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Western urbain, règlements de comptes dans le far-ouest des rues de Montréal.

Ce ne sont pas tout à fait des cowboys, mais le monde particulier des calèches qui offrent aux touristes une visite guidée du Vieux-Montréal. Pas tout à fait des cowboys, mais quand même des hommes et des femmes de chevaux, qui vivent dans un monde où parfois les choses se règlent parfois à coup de révolver.

Ce n'est pas un roman historique, c'est juste une histoire, mais qui rappelle un moment de l'Histoire, celle où les chevaux régnaient sur la ville et où les hommes faisaient boire leurs montures avant de franchir les portes battantes du saloon.

Une écriture légère, un livre qui nous amène ailleurs, même si on a l'impression de connaître la ville.
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Avec le printemps, Griffintown s'anime. Ce quartier de Montréal, situé dans le Far Ouest et tout droit sorti d'une autre époque, se repeuple dès qu'arrivent les beaux jours. Gueules cassées, anciens vétérans, vagabonds reviennent, sous les traits de cochers fatigués, profiter de la saison touristique pour balader dans le Vieux-Montréal, au bord de leurs calèches, des voyageurs en quête de souvenirs atypiques.


Sous la direction de Paul Despatie et sous la bienveillance de Billy, le palefrenier, les anciens retrouvent leurs vieilles habitudes. John, Alice, Lloyd et l'Indien sont au rendez-vous cette année-là, de même que la Mouche et le Rôdeur, tandis que bien d'autres manquent à l'appel. Ils formeront les pieds-tendres, comme Marie, ces nouveaux venus attirés par un travail dont ils ignorent encore toute la difficulté et l'exigence. Nul ne se doute alors qu'il passe son dernier été à Griffintown et que le corps sans vie de Paul, retrouvé dans le ruisseau troué par deux balles, est annonciateur d'une terrible menace qui plane sur toute leur petite communauté…


Habituellement peu amatrice de westerns, je me demandais depuis un moment ce qui pouvait bien se cacher derrière ce titre ayant reçu le prix France-Québec en 2013... « Griffintown » est la preuve que la curiosité n'est pas toujours un vilain défaut et je suis ravie d'avoir pu faire cette étonnante découverte ! Marie-Hélène Poitras fait habilement cohabiter monde moderne et héritage du passé dans ce western spaghetti survolté dans lequel on retrouve tous les codes du genre. Violence, solitude, désirs de vengeance, absence de morale et soif de pouvoir sont au coeur des intrigues qui se nouent.


L'écriture est incisive, brute et sans fioritures pour décrire toute l'âpreté de ce monde essentiellement masculin. Les femmes, d'anciennes prostituées bien souvent plus rudes que les hommes, apportent néanmoins une touche de douceur et de tendresse grâce à la jolie Marie notamment, dont l'initiation se terminera tragiquement… Les personnages, pour le moins marginaux, sont bien campés et apportent une réelle identité au roman. Il y a beaucoup de poésie, d'émotions et de finesse dans le récit de ce monde qui court à sa perte de manière inéluctable. Une histoire à couper le souffle, parfaitement maîtrisée et dont personne ne ressortira indemne.... Alors préparez votre revolver et votre monture si vous voulez avoir une chance de réchapper au conflit qui oppose ces deux univers antagonistes qui ne parviennent plus à cohabiter !
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La récente parution du dernier roman de Marie-Hélène Poitras (Desiderata) m'a rappelé la sortie de son précédent, Griffintown, il y a déjà une bonne dizaine d'années. La critique avait été favorable, tout comme pour son premier (Soudain le minotaure). J'avais retenu les titres mais les avait délibérément ignorés à l'époque, préférant plutôt me concentrer sur la littérature étrangère. Mais je n'avais pas oublié et ayant plus de temps libre maintenant à consacrer à la lecture, je me suis donc empressée de rattraper Griffintown avant de commencer Desiderata.
L'action de Griffintown se déroule à l'ouest de la rue Berri à Montréal, au bord du canal Lachine, où se situe la dernière écurie de chevaux de calèches. Pressé de toutes parts par les promoteurs immobiliers, le propriétaire Paul Despatie résiste aux assauts jusqu'à ce que Billy, son vieux palefrenier, retrouve son corps criblé de balles dans le ruisseau d'à côté.
Marie-Hélène Poitras fait revivre avec chaleur et vivacité l'industrie des calèches touristiques, disparues depuis peu du Vieux-Montréal. On sent, dans les mots et qualificatifs choisis par l'auteure, un réel attachement pour ces bêtes en fin de carrière qui ont longtemps servi les humains aux siècles précédents, tout comme envers ses personnages de cochers bourrus à l'allure de cow-boy, pressentant la disparition imminente de leur petit monde enclavé dans la ville tentaculaire. Quelques apartés historiques s'insèrent avec justesse dans le récit, lui donnant du même coup un relief plus intéressant, car l'intrigue elle-même se révèle un peu mince.
Bref, une lecture franche et plaisante.
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Western urbain. Histoire d'amour. Histoire de meurtre. C'est pas complétement juste ça, mais ça l'est quand même... Une lecture atypique, du moins, pour moi... Je n'ai pas souvenir d'avoir lu un livre de ce genre. Poitras nous amène dans le monde des promeneurs de touristes assis confortablement dans une calèche ; univers qui devient fascinant par la plume de l'autrice. C'est également l'occasion pour elle de nous raconter un quartier, populiste, presque disparu, régit par ses codes, ses règles, ses bandes, sa pègre... Ce livre pourrait faire office de document historique... Mais c'est de la fiction, n'est ce pas ? J'ai passé un super moment de lecture, qui a passé trop vite, grâce à la plume saccadée, imagée, olfactive, vive, incisive, rythmée et sans complexe de Poitras... Je ne regrette absolument pas ma lecture...
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Je viens tout juste de terminer la lecture d'un roman absolument fascinant de la jeune romancière québécoise, Marie-Hélène Poitras. Il s'agit du roman "Griffintown" qu'on peut presque qualifier d'historique puisqu'il nous fait découvrir le monde fascinant et quelque peu déroutant des caléchiers.

Il s'agit aussi d'une sorte de polar qui se déroule dans l'atmosphère glauque d'un quartier de l'ouest de Montréal en voie de disparition, un quartier où la pègre et la finance y est joyeusement entremêlée. (Griffintown est un ancien quartier ouvrier du Sud-Ouest de Montréal. le quartier est situé entre la rue Notre-Dame, la rue McGill et la rue Guy. Il est situé aux alentours du Canal de Lachine. )

J'ai aussi adoré l'écriture vivante, inventive, saccadée, et presque olfactive de Marie-Hélène Poitras. OUI, vous sentirez le "cheval" au fil des pages du bouquin mais, rassurez-vous, les autres ne peuvent le percevoir.
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Griffintown , un lieu incroyable , hors temps , hors norme , y vit par intermittences tout un peuple d'exclus , d'individus pas dans la norme des border-line qui vivent tant bien que mal avec leurs blessures.

A chaque printemps , ils reviennent travailler comme cocher et promener les touristes dans Montréal . Dans un quartier insalubre et hors loi survivent une écurie et un saloon qui fournissent travail, détente et famille . le travail est dur , les conditions de vie difficiles et les relations humaines rudes mais ça tient ....

Sauf , que l'écurie de Griffintown n'est plus au gout du jour . L'immobilier invente de grands et beaux projets qui n'ont pas vocation à côtoyer cette verrue malpropre et envahissante ! Il va donc falloir pousser ce monde anachronique et faire place aux complexes immobiliers ...

Une écriture fine , tout en dentelle pour décrire des taiseux , des rustres, des gens cassés et abimés par la vie , pour y parler aussi des chevaux et du lien qui unit les deux , le fond de l'histoire est couru d'avance mais chaque personnage est ciselé et c'est ce que chacun a d' humain que l'on voit apparaître phrase après phrase...

Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Je ne savais pas grand chose sur ce roman avant de le commencer : la couverture prête à conjectures, sommes-nous dans un western, à quelle époque se déroule-t-il ? Mais s'il apparaît tout de suite que l'époque est résolument moderne, le milieu des cochers qui promènent les touristes dans des calèches dans le Vieux-Montréal semble appartenir au passé. L'opposition entre le monde des cochers et la vie urbaine moderne est immense, deux mondes se côtoient sans presque se rencontrer et c'est ce qui rend si savoureux ce western.
Dès le début, la disparition de Paul, le patron des cochers plonge tous ces hommes dans le désarroi, et provoque des réactions diverses. le personnage de Marie, une jeune femme qui veut s'initier au métier de cocher et qui nourrit une passion sincère pour les chevaux apporte un peu de féminité et de douceur au texte, donnant lieu à de très belles descriptions animales. le style mélange avec allégresse une légère abondance d'adjectifs avec des mots un peu surannés ou des expressions québécoises.
Pour faire bref, c'est une jolie découverte, surtout pour l'univers très particulier, le voyage au Québec, et la voix nouvelle… A mettre dans votre escarcelle si vous en avez l'occasion !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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À Montréal, chaque jour d'été, des promenades en calèche sont proposées aux touristes. Bucolique ? Pas pour les cochers, rude petit microcosme placé sous le joug de Paul, le patron incontesté de l'écurie. Et quand ce dernier est assassiné, tout l'équilibre du quartier de Griffintown est rompu.

C'est un roman à part que nous propose la québécoise Marie Hélène Poitras. Un western avec ses cow-boys usés surpris par la détermination de la jeune Marie, la « Rose au cou cassé », nouvelle venue à Griffintown. Mais aussi un texte très noir, avec meurtres et luttes pour le pouvoir, ancré dans un vieux quartier ouvrier de Montréal. le tout se mêle étonnamment bien dans une intrigue parfaitement ficelée, aux personnages fascinants. L'auteure parvient à éviter la caricature en soignant son style, poétique sans jamais être artificiel.

Au final, un roman étonnant qui joue habilement avec les genres mais ne rentre dans aucune case.
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Il était une fois au Far Ouest de Montréal un quartier nommé Griffintown.
C'est un vieux quartier maintenant livré aux promoteurs et jadis occupé par les premiers arrivants Irlandais.
L'intrigue nous raconte l'histoire de la dernière écurie où chaque été cochers et chevaux s'assemblaient. On accède à la culture singulière des cochers d'une autre époque et de leurs règles propres; dans ce milieu, on règle les problèmes soi-même.
Les hommes à chevaux sont des personnages intrigants et ont tous une vie secrète souvent assez glauque. Vous aimerez la cavalière Marie et le personnage John.
Aujourd'hui Griffintown est livré aux « bobo ». Ne cherchez plus les cochers et les chevaux. Terminé le pèlerinage des touristes voulant découvrir en calèche le Vieux-Montréal.
L'argent s'en fout et les promoteurs aussi. Dommage.
Ce livre est assez court et se lit d'une traite.
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Un genre de "western urbain, de western poétique" dit la quatrième de couverture ... Et c'est tout à fait ça. L'auteure a été cochère dans le vieux Montréal (Griffintown est l'un des plus anciens quartiers ouvriers de la ville) et s'est servie de cette expérience pour écrire son livre. D'une écriture originale, M H Poitras nous raconte une histoire originale, celle des cochers, des conducteurs de calèches pour touristes; et c'est tout un monde ! En parallèle à la vie de l'écurie, de son responsable Billy et de celle des différents chevaux - qu'elle aime, ça se sent - elle retrace l'histoire de Marie, une belle jeune fille, qui devient cochère. Et puis Paul, le patron de l'écurie, est assassiné, stocké en attendant mieux dans un congélateur; et il semblerait que "ceux de la ville" aient de grands projets pour le secteur du "Far Ouest" ...

Ce livre qui a reçu le prix France - Québec 2013 est très bien écrit et raconte une belle histoire, un peu policière, un peu sociale; une histoire assez dure, d'hommes et de femmes courageux, faisant un métier difficile, et qui n'auront que peu de chance face aux entrepreneurs et aux hommes à chapeaux noirs.
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