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« J'ai décidé d'écrire parce qu'il m'est impossible de parler ; je pense que je ne veux pas entendre les mots que je dois dire. Certains en particulier… Les écrire me donne la possibilité de les détruire au dernier moment, s'il le faut. Il me semble plus simple de regretter ce que j'ai écrit que ce que j'aurais dit. » le 5 mai 2018 à Montréal, Oyana découvre dans le journal la fin de l'E.T.A. La vie qu'elle a construite depuis vingt trois ans au Canada avec Xavier, médecin anesthésiste, vacille. Celle-ci est construite sur des mensonges. Oyana a fui la France et le pays Basque avec une nouvelle identité, elle s'est inventée un passé loin de ses racines, loin de la violence des attentats. Mais, la fin de l'E.T.A signifie pour elle un possible retour, la fin de sa fuite. Mais, au préalable, elle doit avouer à son compagnon qui elle est, ce qu'elle a fait et lui annoncer son départ.

J'ai découvert cet été la plume d'Eric Plamondon avec « Taqawan« , j'ai choisi de poursuivre ma découverte avec son dernier livre : « Oyana ». Les deux derniers romans de l'auteur québécois ont d'ailleurs beaucoup de points communs aussi bien sur le fond que sur la forme. « Taqawan » évoquait la volonté d'indépendance du Québec mais également celle de la tribu des indiens Mi'gmaq. Ici, il est question de celle des basques espagnols et français qui souhaiteraient la naissance d'un état regroupant leurs provinces. Comme dans « Taqawan », l'histoire qui nous est racontée, celle d'Oyana, est entrecoupée par des explications historiques. Ici, c'est le début des attentats de l'E.T.A qui nous est expliqué. Eric Plamondon rappelle la volonté de Franco de détruire toute velléité d'indépendance basque en attaquant certaines villes (Durango et Guernica), en interdisant la langue basque, en assassinant des milliers de personnes. L'E.T.A répliquera le 20 décembre 1973 avec l'attentat contre le premier ministre de Franco, Luis Carrero Blanco. Cette date est également la date de naissance d'Oyana, qui, sans le savoir, est inextricablement liée à cet événement et à la lutte indépendantiste basque. Malheureusement, la violence se poursuivra bien après la mort du dictateur espagnol.

« Taqawan » nous parlait de pêche au saumon, « Oyana » nous parle de pêche à la baleine. Les pêcheurs basques, voyant les baleines fuir leurs côtes, ont traversé l'Atlantique et ont découvert Terre-Neuve. L'histoire de ces pêcheurs tisse un lien entre les deux parties de la vie d'Oyana, elle rattache son passé à son présent. C'est le talent d'Eric Plamondon de réussir à entremêler différents fils narratifs, de mélanger récit et Histoire apportant ainsi plus de profondeur, de densité à ses intrigues.

« Oyana » est le deuxième roman d'Eric Plamondon que je lis. Comme « Taqawan », j'ai apprécié la construction mêlant Histoire et intrigue de manière fort judicieuse. J'ai néanmoins préféré ma première lecture dont l'originalité et la force du récit m'avaient totalement séduite.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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«Ceux qui portent un rêve peuvent disparaître, cela ne fait pas disparaître leur rêve».

Chère lectrice, Cher lecteur,

Éric Plamondon est un auteur que j'aime beaucoup. Pourquoi? Parce qu'il rédige des récits intelligents peuplés de personnages souvent plongés dans une quête identitaire. Oyana, publié en 2019 aux Éditions Quidam, n'échappe pas à ce précepte. En apprenant que l'ETA (organisation de l'armée basque indépendantiste) n'existe plus le 3 mai 2018, Oyana écrit à l'homme de sa vie, Xavier, ce qu'elle a vécu il y a 23 ans dans son pays natal : le Pays basque. À travers les mots, elle tente de trouver un sens à son existence, de renouer avec son identité. Elle a grandi au Pays basque, mais elle s'est enfuie au Mexique, puis elle a rejoint un jeune médecin à Montréal afin de vivre avec lui. Elle a dû changer d'identité, vivre coupée des siens, s'approprier un autre territoire. Dans ses missives, elle relate son histoire, parfois peuplée de violence, de silence, d'incompréhension, de traumatismes. Réussira-t-elle à plonger au plus profond de l'océan, telle une baleine, pour entendre le murmure du chant de la guérison pour ensuite reprendre son souffle au grand air?

Encore une fois, j'ai adoré lire un bouquin de Plamondon. Je me suis attachée à cette narratrice moderne qui est aux prises avec des problèmes engendrant un effet de réel. Dans ce siècle où les bombes ne cessent d'exploser aux quatre coins du monde, il y a des gens derrière ces actes, il y a des victimes, il y a des morts. Comment survivre aux chocs vécus au fil du temps lorsqu'on commet un acte emportant la vie de quelqu'un? Comment libérer la mémoire de la souffrance imposée par la violence des uns et des autres lorsqu'on est né dans un pays où règne la brutalité? Quand on doit tout quitter et se réinventer à travers le faux, que reste-t-il? Ainsi, la narratrice écrit ceci à son amoureux :

Il faut que je remonte à la source, à celle du mensonge, ou à celle de ma vie. Qui fait partie du mensonge. […] La vérité a besoin de l'instant alors que le mensonge se nourrit de la durée. (p. 23-24)

Oyana se souvient de l'inhumanité pour tenter de trouver une parcelle de son infinité.

Pour ce faire, elle emprunte un chemin, celui de son territoire, de son pays. Exilée, elle ne peut oublier qui elle est.

Une fois que l'on s'est accroché à la géographie d'un lieu, on doit s'accrocher à son pays intérieur. (p. 106)

Il lui manque toujours ce quelque chose pour être dans l'instant de la vérité.
Ainsi, j'ai beaucoup appris en lisant ce récit. Je ne connaissais pas l'ETA et son rôle. C'est ce que j'aime de Plamondon. Il me permet de découvrir davantage le monde et son Histoire. de plus, j'apprécie son écriture fragmentée où le lecteur voit surgir des extraits d'éléments historiques.

https://madamelit.ca/2019/06/21/madame-lit-oyana/
Lien : https://madamelit.ca/2019/06..
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Pour le deuxième livre de cet auteur peu connu en France, je me suis encore régalée et j'ai dévoré cette histoire de culpabilité, conscience, croyance, vérité, amour, héritage entre trois continents. Un style vif, un schéma narratif prenant malgré certaines facilités de style. A découvrir
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.....l'Histoire et les histoires qu'elle engendre ont la peau dure. C'en est toute la tragédie. On ne peut rien effacer. On peut tenter d'ajouter pour que ce qui était déjà là pèse moins au fil du temps mais effacer, oublier, on ne peut jamais..
[ Oyana d'Éric Plamondon chez Quidam éditeur. ] .

Je n'ai jamais publié un extrait d'un roman, mais là, c'était une évidence pour moi. Ce roman, je l'ai gagné lors d'un concours. Et c'est une magnifique découverte. ? Découverte d'un auteur qui écrit merveilleusement bien ; des phrases simples, des mots précis,...?
@eric_plamondon . ?Découverte d'une histoire basée sur des faits historiques qui ont réellement existés: Franco, attentat de son 1er ministre, ETA, pays Basque,... ? 
Pays Basque, Montréal, Ciboure.... Partons avec Oyana.
#Oyana
. ? Roman construit sur la forme de lettres, lettres d'adieu.
Adieu à son pays d'origine. 
Adieu à un exil subi, forcé. 
Adieu à une vie batie sur des mensonges. 
Adieu à un idéal politique, des idées .
Adieu aux mensonges. ? . ? Car oui, il y en a beaucoup de mensonges. Toute la vie d'Oyana est jalonnée par des mensonges . Mensonge sur sa famille, son père biologique ; mensonge de son petit ami Basque, Mikel ; mensonge sur ses origines réelles ; mensonge des dernières pages . ( mensonge ou omission ??? ) ? . ? Mais aussi roman écologique par la dénonciation des massacres organisés de poissons , de la morue aux baleines, en passant par es thons, ...? . ? Et cette fin !!! Et ces dernières lignes !!!! Inattendues. Etonnantes. "Questionnantes".? . ? Petit bonus : quelques pages de cette histoire se déroulent dans ma région, La Nouvelle Aquitaine, dans cette magnifique ville de Bordeaux ; des noms de villes ou de villages chantaient à mes oreilles: Marcheprime, où j'avais accompagné mon fils à un tournoi de foot il y a une vingtaine d'années ! ? .
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« Pour toi, Xavier »
Début d'une longue qu'Oyona adresse à son amour, son compagnon, pour lui expliquer les raisons de son départ, voire sa fuite « Peut-être que cette lettre va te détruire mais ne pas l'écrire m'est impossible. Tu dois considérer que ce que tu vas lire ici est vrai. J'ai décidé de te dire toute la vérité, juste la vérité.  Ce ne sera facile ni pour toi ni pour moi. Me taire n'a plus lieu d'être ».
Oyana est basque. Jeune, elle poursuit ses études à Bordeaux, le monde de l'ETA lui est parfaitement inconnu. D'ailleurs, elle ne parle pas basque et ne l'a jamais appris. Il a fallu la mort tragique d'un ami proche, Manex qui lui-même, n'avais jamais manifesté, pour qu'elle s'embrigade tout en refusant la violence. Or… Ce n'est pas possible et elle a participé à un attentat qui a causé la mort d'une mère et sa fillette. Maintenant il va falloir vivre avec ça. « Je suis responsable de la mort d'une mère et de son enfant. » L'ETA l'exfiltre, « On ne te propose pas un voyage mais l'exil. » au Canada sous l'identité de Nahia Sanchez. C'est là qu'elle rencontre Xavier, médecin canadien, qu'elle rejoint au Canada.
Tout son passé reste un secret, elle n'en parle jamais, même à l'amour qui partage sa vie, alors que les deux mortes la hantent.
Mai 2018, l'ETA cesse le combat et se dissout. Germe en Oyana le désir, le besoin de retourner au Pays Basque, chez elle, de revoir ses parents, son pays. Elle n'y est peut-être pas la bienvenue. Peur d'un surgissement du passé ? Peur d'une dénociation possible ?
C'est la raison de la longue lettre à Xavier, de sa fuite.
Un livre court d'une écriture précise, rapide. Eric Plamondon visite l'histoire politique du Pays Basque. J'y apprends beaucoup ; les années noires de la lutte basque, de l'ETA, du franquisme. La construction, avec l'entrelacement du passé et du présent ne rend pas la lecture difficile, tout est daté, précis. Une fin totalement inattendue donne une autre lecture du livre.
Merci à « mon » libraire Wilfrid qui m'a permis cette très belle découverte.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Elle vit à Montréal, ils se sont rencontrés au Brésil, elle est née au Pays Basque. Comme s'il y avait plusieurs vies en elle, plusieurs rêves, des fuites en avant, des regrets, des remords. Mais aujourd'hui ETA a rendu définitivement les armes, l'organisation terroriste s'est auto-dissoute. ETA n'est plus et sa jeunesse revient lui claquer au visage et lui dire qu'il est temps.

Elle, c'est Oyana, mais Xavier ne le sait pas. Frappée dès sa naissance par le terrorisme basque, puis actrice de ce même terrorisme, elle a passé vingt-deux ans de sa vie dans le mensonge à propos de ses origines. Aujourd'hui elle revient au pays pour revoir ses parents.

L'auteur alterne avec adresse le récit d'Oyana, avec cette longue lettre qu'elle écrit à celui qui a partagé sa vie pendant tant d'années, et les faits historiques sur ETA et la violence au Pays Basque. Exposés de façon plus brutale, journalistique et sans empathie. de Franco aux terroristes, mort de Carrero Blanco, attentat et nombres de décès, les longues années de guerre interne ont laissé des blessures profondes au sein de nombreuses familles de part et d'autre de la frontière.

Difficile rédemption de celle qui fut terroriste malgré elle, de ceux qui ont combattu pour une cause qu'ils croyaient juste, face à un état répressif du temps de Franco, puis dans une lutte de moins en moins logique et acceptable. Mais peut-on, et faut-il essayer d'expliquer l'inexplicable montée de la violence ? A travers ses mots, ses questionnements, ses peurs aussi de ce qu'elle a été et de ce qui l'attend, il y a une vie à poursuivre, affronter la mort, le deuil, la perte d'un parent et le mensonge avec lequel elle a dû se construire, puis la fuite et le mensonge avec lequel elle a dû continuer.

Oyana est seule face à elle, Xavier pourrait-il la comprendre, et finalement qui pourrait la comprendre, ce sont les interrogations auxquelles elle devra répondre en affrontant son passé. Interrogations qui sont cruellement d'actualité devant la montée de tous les terrorismes quels qu'ils soient finalement.

J'ai aimé cette double écriture, intime puis générale, pour parler de la lutte d'un pays à travers la vie d'Oyana, de la construction et de l'unité d'un peuple aussi, ces basques voyageurs qui sont partis affronter le monde. Quand la petite histoire des hommes fait la grande Histoire d'un pays.
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/03/22/oyana-eric-plamondon/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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« Oyana » est un roman qui m'a surprise car je m'attendais pas à apprécier autant ma lecture vu le sujet. Mais ce roman est surtout l'histoire d'Oyana et sa fuite de son pays natal suite à un acte impulsif. le lecteur assiste à l'évocation de ses remords, remords qu'elle désire affronter, affronter ses actes, ses conséquences. Éric Plamondon nous plonge dans cette organisation du pays basque, l'ETA. Il nous raconte ses actes, son organisation, ses conséquences. J'ai appris beaucoup sur l'ETA que je ne connaissais pas en fait (sauf les images d'attentats dans les journées télé). C'est assez troublant de découvrir l'autre face de cette organisation avec ses membres et les conséquences que tout cela a eu sur eux, sur leur famille, sur leur vie. Il n'y a aucun jugement de la part de l'auteur, il relate des faits réels et documentés.

Puis, dans « Oyana », il y a un récit épistolaire, les lettres qu'Oyana a écrit à son compagnon Xavier quand elle décide de le quitter pour rentrer en France. Dans ses lettres, elle lui explique son adolescence au pays basque, son entrée dans l'ETA, son action criminelle, sa fuite au Mexique, sa rencontre avec lui, son arrivée au Canada. Dans ses lettres, Oyana cherche à être « excusée », elle veut être pardonnée par sa famille, par la famille des victimes mais aussi par Xavier. Grâce à l'écrit, chacun peut tout dire, peut tout demander, cela est beaucoup plus facile que d'affronter le regard de l'autre. Dans les écrits, il n'y a pas d'interruption possible par le destinataire, tout est dit, écrit, comme une survie. Oyana se délivre de tout ce qui la ronge depuis tant d'années et lui permet également de nommer réellement ses actes et conséquences. Elle prend bien conscience de tout cela. Éric Plamondon n'épargne pas Oyana, il l'a fait souffrir, exprimer enfin. L'auteur exprime parfaitement l'urgence que ressent Oyana dans sa quête aussi dans ses lettres, que dans son retour au pays basque, dans sa famille.
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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J'avais depuis quelques mois envie de lire ce roman mais j'ai été déçue par le contenu. Je ne sais pas ce que j'attendais exactement mais j'ai trouvé que tout était survolé... Je n'ai pas compris qu'Oyana n'offre pas une chance à son mari de comprendre pourquoi elle avait disparu de sa vie antérieure, comme si cet amour était finalement superficielle et qu'il ne dépendait que du présent.
J'ai largement préféré Taqawan.
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Certes, c'est bien écrit. le style est impeccable mais, malgré tout, je n'ai pas vraiment réussi à accrocher avec la souffrance interne du personnage central. Peut être en raison des chapitres très courts. Pas pu m'imerger totalement dans l'histoire.
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L'histoire:
Oyana vit au Québec, mariée à l'homme qu'elle aime. Mais ça, c'était avant d'apprendre la dissolution de l'ETA.
Maintenant, Oyana peut redevenir qui elle est.
Et elle décide de rentrer chez elle, au pays Basque.
Mais pas question de partir sans dévoiler la vérité, toute la vérité à celui qui croyait tant la connaître.

Mon avis:

Il s'agit ici d'un roman qui prend racine dans les actions de l'ETA.
Pour ceux qui ne connaissent pas, comme moi qui en avait vaguement entendu parler, l'ETA était une organisation terroriste revendiquant l'indépendance du Pays Basque. Au prix de nombreuses vies humaines et au travers d'attentats sanglants.

C'est dans ce contexte sanglant et politique que débute la vie d'Oyana.

Je l'ai trouvé très bien documenté, bien écrit et j'ai appris pas mal de choses intéressantes au niveau culture générale sur le Pays Basque.

Par contre, n'étant pas fan de ce genre de textes, je n'ai eu qu'une hâte, ça a été de terminer ma lecture au plus vite.

Heureusement pour moi, il ne fait que 150 pages. Je ne peux pas dire qu'il s'agit d'une déception, car je savais déjà que ce ne serait pas ma tasse de thé.
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