Et puis sans doute que l’amour ne se commande pas. Il l’avait aimé. Comme un fou. Il voulait qu’elle devienne sa femme. Et puis elle l’avait quitté pour un autre.
Il y a beaucoup de gens qui pensent avoir une plume mais qui en réalité ne sont bons qu’à écrire des cartes de vœux pour la nouvelle année.
C’est tout de même incroyable ces gonzesses qui pensent qu’elles vont pouvoir nous piéger en se faisant faire un môme.
Parce que ce n’est pas « Lui ». L’homme que j’aurais choisi pour être ma moitié. C’est comme si en l’incluant dans l’équation je perdais à jamais cette possibilité de rencontrer celui qui me convient. C’est comme si je devais renoncer à tous mes rêves de gamines. Je ne sais pas comment je pourrais t’expliquer ça plus clairement Nina, mais je sais au plus profond de moi que je ne veux pas de lui.
Tu joues sur les mots et tu le sais très bien au fond de toi. Que tu l’appelles le géniteur, le donneur de sperme ou encore le coup d’un soir avec bonus à la clé, tu sais bien que ce bébé que tu portes c’est avec lui que tu l’as fait. Il en est donc le père. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas qu’il fasse partie de cette histoire ? Peut-être qu’il en aurait envie ? Peut-être qu’il serait un père formidable, qu’il t’aiderait, qu’il serait présent pour le bébé…
Il y a au fond de moi, bien enfoui, le désir d’autre chose. Le désir d’affirmer qui je suis vraiment. Le désir d’une vie passionnée. Le désir d’une vie remplie d’imprévus. Le désir d’oser aborder celui que je croise tous les jours dans le hall de mon immeuble. Le désir de lui dire qu’il me plait. Le désir de tout quitter. Le désir d’enfin me laisser aller. Le désir de ne plus avoir peur.
Mes parents étaient fiers de moi et j’ai le souvenir qu’à l’époque cela me suffisait.
Quand je voyais mes copines punies de ceci ou de cela, quand je les entendais maudire leurs parents qui ne les comprenaient pas, je me disais même que j’avais de la chance. Moi je n’étais jamais punie.
J’étais comme celle que ma mère voulait que je sois. Je lui faisais plaisir et, en retour, elle m’aimait. Voilà, ça s’arrêtait là. La petite fille parfaite, cheveux longs, couettes sur le côté, souliers vernis. Une vraie caricature à moi toute seule.