Alliance subtile entre la poésie en prose et les photos de
Daniel Pons dans une mise en page très aérée et élégante, pour un album de grande qualité. Je ne suis pas photographe, mais je trouve ces photos d'une grande modernité. de superbes effets et des stylisations magnifiques pour obtenir des femmes à partir de brindilles, pour ne donner qu'un exemple.
L'élément aquatique est omniprésent au point de représenter le fil rouge du livre. (« Créateur mon frère, ta souffrance est lame de fond, que seule la mer peut comprendre par affinité », p. 14 ; « […] la barque d'Isis est un char qui conduit vers l'éternité tous les corps exténués à force de s'être surpassés », p. 19). Un symbole de renaissance au même titre la « terre mère », dont les éléments en décompositions (les feuilles mortes si bien capturées par l'objectif du photographe, par exemple) constituent « un énorme bouquet de mort aux senteurs puissantes de vie », p. 62).
Les textes sont extraits de «
Le Fou et le Créateur », dans lesquels, la musicalité coulante est obtenue souvent par l'usage, en litanie, de la répétition. Ainsi, dès la première page le poète invoque les forces de la nature qui se réunissent pour qu'« alors Créateur, mon frère, d'un regard clair, dans le ciel en lettres de lumière, tu pourras lire : Vie, seule réalité jamais percée, mais pleinement entrevue par tous ceux qui sont capables de véritablement aimer ». Oui, ces
offrande[s] sont bien des
offrandes d'amour de la Béauté.
En fin d'ouvrage les mots de
Jean Mouttapa et de
Jean Dieuzaide, suivis du poème « Voir le monde avec un regard moins pesant » de
Jean-Yves Leloup (04/04/1989).