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3,4

sur 1125 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel livre ! Maria Pourchet s'empare du sujet le plus rebattu de la littérature, à savoir l'adultère entre deux personnes que tout oppose, qui n'auraient pas dû se rencontrer. Elle raconte le coup de foudre, puis la lente descente de cette relation, ses ravages, les désillusions, les humiliations que subissent les amants mais aussi leur entourage. Banal, vu et revu. le chagrin d'amour et l'adultère hantent tous les romans de gare, mais aussi la littérature, la grande. C'était donc un projet très risqué.
Maria Pourchet s'en sort magnifiquement je trouve. Parce que la banalité, elle l'a traîne par les cheveux, elle la secoue au moyen d'une langue époustouflante, inventive, incisive, péchue. Elle fait parler alternativement l'homme, qui dit "je" et la femme qui dit "tu", comme si elle se regardait vivre, se jaugeait, se jugeait. Les deux amants n'ont de cesse de convoquer leurs mères, qu'ils ont toutes les peines du monde à tenir à distance, et qui les entravent. En revanche, la fille adolescente de la femme, véritable bombe incendiaire, est magnifique de colère, de révolte et de lucidité. Elle coupe dans le vif. Elle ne laissera rien passer. Nouvelle génération, nouveaux codes. Pour sa mère, elle fera un résumé ahurissant de Andromaque de Racine, un morceau de très haute voltige.
L'autrice dégomme à tout va, les masques tombent, et avec la manière. Monde du travail, amitiés, amour, famille, il ne reste plus grand chose debout à la fin.
Soyons francs, le chaos l'emporte. Mais Maria Pourchet n'utilise pas le scalpel clinique de l'analyse froide pour disséquer le monde. Son outil serait plutôt la rage, les ongles, le sang ; une vitalité qui ne cesse de vouloir s'exprimer. Et qui secoue tout ce qui l'en empêche. Et c'est pour cela que j'ai beaucoup aimé ce roman.
Un petit bémol cependant ; je trouve que la partie du roman relative à la passion amoureuse, le moment du coup de foudre, est un peu faiblarde. Je n'ai pas ressenti pour ma part le désir brûlant qui devrait se dégager de la situation. Ce qui brouille un peu la compréhension de la suite, à savoir la phase du retour de manivelle, qui elle est très bien écrite, mais qui du coup apparaît surinvestie.



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Rien de neuf au pays de l'amour, lecteur : Laure couche avec Clément, elle est mariée, lui pas, il a du fric, elle pas. Elle a des enfants, lui, un chien…

Ennui rébarbatif, quand tu nous tiens, tu te dis qu'on n'invente décidément plus rien chez les lettrés et t'as bien tort de penser ça parce que cette histoire, c'est de la lave en fusion qui va te décaper vite fait tes premiers pré-clichés.

La plume de Maria Pourchet s'insinue en toi comme le ferait une langue audacieuse dans un palais incandescent :

- Rythme narratif décousu, brutal, onirique : j'aime quand l'auteur prend des risques et te raconte ce que tous les auteurs te racontent depuis la nuit des temps dans un verbe fracassé.
- Personnages à fleur de peau, brulants, brûlés, vifs et hurlant leur envie de vivre : j'aime quand l'auteur me renvoie un miroir, même déformé, même inexact, tant qu'il me tenaille le corps et l'esprit
- Écriture minimaliste, déstructurée, cabossée, à l'image de cette histoire d'amour qui n'aurait jamais dû naître : j'aime quand ça me marque au fer rouge et que ça me brûle longtemps après.

C'est un cynisme parfois dérangeant mais piqueté de flèches réalistes qui t'atteignent tout du long jusqu'au final, que tu n'attendras pas, pour sûr lecteur, et qui te laissera un goût un peu amer en bouche… de quoi juste porter un regard en biais sur la pâleur fade de ta petite vie bien rangée.
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À 40 ans, l'universitaire Laure s'ennuie dans son mariage, dans sa petite famille bourgeoise, dans une vie terne toute tracée qui attend un peu la fin. Clément, dans la finance, tire un paquet de blé d'un boulot dépourvu de sens et d'humanité - qu'il ne trouve qu'auprès de Papa, son chien trouvé Gare de l'Est avec lequel il dialogue. Projet de colloque, les deux se rencontrent. Démarre un adultère.

À partir de l'histoire la plus banale qui soit, mille fois écrite, resucée et épuisée, Maria Pourchet tire un roman extraordinaire. « Feu » comme un tir de pistolet déglingue tout : l'amour, le couple, la famille, l'époque. Puisque rien ne vaut, reste l'adrénaline. Avec autant d'humour que de cynisme, ces deux âmes désabusées vont vivre une histoire banale avec une extrême intensité qui l'est beaucoup moins. Servi par une construction narrative et une langue fascinante que l'autrice cisèle de roman en roman, ce « Feu » dévorant se dévore lui aussi.
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Un livre incisif, aux mots acéré s.
Qui crie l'errance amoureuse , l'urgence , le desir, la vie .
D'une femme
Les desillusions, le repli d'un despespoir sans appel d'un homme.
Une rencontre de deux trajectoires, comme une collision

Monde citadin , deshumanisé, ultra- contemporain , aux injonctions culturelles bien precises ;
Mais ... un reel style vivifiant chez Maria Pourchet
decouvert .. avec l'envie , le desir , aussi .. d'y revenir
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J'ai été déroutée par le style et même parfois contrainte à relire des passages pour suivre l'histoire. C'est pour cette raison que je ne mets que 3,5/5. Cependant une fois cette difficulté surmontée j'ai apprécié la profondeur du texte, l'évolution des personnages. La fin est agréablement surprenante.
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La flamme s'allume s'en crier gare. Elle couve, s'alimente, patiente… Et soudain le brasier ! Celui qui dévore et ne laisse rien après son passage. L'amour passionnel est ainsi, agressif et exclusif. Et d'autant plus violent que les pauvres êtres qu'il consume sont dans une détresse émotionnelle aussi profonde qu'invisible.
Laure et Clément vont être victimes de ce Feu : assouvissant leur désir, cherchant à se défaire de l'autre, succombant au moindre retour. Jusqu'où les entrainera l'intensité de leur passion ?
Brûlant de vie ce roman de Maria Pourchet est construit comme un foyer ardent, mélangeant par la chaleur les corps, les sentiments, les vies… jusqu'à la fin.
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Rien ne laissait présumer qu'ils s'entendraient, se plairaient, se séduiraient, s'aimeraient.
Pourtant, entre Laure, mariée, deux enfants, et Clément, célibataire vivant avec son chien, la passion s'embrase, et le feu qui les anime vient bouleverser leurs vies rangées et mornes.

Une écriture singulière et un rythme entraînant sont les premiers éléments marquants de cette lecture.
Puis, nous nous habituons à la plume de l'autrice, à l'alternance des chapitres entre les personnages (pas toujours évidente, mais il faut prêter attention aux accords pour parfois savoir à qui nous avons affaire) et focalisons davantage notre attention sur l'histoire et les personnages.
Ce sont alors quelques longueurs et une impression de stagner qui me ralentissent à la moitié du livre.
Mais, finalement, c'est la surprise et l'incompréhension qui me frappent lors du dénouement.

Une lecture en trois temps et impressions pour moi, qui malgré un démarrage très positif me laisse finalement sur ma fin, avec cette histoire d'adultère plutôt banale et ce dénouement déroutant.
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A la librairie il y avait sur ce livre le commentaire de l'un des libraires qui disait «... ne lisez pas la 4ème de couverture », Intrigué je l'ai acquis sans lire la 4éme ni le début de son commentaire et me suis lancé dans le texte. Aujourd'hui je le finis et je viens de lire la 4ème qui me confirme ce que j'ai pensé tout au long du livre. Si je l'avais lu, jamais je n'aurais acheté ce livre. Pas un thème qui m'accroche, pas un style qui me tente... Mais bon je l'ai lu, suis un peu plus cultivé, me demande à qui le donner, car c'est un bon livre.
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C'est l histoire de deux individus malheureux qui tentent de vivre une histoire extra-ordinaire.
Ils se cherchent, se trouvent, se perdent, se retrouvent sans réussir à "profiter" de cette relation.
Ils sont tellement mal qu'ils se parlent à eux-mêmes, qu ils semblent parfois prendre le lecteur à partie.

C est une belle découverte pour moi, première lecture de Marie Pourché. J ai aimé son style incisif, assez brut pour parler d êtres tourmentés.
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Ce livre m'a totalement bouleversé!
Un début difficile et une écriture pas commune. Il faut s'accrocher. Puis les chapitres défilent, on se fait au langage, à la narration et aux dialogues et aux non dialogues.
On n'envie ni l'un, ni l'autre des personnages. de la placidité à l'insipide dans les débuts, puis surgit quelques sensations de désir et enfin une grande émotion. Dommage qu'elle n'intervienne que dans les cinq dernières pages.
Un livre relatant comme il se doit les faits de l'adultère aussi merdiques et chaotiques. Un livre tout à la fois soporifique que transportant. Je remercie Maria Pourchet pour ce livre, qui en le refermant, me fais toutefois apprécié mon expérience et ma vie.
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