Nul homme n'est une île

Balou, c’était bien lui tel qu’il le connaissait, généreux et disponible, depuis longtemps — combien déjà ? Là aussi régnait un flou dans sa mémoire. Son ami, lui, l’aiderait à tout remettre en ordre et sans le brusquer s’il sentait que la chose était difficile. Il était tranquille, tout irait bien.

Il le trouva sur le trottoir devant sa porte. C’est à peine s’il le vit. “Te voilà ! J’en ai pour une minute”. J’appelle la police cria-t-il en direction d’un groupe de personnes qui semblait attendre. Viens lui dit-il. Ils entrèrent.

Comme d’habitude tout était sens dessus dessous. Les papiers étaient amoncelés, et Balou devait friser la crise cardiaque. “Assieds-toi j’arrive.” Il franchit le pas de la porte et pointa son nez dehors. Il cria “Ne vous en faites pas, j’appelle la mairie”. Il attrapa le téléphone. “Je suis tête de liste pour les prochaines municipales. Jusqu’à 18 heure je ne fais pas de politique. Après ce sera une autre affaire.”

“Attends-moi, j’arrive !”. Il ressortit pour ne réapparaître qu’une heure plus tard, écumant et s’effondrant dans un fauteuil. “Tu ne peux pas savoir à quel point c’est dur”.

2. L'Origine du monde
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En avançant sur la pente engazonnée elle commença à déballer ses gaufres et un léger vent souleva le sucre comme une fine poussière. Elle en reçut un peu sur le visage. Elle s’approcha de lui et fit mine de lui tendre ses lèvres. Comment se comporter face à tant d’audace ? Il fut vite au fait de ses intentions. Ce nouveau jeu consistait à lui envoyer du sucre au visage. En même temps qu’elle souffla il se rappela qu’elle avait évoqué ce matin le nuage de sucre. Malgré cela il n’y avait peut-être pas de préméditation dans ce jeu d’enfant. Il reçut un peu de poudre sur le nez mais le vent qui ne cessait de tourbillonner depuis qu’ils s’étaient élevés sur le talus ramena le nuage sur elle. Son visage était blanchi. Elle éclata d’un rire pétillant qui attira quelques regards, mais un rire joyeux, c’était l’essentiel.