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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je me suis enfin décidée à lire ce livre qui traînait dans ma PAL depuis déjà plusieurs mois. Nous suivons Enric un vieil espagnol sourd et muet qui passe beaucoup de temps dans son jardin ouvrier, il y reçoit d'ailleurs souvent une jeune fille répondant au prénom de Laura, elle vient seule ou accompagnée d'un nouveau petit ami, bronzer ou discuter avec Enric. Un jour, celle-ci est retrouvée morte assassinée dans le jardin mitoyen d'Enric, bien évidemment la piste des policiers va commencer par lui, il va donc devoir enquêter pour prouver son innocence, et avec son handicap, pas facile.
Ce livre se lit très bien et ne comporte pas de temps morts, ce qui fait que l'on a envie de tourner les pages rapidement pour connaître le dénouement de cette histoire.
J'ai dans l'ensemble aimé cette lecture mais la fin m'a un peu déçue, ce qui explique les 3 étoiles, ce ne sera donc pas un coup de coeur pour moi mais plutôt une lecture plaisante mais que j'aurais très certainement vite oubliée.
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Ce doit être une question d'âge mais j'aime bien les polars qui mettent des vieux en scène, en tant que vengés (Pour venger Pépère) ou vengeurs (La belle de Fontenay). J'aime bien aussi les héros qui sont des mecs simples, un peu marginaux ou un peu ploucs (La nuit des grands chiens malades, Canicule…). Pas certain que Pouy le libertaire soit ravi de la comparaison avec A.D.G le réac, mais le talent les rapproche, Vautrin aussi. Donc, La belle de Fontenay est un roman très sympa ou pas mal de catégories sociales en prennent pour leur grade, les flics, les maos de la GP, les profs et j'en passe. Les anarcho-syndicalistes d'en tirent plutôt bien, enfin plus ou moins. Il y a de l'action, des réflexions intéressantes sur le monde tel qu'il allait après 68, des personnages sympas et des affreux. Cela vous apporte une certaine sérénité, comme une envie de regarder pousser ses radis ou ses patates en buvant un coup de blanc… Plutôt dur mais finalement reposant.
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Pouy Jean-Bernard – "La belle de Fontenay" – Gallimard, 1992, rééd dans la collection Folio/policier (ISBN 978-2-07-040840-5)

Ce n'est pas du meilleur Pouy, car il tente ici de construire un vrai roman policier pas trop fantaisiste, mais en accumulant un peu trop d'invraisemblances majeures. En effet, l'enquêteur n'est autre qu'un brave retraité de banlieue, anarchiste espagnol devenu sourd à la suite d'un coup de fusil reçu pendant la Guerre d'Espagne à l'âge de neuf ans, ce qui lui fait donc plus de la soixantaine à l'époque du récit. Bien évidemment, il se heurte aux flics qu'il ne supporte pas, et ne peut compter sur une aide de ce côté, alors qu'il enquête sur le meurtre d'une lycéenne dont on retrouve le cadavre dans son jardin dit "ouvrier". Mener une enquête en milieu lycéen tout en étant sourd relève tout de même d'un véritable tour de force, mais notre héros y parviendra en nouant de bonnes relations avec les élèves, certains enseignants et certaines secrétaires.

L'intérêt principal du roman réside - à mes yeux - dans cette mise en scène d'un lycée de banlieue offrant principalement des filières dites "technologiques", avec en élément complémentaire une comparaison avec l'autre lycée du coin, réduit quant à lui aux filières dites "professionnelles". L'auteur montre à plusieurs reprises la différence entre les deux publics lycéens, fréquentés pourtant tous deux par ce qu'il est convenu d'appeler "des jeunes de banlieue".
L'autre aspect faisant l'objet d'une analyse fouillée réside dans les relations charnelles (on ne peut guère parler de relations amoureuses) pratiquées par les lycéennes, la plupart se limitant aux copains de classe (grandes gueules mais timorés) mais certaines s'attaquant délibérément aux enseignants et animateurs qui ne refusent pas tous l'aubaine d'initier quelques tendrons.
Dernier aspect : la présence dans ce lycée d'un groupe de trois ou quatre enseignants issus de la mouvance soixante-huitarde maoïste, plus spécifiquement de la Gauche Prolétarienne (Cause du Peuple et NAP), que l'auteur ne porte visiblement pas dans son coeur. Ce sont eux qui se seraient institués les gardiens d'un hypothétique "trésor" qui aurait survécu à la dissolution de la GP... une thèse plutôt bizarre.

C'est certainement le tableau des moeurs lycéennes de banlieue dans les années 1990 qui constitue la meilleure motivation à lire ce roman... Certains parents y feront de grandes découvertes, à l'heure où éclatent un peu partout des "affaires" de moeurs mettant précisément en cause des adultes du milieu éducatif ne reculant pas devant des relations charnelles avec des mineures. Les journaleuses bavassent alors à qui mieux mieux, jouant les vierges effarouchées face à ces vilains satyres du sexe mâle donc obsédés, en oubliant de préciser par exemple que la majorité des lycéennes d'aujourd'hui revêt des tenues qu'une prostituée dans années soixante n'aurait pas oser endosser, que l'ensemble des jeunes d'aujourd'hui, filles comme garçons, consomment du film pornographique de la pire vulgarité avant même leur puberté, qu'Internet permet à n'importe quel individu d'accéder à des contenus qui ne peuvent que le pousser à passer aux actes, bref, que notre société est bien hypocrite en faisant semblant de s'offusquer alors qu'elle encourage ce type d'agissements... que certains hommes politiques de premier plan n'avaient pas désavoué en leur temps. (voir par exemple «Le Monde» du lundi 30 mai 2011, page 11 : «A Lyon, pour des jeunes, la banalité du viol collectif» (Patricia Jolly) ou encore le "rapport sur la sexualité des adolescents" remis au ministère de la santé le 16 février 2012, sans oublier les écrits immortels de Cohn-Bendit dans «Le Grand Bazar» paru chez Belfond en 1975, les déclarations complaisantes de Jack Lang au magazine Gay-Pied du 31 janvier 1991, et récemment, le juge qui ne trouva rien à redire aux agissements du duo Strauss-Kahn/Dodo-la-Saumure).

Ce roman se relit sans ennui. D'une certaine manière, il vient compléter le grand classique écrit par Thierry Jonquet "Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte".
Deux remarques subsidiaires : primo, les tartufferies des enseignants gauchistes sont bien rendues dans ces deux romans, secundo, Pouy met visiblement la même verve et la même faconde à défendre les délicatesses de la langue française que son copain Cavanna (cf «Mignonne, allons voir si la rose») : ça fait du bien au moral.
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Jean-Bernard Pouy a l'habitude de nous proposer des personnages terriblement humains, gauchistes prononcés et terriblement attachants.

Avec « La Belle de Fontenay », l'auteur ne déroge pas à sa règle en nous contant les mésaventures d'Enric Jovillar, un gauchiste espagnol qui a fui, petit, son Espagne natale en y laissant derrière lui sa vie, sa famille, mais également son ouïe et sa parole à cause d'une balle qui lui a traversé le crâne.

Mais Enric est maintenant vieux, à la retraite et ne s'intéresse plus qu'à son potager et à sa partie hebdomadaire de belote. Seulement, quand une jeune étudiante qu'il connait est assassinée et que le corps est découvert dans son jardin, l'homme est vite soupçonné du meurtre et tout aussi vite innocenté puisqu'il jouait à la belote à l'heure du crime.

Dès lors, Enric se trouve une autre passion, celle de la vérité. Qui a tué la belle Laura, la jeune fille qui venait parfois s'allonger dans son jardin pour lire ? Mais comment enquêter quand on est sourd et muet ? Difficile de mener des interrogatoires poussés par l'intermédiaire de petits papiers griffonnés. Quand, en plus, on se met la police à dos, qu'il faut se mêler à la jeunesse d'un lycée quand on est un petit vieux et qu'on se fait casser la gueule, les choses ne sont pas des plus faciles.

L'avantage, avec J.B. Pouy, c'est qu'on sait ce qu'il va nous proposer : des personnages hauts en couleur, de l'humour, des réflexions sociétales, des références littéraires.

Ici, Pouy égratigne les maoïstes, l'esprit soixante-huitard, la police, les politiques... Mais il confronte, surtout, deux mondes opposés, les bruyants jeunes d'un lycée et la vieillesse sourde et muette d'Enric. Pourtant, les passerelles se font et Enric trouve le soutien de certains jeunes montrant qu'entre un vieux gauchiste et un jeune branleur, il peut y avoir des échanges. Ce rapport est d'autant plus mis en avant que le bistrot en face du lycée où les jeunes se retrouvent est tenu par une femme mûre qui voit, en ses clients les plus exubérants, une forme de filiation. La tendresse de cette relation atypique renforce l'effort que met l'auteur à faire tomber la frontière entre les générations. Car, après tout, Enric, petit vieux sourd et muet se sent plus en phase avec une partie de cette jeunesse qu'avec une certaine part de la population plus âgée, notamment celle qui, avant, se cachait derrière des idées de gauche.

« La Belle de Fontenay » est un roman court et agréable à lire même s'il n'est pas le meilleur de l'auteur. Son personnage est fort intéressant, mais on ne peut s'empêcher de se dire que Pouy n'a pas utilisé toutes les possibilités qu'offraient un tel héros et on se prend à rêver de ce qu'aurait pu donner ce roman s'il l'avait fait.

Au final, « La Belle de Fontenay » se lit facilement et avec un grand plaisir même si on a un peu l'impression qu'il manque un petit quelque chose pour en faire un excellent roman.
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Laura, une jeune et jolie lycéenne est retrouvée assassinée dans un jardin ouvrier, dans le carré d'Enric Jovillar, un retraité sourd et muet d'origine espagnole. D'abord soupçonné, le vieil homme est mis hors de cause mais, touché par la disparition de cette fille qu'il connaissait un peu, il décide de mener l'enquête de son côté.

Un "héros" sourd-muet, anarchiste et têtu comme une mule, ça change un peu! Comment ne pas s'attacher à cette personnalité hors du commun et à ses réflexions, griffonnées sur des nappes dans des bistrots de banlieue? J'ai bien aimé le style de l'auteur et même si l'intrigue m'a parue un peu poussive, j'ai marché, parce que j'ai aimé les personnages et l'ambiance du roman.
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