Depuis que j'avais entendu l'auteur parler de son livre dans une émission de radio cet été, j'avais envie de le lire. Je trouvais que le thème était original, c'est à dire qu'il avait le mérite de nous mettre nous, hommes occidentaux, en face de nos dégâts... de nous mettre sous les yeux la misère qu'on engendre sans même le savoir.
Comme le dit le résumé, un jeune photographe part faire un reportage dans une décharge de produits électroniques. Son périple commence dans le cargo car il prend la même route que tous les objets qui vont y être jetés.
En parallèle de l'histoire du photographe, il y a celle des kiddies, ces enfants chargés de décharner les appareils pour en retirer ce qui se vend et celle de leurs macs qui se chargent de la revente et prennent une large commission bien sûr. Pour les kiddies, ils vont faire ce travail, comme nos enfants vont au collège chaque jour. Sauf qu'eux en repartent le soir un peu plus sales, malades, morts... Ils se consument sur ses appareils qui les détruisent alors qu'ils font ça pour survivre. Mais ont-ils le choix? C'est soit mourir de faim soit vivre un peu plus longtemps et rapporter de l'argent chez eux.
Guillaume Poix fait preuve d'une grande finesse pour raconter cette histoire car il ne tombe jamais dans la pitié ou le larmoyant. Au contraire, il parvient à mettre de la distance afin que chacun se fasse son propre jugement et vive cette histoire comme il le souhaite.
Pour ma part, c'est un livre qui me donne une envie de révolte contre ce système qu'on laisse faire. Nous sommes coupables sans le savoir, sans nous en rendre compte. J'espère que ce livre sera lu par un grand nombre de personnes, en espérant que nous ferons tous plus attention à nos achats, à nos actes au quotidien.
Enfin, j'ai envie de suivre cet auteur s'il continue d'aborder des sujets aussi atypiques. J'ai presque envie de le remercier pour cette oeuvre qui a une réelle portée politique, même si elle n'en a pas l'air.