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EAN : 9782377317219
160 pages
Sarbacane (02/02/2022)
3.89/5   91 notes
Résumé :
À la suite d'une catastrophe planétaire, presque toute vie sur Terre a été exterminée. En lisière de village, une famille s'est réfugiée dans le sous-sol de son ancienne maison, où elle vit désormais. Il y a le père, un homme inflexible et pieux ; la mère, patiente et soumise ; et les deux filles, Leslie et Amy, qui n'ont presque plus de souvenirs de la couleur du ciel. Accoutumées à cette existence confinée, elles apprennent les rudiments scolaires auprès de leurs ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Déjà bien connu dans le milieu de la littérature jeunesse et adolescente en France, Martine Pouchain remet le couvert dans la collection Exprim' des éditions Sarbacane avec un court roman aux accents post-apocalyptique et survivaliste : Sous-Sol. Autant dire qu'avec l'ambiance actuelle, cette histoire résonne tout particulièrement dans l'esprit des jeunes lecteurs…

Le monde d'après
Pour Leslie, le monde se divise en deux.
Le monde d'En-Haut d'abord, où l'humanité a été rayée de la carte par une guerre nucléaire et virologique impitoyable entre les anciennes nations.
Dans ce monde, les espèces animales ont muté et le ciel lui-même est une bouillie ardente. En somme, un enfer pour l'homme.
Reste alors le monde d'En-Bas, celui où sa soeur Amy et ses parents survivent dans une sorte de bunker souterrain sécurisé et où le temps semble tourner en rond. À mesure qu'elle grandit, Leslie commence à voir d'un autre oeil ce qui l'entoure et son conte préféré, Rapunzel, devient l'écho sinistre d'une existence monotone.
Persuadé que ces filles et lui sont les Élus du monde de demain, le père de Leslie les éduque dans le droit chemin de Dieu et de son Verbe, n'hésitant jamais à rappeler par moults photos horribles le destin de l'Ancien Monde. Mais malgré tout ses efforts, malgré ses courageuses expéditions à la surface pour ramener ce qui peut être sauvé, le père d'Amy ne peut empêcher un terrible démon de s'emparer du coeur de ses filles : la curiosité !
Martine Pouchain nous place directement dans la tête de la plus jeune des soeurs, Leslie, et tente d'adopter son point de vue naïf sur la situation d'isolement total dont elle est la victime inconsciente.
Sous-Sol n'est pas là pour vous surprendre. En effet, Martine Pouchain nous raconte une histoire prévisible et déjà vue quelque part entre Room de Lenny Abrahamson et 10 Cloverfield Lane de Dan Trachtenberg.
On sait déjà la chute de ce récit à l'avance, on sait très bien ce qui se trame à l'intérieur de cette cellule souterraine et dans dans l'esprit du père.
Mais ce n'est pas forcément le plus important…

Loup, y es-tu ?
Le plus important ici n'est pas le but mais bien le cheminement qui mène à la prise de conscience d'Amy et de sa soeur Leslie. Martine Pouchain explore à la fois les moyens de l'emprise psychologique du père sur ses filles et les éléments qui vont permettre l'émancipation malgré l'endoctrinement.
D'un côté, il y a donc ce père, figure brutale et violente qui se drape dans les oripeaux de la religion et de la peur, deux pièces qui s'emboîtent à merveille. Il tient sa famille sous sa coupe en utilisant la terreur du dessus et les histoires affreuses qu'il en tire à base de bêtes dégénérées et de morts infâmantes.
Pour asseoir son autorité, un repère fondamental, un écrit incontestable : la Bible. Et enfin, bien sûr, des preuves inattaquables avec ce mur de photos jaunies comme autant de fake news sur une timeline de réseau social.
De l'autre côté, deux jeunes filles qui aiment les histoires et donc le pouvoir des mots. Deux jeunes filles à la curiosité dévorante et ce sentiment de lassitude qui les pousse au bord de la folie. N'oublions pas non plus la figure maternelle, martyrisée, rabaissée mais pourtant capitale pour les deux jeunes filles, dernier rempart contre la barbarie masculine.
Si Sous-Sol n'apporte rigoureusement rien au genre post-apocalyptique lui-même, sa narration force le respect. C'est précis, juste et parfois monstrueux. Martine Pouchain parvient avant tout à disséquer les mécanismes de la peur et à en montrer ses limites. L'histoire d'Amy et Leslie devient donc en quelque sorte un cri d'alarme sur notre siècle pris dans les mâchoires du repli sur soi et de la peur du monde extérieur. Une histoire qu'il faut raconter encore et encore, surtout aux plus jeunes.

Récit archi-classique et pourtant diablement efficace, Sous-Sol tire son épingle du jeu en fixant son attention sur ce qu'il se passe dans l'esprit des victimes. Martine Pouchain raconte les rouages de l'oppression et l'irrépressible besoin de liberté et de vérité qui anime la jeunesse pour mieux rendre son histoire intemporelle.
Lien : https://justaword.fr/sous-so..
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À la fois dystopie sur ce que risque de devenir notre planète, et allégorie sur notre confinement. Un confinement poussé à l'extrême, un père de famille tout-puissant avec l'aide du Dieu qu'il invoque à tout bout de champ
Un roman très sombre, que j'ai dévoré en tant qu'adulte, mais que je ne vais pas proposer à mes jeunes lectrices, je le trouve vraiment trop triste et noir, et plutôt décourageant pour des jeunes filles.

Intéressant puisqu‘il parle du danger que nous humains faisons courir à notre planète. Une mise en garde ?

Leslie n'a presque aucun souvenir de la vie d'an-haut, avant les grandes catastrophes qui ont amené sa famille à vivre dans leur sous-sol et à n'en plus sortir. Heureusement leur père, prévoyant, avait aménagé leur maison et depuis des années, ils parviennent à survivre en autarcie totale, avec ses parents et sa grande soeur.
Mais le temps leur dure de pouvoir enfin regagner la surface, de voir si d'autres « Élus » ont survécu aussi, de rencontrer d'autres personnes.
Seul le père s'autorise à sortir, rejoindre la serre où il cultive les légumes, voir l'extérieur.

Peu à peu, la tension monte dans une famille qui vit en vase clos. Les filles grandissent et posent de plus en plus de questions ; le père, de protecteur et nourricier, évolue vers un autoritarisme qui interpelle ; le dieu censé régir leur vie devient plutôt incompréhensible.
Les évènements terribles se multiplient, et on se pose avec elles beaucoup de questions.
Leslie se raccroche d'abords à l'amour inconditionnel pour son père, puis à son ours en peluche et son amie imaginaire.
Mère et filles, d'abord totalement soumises, se rebellent peu à peu, mais chacune à sa manière.

La dystopie va ici rejoindre les faits divers, mais c'est aussi une métaphore sur le confinement, la période d'enfermement que vous vivons.

Un roman qui monte en puissance à mesure que les personnages se dévoilent, ce qui fait que je ne l'ai pas lâché. Et après être passée à d'autres lectures, ces personnages m'habitent encore, avec l'envie de le relire, (ce qui est rare) même si je me suis doutée peu à peu de ce qu'on allait découvrir.
Un beau roman donc, mais vraiment très noir à mon goût pour les ados, non par le thème général, mais par tout ce qui leur arrive.
J'espère ne pas en avoir trop dit. Difficile d'en parler sans dévoiler ce qu'on ne devine qu'au fil des pages.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Martine Pouchain nous emmène dans un monde post-apocalyptique dans lequel un père accompagné de sa femme et ses deux filles se sont réfugiés dans un bunker pour se protéger de l'air nocif et du monde anéanti après une catastrophe planétaire.
Mais se retrouver enfermé en vase clos pendant tant d'années est-il vraiment sain pour l'esprit ? Est-ce vraiment là la lumière au bout du tunnel ? Peut-on se considérer sauver lorsque chaque journée se ressemble, lorsque distraction et occupation se résume à peau de chagrin, lorsque prendre soin de soi relève du défi, lorsque manger s'avère uniquement de l'ordre du vital et non plus du plaisir, lorsqu'on doit croire en un potentiel futur parsemé de doute et de questions ??!!
On suit cette famille dont les deux petites filles sont perclues de confusion et de peurs quant à ce monde considéré désormais comme toxique. le père qui règne en maître est chargé de les approvisionner en légumes et plantes et lui seul peut remonter à la surface muni d'un masque lui permettant de respirer malgré l'air vicié. La mère quant à elle s'occupe d'éduquer ses deux filles et se charge de la maisonnée.
Les enfants grandissent et la vie suit son cours, mais est-ce vraiment une vie lorsque se lever le matin relève plus du questionnement que de l'envie ?
Au fur et à mesure du temps qui passe la famille se délite, les esprits grandissent et s'éveillent, les corps se transforme et les révélations s'illuminent.
Je ne peux en dire plus si ce n'est que j'ai très vite dès les premières pages deviné le dénouement du livre, l'auteur nous emmène dans un monde ou tension et doutes ce mêlent, la fin est pour moi excellente. le roman aurait été encore plus appréciable avec plus de contenu car la trame de fond est entrainante et l'intrigue très bien menée. J'ai beaucoup aimé ce cours roman aux allures post-apocalyptique sur fond de thriller psychologique.
L'écriture portée sur un esprit spirituel relié à cette idée de la fin du monde donne une dimension encore plus dramatique au récit. Chaque personnage à sa propre personnalité creusée comme il faut, et chacun évolue d'une manière puissante et forte dans cet enfermement que l'on pourrait assimiler à une descente aux enfers.
Pour terminer je dirais que ce roman cache bien son jeux et que la fin en ravira plus d'un...
Ma note : 8,5/10
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Imaginez grandir cloitré entre 4 murs dans une cave sinistre sans contact avec l'extérieur, sans jamais apercevoir la lumière du jour. Leslie n'a que 4 ans quand une catastrophe planétaire la pousse elle et sa famille à se réfugier dans le sous-sol de leur maison. Depuis ce temps, son père n'a de cesse de lui raconter des histoires effrayantes sur le monde extérieur dévasté par les bombes nucléaires et les virus, désormais peuplé de créatures dangereuses difformes génétiquement modifiées. Passé le soulagement d'avoir survécu, les années passent, l'ennui s'installe et l'espoir de remonter à la surface un jour semble s'estomper peu à peu.

C'est avec cette simple histoire post-apocalyptique que Martine Pouchain nous plonge dans son récit aussi court qu'intense. C'est pesant, angoissant, terrifiant mais ô combien fascinant !

Grâce à une écriture efficace et percutante, elle décortique avec beaucoup d'acuité les relations humaines, les rapports malsains qui en découlent mais surtout l'ennui, la solitude qui font peu à peu place à la morosité, la rancoeur, la folie… L'intensité monte en crescendo au fil des pages, l'atmosphère se fait de plus en plus étouffante et prenante au point qu'on a l'impression d'être soi même pris au piège dans cet enfer mais qu'il est difficile de reposer le livre sans le lire d'une traite !

Un huis-clos fascinant dont on ne ressort pas indemne ! Attention cependant, des thèmes très difficiles et sombres, âmes jeunes et sensibles s'abstenir ! Pour les autres, foncez-y !
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Pour cette lecture, je me suis laissée influencer par l'illustration…La grosse serrure, l'escalier qui descend on ne sait où…Simple mais efficace. Comme quoi, même lorsqu'on lit sur kindle, on s'attache à la couverture !

Suite à des conflits internationaux et l'usage de bombes atomiques, la planète est devenue invivable et seuls quelques « élus » ont survécu. On suit le confinement de Leslie, sa soeur et ses parents, une de ces familles rescapées, qui s'est terrée dans son sous-sol.

Ce huis-clos est court et se lit facilement. Pas De réel suspense, mais cela reste une lecture agréable.
Certains le qualifient de glauque et noir…non, il est plutôt classique pour ce genre de roman.
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critiques presse (1)
Ricochet
23 mars 2022
Martine Pouchain signe un huis clos tout en finesse, sur la folie d'un homme qui détient sa famille prisonnière. Si le scénario n'est pas nouveau, il fonctionne ici parfaitement, démontrant la difficulté « des otages » à se libérer d'un bourreau violent. S'autoproclamant l'élu, cet homme croyant blanchit ses actes odieux à coup de prières. Un roman concis, oppressant et à l'écriture fluide qui ne laisse pas indifférent.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
On était dans le sous-sol depuis environ deux ans.
Maman semblait avoir de plus en plus de mal avec la vie d’En Bas. Jamais elle n’aurait pu imaginer, nous disait-elle, que rédiger les devis, les factures et répondre au téléphone à des clients lui manquerait autant. Elle avait beau s’efforcer de faire les choses plus lentement, une fois qu’elle avait fini de laver le linge, d’épousseter et de passer le balai, elle n’avait plus du tout envie de relire pour la énième fois Orgueil et préjugés ou Jane Eyre.
Elle s’étiolait.
Elle ne se lavait plus les cheveux qu’une fois par mois, pestait de ne pas réussir à les démêler, ne les démêlait donc pas, et portait toujours la même vieille robe moche sous prétexte que c’était la seule dans laquelle elle se sentait à l’aise, que les autres ne lui allaient plus et que de toute façon, personne d’autre que nous ne la voyait.
Ce qui horripilait le plus Papa, c’est qu’elle se laissait pousser les poils des jambes.
– Ça fait négligé, c’est dégoûtant !
– Le rasoir me fait un mal de chien, il est trop aiguisé. Ou pas assez.
Je passais beaucoup de temps à les observer et je me suis rendu compte que le moindre tressautement involontaire d’un muscle de leur visage était révélateur de ce qui risquait se passer ensuite.
Quand Maman parlait de ses poils, les lèvres de Papa se contractaient comme deux petits serpents et ses joues pâlissaient, ce qui n’augurait rien de bon. Et s’il parvenait à se maîtriser sur le coup, il explosait un peu plus tard sous un autre prétexte.
Un soir où il lui avait une fois de plus parlé de ses poils, Maman lui avait cloué le bec en disant :
– Tu les rases, les tiens ?
Estomaqué, il n’a rien répondu. Mais lorsqu’un peu plus tard elle s’est trompée en corrigeant un de nos devoirs, il a libéré la colère qu’il tenait en respect depuis des heures.
– Comment veux-tu qu’elles se débrouillent si tu leur apprends des conneries ?
Les gros mots aussi étaient annonciateurs d’une dégradation, un peu comme les nuages gris qui s’amoncellent avant l’orage. Les larmes de Maman n’étaient pas loin derrière ses paupières quand Papa lui parlait comme ça.
– Sweety, je suis allée à l’école que jusqu’à seize ans. Je fais ce que je peux.
– Et c’est une raison ?
Les lèvres de Papa disparaissaient presque à force de se contracter. Je me suis mise à prier dans ma tête pour que Maman ne cherche pas d’autre argument pour se disculper, ce qui n’aurait fait qu’énerver Papa davantage.
– Je t’ai posé une question ! Est-ce que tu penses que c’est une raison ?!
– Eh bien oui, a dit Maman.
Ce n’était pas la bonne réponse.
Alors, il s’est passé cette chose inouïe : Papa l’a giflée.
C’était la première fois que ça arrivait. Maman était stupéfaite. Amy et moi, on est demeurées figées au-dessus de nos cahiers. À vrai dire Papa n’avait pas l’air très fier de lui non plus, mais il s’est quand même justifié en faisant de la pédagogie :
– Vous voyez ce qui arrive quand on refuse de reconnaître qu’on a tort ?
Aucune de nous n’avait moufté.
Tant que nous étions condamnées à vivre sous terre, il valait mieux être d’accord avec lui.
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À la fin du Notre Père, on pouvait ajouter des souhaits plus personnels comme par exemple 'S'il te plaît, protège Papa, Maman, Amy, et fais qu'on soit toujours en bonne santé'. C'était la seule partie de la prière qui n'était pas immuable.
Comme je ne voulais pas qu'Amy entende mon souhait plus personnel, je l'ajoutais dans ma tête.

'Fais qu'on puisse sortir bientôt et fais qu'on s'aime toujours très fort mes parents ma sœur et moi'.

Mais je n'ai pas été exaucée.
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Les livres sont comme les champignons : on n'est jamais complètement sûrs de ne pas tomber sur un vénéneux - sauf pour ceux qu'il cultivait dans la cave et qui étaient domestiqués.
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Chaque soir, avant de m'endormir en tenant mon ours désormais silencieux contre moi, je priais Dieu de m'épargner. "Je vous en supplie, faites que je ne sois jamais enceinte et que je ne devienne jamais une femme, ainsi soit-il".
D'après ce que j'avais cru comprendre, l'un ne pouvait pas advenir sans l'autre, mais je préférais mettre toutes les chances de mon côté en priant large. (p.81)
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Une larme a roulé sur sa joue, mais c'était à cause des oignons. Je crois qu'elle ne ressentait plus ni peur, ni amour, se fichait même de ce qui pouvait arriver. Elle se contentait de respecter la consigne. Peut-être parce que ça la tenait debout simplement.
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