Ce roman, écrit en 1951 sous le titre Laï Chiwit, n'a été traduit et publié en français qu'en 2003. Son auteur a eu lui-même
plusieurs vies. Né d'une famille princière (la Thaïlande est une monarchie), il a été une figure dominante de la vie politique du milieu du XXe siècle (il a notamment été Premier ministre en 1975 et 1976). Il a ensuite été écrivain, journaliste et critique. Il a d'ailleurs reçu la distinction "d'artiste national" en littérature. Pour finir, il a tour à tour été danseur, interprète et professeur de danse classique thaïlandaise, spécialiste des pièces "avec masques" et acteur. Dans l'introduction, les traducteurs rapportent l'anecdote qui serait à l'origine de ce roman : témoin d'un accident de voiture ayant fait plusieurs morts, l'auteur se serait demandé ce que ces personnes avaient pu faire comme bonnes ou mauvaises actions dans leur vie passée et ce qui avait pu les conduire à connaître cette fin identique et simultanée. Les Thaïlandais accordent beaucoup d'importance au karma. Telle est donc l'idée à la base de ce livre. Dans le prologue : une tempête sur la Chao Praya ; un bateau en difficulté qui fait naufrage et des corps alignés sur la berge au lever du jour. On connaîtra donc la fin de chacun des personnages dont
Kukrit Pramoj va nous raconter la vie. le roman se situe dans une période légèrement antérieure à sa publication. On va faire la connaissance de 11 personnages au destin très particulier qui sont des figures emblématiques de la société thaïlandaise de l'époque (un voyou, une prostituée, un moine, un prince etc.). Une lecture très enrichissante qui nous est permise grâce au travail de deux traducteurs passionnés - Wilawan er
Christian Pellaumail - qui ont pris la peine de présenter l'auteur et son travail dans l'introduction et d'expliquer les particularités culturelles de la Thaïlande dans un glossaire.