C'est étrange de revenir chez soi après un long voyage.
Si dans le monde sérieux, tout s'explique, dans celui des poètes, non.
J' avais tant de mal à imaginer que notre quotidien puisse être différent de ce qu'il avait toujours été.
« Peu à peu, j’ai compris que plus le danger est grand, moins on a peur. J’ai compris que tous ces morts inutiles qu’on déplorait le long du chemin nous rendaient plus forts. Leur survivre nous rendait plus forts. »
» Je contemplais les petits nuages paresseux suspendus dans l’azur. Plus rien d’autre n’existait, il n’y avait plus que l’herbe, nous et le ciel. L’éternité. Je pouvais rester comme ça des heures, sans bouger, jusqu’à ce qu’on m’appelle avec une insistance telle que je ne pouvais plus différer. J’abandonnais à regret mon amoureux clandestin. Mais j’emportais avec moi son sourire, l’odeur épicée des fleurs sauvages, le bourdonnement des abeilles, la valse de deux papillons bleus. »