du bonheur dans l'avoir pour mieux consolider un ordre dont une petite élite tire les plus grands profits : pouvoir et argent).
La guerre des métaux rares est la simple continuation de ce que certains hommes savent faire de mieux dans le pire : exploitation, mensonge, trahison, écocide voire sociocide… on en finirait pas !
On se prend à rêver, devant une telle avalanche de démonstrations et de faits que les coupables soient convoqués au tribunal populaire pour escroquerie en bande organisée mais bien sûr cela ne saurait arriver : « Au complot ! » crieront les chiens de garde. « Aux fascos ! » crieront les puissants qui s'estiment irresponsables (surtout devant les peuples). Alors « que faire ? » comme questionnait l'autre (non pas le même ; lui parlait de la révolution dans le vrai sens du terme). Hé bien déjà lire ce livre (comme bien d'autres qui participent à nous éclairer véritablement). Et puis, commencer à penser vraiment : refaire de la matière grise un métal abondant et pourquoi pas le plus puissant.
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Que faire, surtout quand on sait que les métaux rares ne font pas que réduire la taille de nos smartphones mais sont également très présents dans les outils de la technologie verte ? C'est la question que se pose Guillaume Pitron au terme des six ans d'une enquête passionnante, approfondie et étayée de tableaux, de graphiques et de camemberts. Contrairement à ce à quoi on aurait pu s'attendre, le journaliste, mesuré dans ses propos, se montre lucide et ne se lance pas dans l'apologie de la décroissance. En revanche, il préconise une remise en question des comportements et invite le lecteur, avant de se projeter dans le futur, à se retourner sur notre passé et à se rappeler ce qu'il s'est produit en un autre temps avec l'huile de baleine.

Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Un cri d'alarme géopolitique.Une contre-histoire du monde qui vient. Les métaux rares, une trentaine de matières premières aux noms mystérieux contenues dans l'écorce terrestre, un concentré d'atomes aux propriétés inouïes, sont vitaux pour les green tech : les technologies de l'information et la transition écologique.

Résultat d'une enquête de six années,le livre de Guillaume Pitron, préfacé par Hubert Vedrine, offre au citadin émerveillé par la fée électricité l'envers du décor sous tous ces aspects : industriels, capitalistiques, géopolitiques, environnementaux et dessine les futurs possibles dont celui de la France, un géant minier en sommeil.

Alors que l'UE en 2017 publie la liste des matières premières critiques, pourquoi la COP 21 ne mentionne-t-elle pas les terres rares ? La régulation de leur mode d'extraction semble pourtant vitale. Quel compromis furent acceptés dans le secret des cabinets ?
Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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Je vais m'épargner (et vous épargner) un résumé de plus de ce passionnant ouvrage – reportez-vous à la 4e de couverture pour ça, ou bien à d'autres lecteurs qui ont sacrifié à cet exercice. Je vais plutôt évoquer ce que j'en ai retenu, et quelles sont d'après moi ses faiblesses résiduelles.

Le fait majeur qui doit nous interpeler tous, celui vers lequel toute cette enquête converge, est le caractère insoutenable des perspectives de développement des "nouvelles" technologies de la communication, de l'énergie et du transport, celles qui visent à ne plus dépendre des combustibles fossiles. Insoutenable est bien le mot: l'humanité extrairait dans les prochaines décennies plus de matière qu'elle n'en a extrait depuis ses débuts. Il faut également considérer la raréfaction des matériaux (pauvreté croissante des minerais) et en conséquence l'énergie toujours plus importante nécessaire à l'extraction d'une quantité donnée. Derrière ce constat se profile un désastre écologique terrifiant, sur lequel l'auteur insiste finalement assez peu, davantage captivé par les enjeux géopolitiques associés à l'acquisition des territoires miniers et du savoir-faire nécessaire à la maitrise des technologies de pointe (mais reconnaissons qu'il sait parfaitement nous captiver sur ces deux points !).

Guillaume Pitron, sans l'exprimer aussi franchement, semble croire au mythe de la mine propre: à laisser des pays aux régimes autoritaires et peu préoccupés d'environnement l'extraction des matériaux, le désastre est inéluctable; alors que s'il était confié à des pays "responsables" (nous), tout se passerait pour le mieux. le néolibéralisme capitaliste et financier qui règne en Europe et en Amérique du Nord se singularise certes par une logique court-termiste totalitaire (qui censure toute considération stratégique à moyen ou long terme, malgré les discours contraires), logique bien perçue par l'auteur qui en démontre les conséquences en termes de dépendance croissante de nos pays à la Chine en particulier. Une autre singularité du néolibéralisme, peu mise en exergue dans l'ouvrage, est son objet exclusif: le profit. le profit au détriment d'absolument tout le reste: des espèces animales peuvent s'éteindre, les populations humaines peuvent être empoisonnées et mourir prématurément, l'environnement peut être saccagé de manière irréversible, tout cela n'a aucune importance. A une époque où la communication devient une arme, entre les mauvaises mains (souvent) mais parfois entre les bonnes, la seule chose importante est: il ne faut pas que ça se voie. Ceci n'est pas seulement valable en Chine ou en Afrique; ça marche parfaitement en occident, de la même manière. Lire à ce sujet le remarquable Psychopathes & Cie de Joel Bakan. de fait, la seule protection contre les agissements "illimités" des multinationales réside dans les lois et autres réglementations, nationales et transnationales. Et si on examine leur évolution (notamment sous l'influence des multiples lobbies et dans un contexte d'abdication quasi universelle du personnel politique), il n'y a aucune raison d'être optimiste. Une mine propre, ça ne s'est jamais vu, et ça ne se verra probablement jamais.

Alors quelle conclusion ? Guillaume Pitron délivre en ultime recommandation l'incitation nécessaire à réorienter l'ingénierie vers des produits qui durent, à ne plus gaspiller et à limiter notre consommation d'énergie… mais "sans vouloir faire rimer sobriété avec décroissance" – il ne faudrait pas exagérer tout de même. Bref, J'attends donc qu'on m'explique comment, compte tenu de l'augmentation rapide d'une catégorie de population qui aspire à consommer comme les européens de l'ouest, on peut arriver à enrayer les désastres écologiques évoqués plus haut sans consentir à une décroissance individuelle de notre consommation de matière et d'énergie. Ah, la décroissance, quel formidable épouvantail !
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Livre très intéressant et percutant.
C'est un travail accessible, soigné et sourcé (universitaires, spécialistes, journalistes) dans la veine de travaux sérieux comme les livres d'Arthur Grimonpont ou Jean Marc Jancovici, pas de place pour l'info bullshit ici.
L'auteur nous dresse un tableau de l'état passé/actuel/futur des ressources minières et plus spécifiquement les "terres rares" a l'échelle mondiale.
Le livre est porté sur la Chine, c'est dire le poids de l'empire du milieu dans le domaine de l'extraction minière, et pas que.... A vous de découvrir les tenants et les aboutissants des matières premières du futur et de leur importance dans la géopolitique.
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Une enquête passionnante, érudite et tout de même accessible. L'auteur nous montre la face cachée de la transition écologique et numérique, puis expose le nouveau rapport de forces entre les nations (disparitions des blocs connus, supériorité sur le marché des métaux et terres rares de la Chine et comment cela s'est construit, entre combines, erreurs politiques et mondialisation déshumanisée). On est sidéré par ce qui se passe en coulisses, loin des grands médias et des politiques ostentatoires. Au final quelques solutions sont entrevues dans le livre mais on ne peut que rester perplexe (et c'est un sacré euphémisme) devant ce qui nous attend.
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J'avais déjà lu pas mal d'articles sur le sujet des terres rares, sujet récurrent dans la presse depuis quelques années, et j'ai donc hésité à acheter ce livre qui risquait de ne pas m'apprendre trop de choses. C'est le fait que ce soit un journaliste de magazines de qualité - Geo, National Geographic, Le Monde Diplomatique - qui m'a convaincu… ainsi que les graphiques et cartes en annexes !

Et j'ai bien fait : je n'avais en fait que survolé ce sujet, que l'auteur décortique sous tous les angles (les usages des métaux rares, leur répartition sur Terre, leur valeur, la pollution, le protectionnisme, les risques à venir…) après plusieurs années d'enquête, d'interviews et de déplacements à travers le monde. le livre est donc bien loin d'une simple compilation de généralités sur un sujet d'actualité, mais a tout du grand reportage minutieusement travaillé (tout ce que j'apprécie, esprit National Geographic oblige).

Le début du livre m'a un peu déstabilisé, avec une sorte d'acharnement à dézinguer la révolution des énergies vertes, qui finalement polluent d'autres manières en reportant la consommation de matériaux et énergies sur d'autres ressources, notamment les terres rares qu'il faut produire à grand renfort de produits dangereux pour les hommes et pour la Terre. Mais tout cela s'avère bien expliqué et, sans remettre en cause le photovoltaïque, permet de relativiser les espoirs de résoudre tous les problèmes énergétiques avec les énergies renouvelables. Un point de vue très intéressant à lire.

L'essentiel du livre traite cependant de géopolitique, et notamment de la Chine et de ses relations économiques et stratégiques avec les autres pays. Principal fournisseur de terres rares (au terme de décennies de choix politiques et économiques très différents selon les pays), la Chine mène la danse, au point que les Etats-Unis et d'autres dépendent entièrement de la Chine pour entretenir leurs armées. Tout cela est remarquablement expliqué : historique, petits évènements (rachats d'entreprises), grandes politiques à long terme, stratégies géopolitiques… On y découvre aussi le poids de la France (élevé à la fin du XXe siècle) et ses choix stratégiques, très étonnant.

Et donc, le livre est enrichi de quelques annexes (tableaux statistiques et cartes des ressources, mais aussi illustrations sur la composition d'un smartphone ou d'une voiture par exemple), compléments bien utiles appelés dans le texte, dont on regrettera simplement pour certains une taille trop réduite pour être bien lisibles.

Une enquête à la fois bien documentée et bien racontée et donc passionnante… et malheureusement un peu inquiétante pour notre avenir aussi !
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Ce livre m'a passionné. L'auteur montre que la transition énergétique est bien plus noire qu'il ne parait, avec une nouvelle dépendances à des matières premières qui s'installe: les métaux rares, qui sont présents partout, dans les batteries, dans les panneaux solaires, les éoliennes et autres écrans. Et tout ca vient de la Chine, qui a un quasi monopole sur toutes ces ressources, autant confier notre souveraineté à un pays qui nous veut du bien...
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Guillaume Pitron dévoile l'envers du décor de la transition énergétique et numérique qui s'opère actuellement dans le monde, avec comme point central les métaux rares. Ce sont ces matières premières qui sont utilisées dans tous les produits actuellement au coeur de cette transition : véhicule électrique, panneaux solaires, éoliennes, et tous les appareils électroniques de notre quotidien.
Il nous explique que la Chine est le premier producteur de ses métaux, et souhaite le rester !
Un livre qui résume donc la face cachée de la transition écologique, mais qui reste à prendre avec des pincettes. Toute transformation nécessitant son lot de points négatifs pour la planète et le peuple qui y vit.
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