De tous les livres de cuisine qui font fléchir mon étagère (une cinquantaine),
le carnet d'Anna, bonne à tout faire dans une famille du milieu de médecins et gastronomes parisiens vers la fin du XIXe, est de loin le plus sobre, le plus élégant et le plus émouvant aussi.
Les recettes de cuisine de cette pauvre Anna qui savait à peine écrire, et ne savait lire que ses propres écrits, délicatement relevées de ses notes en tout genre prouvent qu'une tranche de vie peut s'écrire, tant au propre qu'au figuré, dans la cuisine.