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Citations sur Les annales du Disque-Monde, tome 20 : Le Père Porcher (104)

- Le monde serait dans une belle pagaille si les gens obtenaient ce qu’ils demandent, non ? (…) A quoi ça rime un dieu qui donne tout ce qu’on veut ?
- AUCUNE IDÉE.
- C’est l’espoir qui compte. Une part importante de la foi, ça, l’espoir. Donnez aujourd’hui de la confiture aux gens, et ils s’attablent pour la manger. Mais promettez-leur d’la confiture pour demain, et vous les faites cavaler jusqu’à la fin de leurs jours.
- ET TU VEUX DIRE QU’À CAUSE DE ÇA LES PAUVRES REÇOIVENT DES CADEAUX SANS VALEUR ET LES RICHES DES CADEAUX DE PRIX ?
- ‘xact, fit Albert. C’est le sens de la fête du Père Porcher.
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- Suzanne, fit Twyla de quelque part sous les couvertures.
- Oui ?
- Tu sais que la semaine dernière on a écrit les lettres au Père Porcher ?
- Oui ?
- Seulement... au parc, Rachel a dit qu'il n'existe pas et que c'est en réalité le père de famille. Et tous les autres ont dit qu'elle avait raison . (...)
- Est-ce important du moment que tu as les cadeaux ? répliqua-t-telle en lançant un appel direct à la cupidité.
- Oui.
Oh là là, oh là là. Suzanne s'assit sur le lit et se demanda comment elle allait se tirer de ce mauvais pas. Elle tapota la seule main visible de la fillette.
"Alors écoute-moi bien, dit-elle en respirant mentalement un grand coup. Partout où les gens sont bornés et déraisonnables... et partout où ils ont, en mettant les choses au mieux, la finesse d'attention d'un poulet pris dans un ouragan et la capacité d'investigation d'un cafard unijambiste... et partout où les gens sont bêtement crédules, pitoyablement attachés aux certitudes de la nursery et comprennent pour la plupart autant les réalités de l'univers physique qu'une huître comprend l'alpinisme... oui, Twyla : le Père Porcher existe."
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"A mon avis, l'archichancelier ne veut pas de lait à l'Université, fit Suzanne. Il dit qu'il sait d'où on le tire et que ce n'est pas hygénique. Ce qui ne l'empêche pas de manger trois oeufs tous les jours au petit-déjeuner, remarquez. "
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(...) LES HOMMES ONT BESOIN D'IMAGINAIRE POUR ETRE HUMAINS. A LA CONJONCTION DE L'ANGE DECHU ET DU SINGE DEBOUT.
- Le Père Porcher ? Les fées des dents ? Les petites...
- OUI. UNE MISE EN TRAIN. IL FAUT COMMENCER PAR APPRENDRE A CROIRE AUX PETITS MENSONGES.
- Et alors on peut croire aux gros ?
- OUI. LA JUSTICE. LA PITIE. LE DEVOIR. CES CHOSES-LA.
- Ca n'a rien à voir !
- TU CROIS ? ALORS PRENDRE L'UNIVERS, REDUIS-LE EN POUDRE TRES FINE, PASSE CETTE POUDRE AU TAMIS LE PLUS SERRE ET ENSUITE MONTRE-MOI UN SEUL ATOME DE JUSTICE, UNE SEULE MOLECULE DE PITIE. ET POURTANT..." La Mort agita la main. "ET POURTANT LES HOMMES AGISSENT COMME S'IL EXISTAIT UN ORDRE IDEAL DANS LE MONDE, COMME S'IL Y AVAIT DANS L'UNIVERS UN... UN ETALON DU BIEN A L'AUNE DUQUEL ON POURRAIT LE JUGER.
- Oui, mais ils sont obligés de croire à ça, sinon à quoi bon...
- C'EST BIEN CE QUE JE DIS.
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-Qu'est-ce que je vais raconter à la boîte ? Laisser des types se faire carrément la malle avec ma carriole...J'suis bon pour me faire virer, c'est sûr, j'suis dans de sales draps...
-AH. BON. DE CE CÔTE-LA AU MOINS J'AI DE BONNES NOUVELLES, HEUDEBERT. MAIS PAR AILLEURS J'EN AI DE MAUVAISES.
Heudebert écouta. Une ou deux fois il regarda le cadavre à ses pieds. Il avait l'air plus petit vu de l'extérieur. Il était assez intelligent pour ne pas discuter. On ne conteste pas certaines nouvelles quand c'est un squelette de deux mètres armé d'une faux qui les apporte.
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[la Mort] JE NE SUIS PAS COMPLÈTEMENT SANS CŒUR. MÉTAPHORIQUEMENT PARLANT.
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Loin au-dessus de la ville, Albert se tourna vers la Mort qui avait l’air de vouloir éviter son regard.
« Vous avez sûrement pas sorti tous ces trucs-là de la hotte ! Pas les cigares, les pêches à la liqueur ni tous ces produits aux noms étrangers !
— SI, ÇA VIENT DE LA HOTTE. »
Albert lui jeta un coup d’œil soupçonneux. « Mais vous les avez d’abord mis dans la hotte, c’est ça ?
— NON.
— Vous les avez mis dedans, c’est ça ? affirma Albert.
— NON.
— Vous avez mis tous ces machins-là dans la hotte.
— NON.
— Vous les avez pris quelque part et mis dans la hotte.
— NON.
— Vous les avez bien mis dans la hotte, c’est ça ?
— NON.
— Vous les avez mis dans la hotte.
— OUI. »
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« LE PETIT GARÇON VEUT UN PANTALON QU’IL NE SERA PAS OBLIGÉ DE PARTAGER, UN ÉNORME PÂTÉ EN CROÛTE, UNE SOURIS EN SUCRE, “UN TAS DE JOUETS” ET UN CHIOT QUI S’APPELLE COLBACK.
— Ah, que c’est mignon, fit Albert. J’vais essuyer une larme, parce que tout ce qu’il va avoir, voyez, c’est ce p’tit jouet en bois et une pomme. » Il les tendit.
« MAIS LA LETTRE EST CLAIRE…
— Oui, ben, c’est encore une histoire de facteurs socio-économiques, comprenez ? Le monde serait dans une belle pagaïe si les gens obtenaient tout ce qu’ils demandent, non ?
— JE LEUR AI DONNÉ CE QU’ILS VOULAIENT DANS LE MAGASIN…
— Ouais, et ça va mettre une belle pagaïe, maître. Tous ces “petits cochons qui font tout comme les vrais”. J’ai rien dit parce qu’il fallait assurer le boulot, mais vous pouvez pas continuer comme ça. À quoi ça rime, un dieu qui donne tout ce qu’on veut ?
— AUCUNE IDÉE.
— C’est l’espoir qui compte. Une part importante de la foi, ça, l’espoir. Donnez aujourd’hui d’la confiture aux gens, et ils s’attablent pour la manger. Mais promettez-leur d’la confiture pour demain… et vous les faites cavaler jusqu’à la fin de leurs jours.
— ET TU VEUX DIRE QU’À CAUSE DE ÇA LES PAUVRES REÇOIVENT DES CADEAUX SANS VALEUR ET LES RICHES DES CADEAUX DE PRIX ?
— ’xact, fit Albert. C’est le sens de la fête du Porcher. »
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- C'EST L'EXPRESSION DE LEUR PETIT VISAGE QUI ME PLAÎT, dit le père Porcher.
- Vous voulez dire un mélange de trouille et d'admiration, comme s'ils se demandaient s'il faut rire, pleurer ou mouiller leur culotte ?
- OUI. CA, C'EST CE QUE J'APPELLE CROIRE.
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« Je me souviens quand j’étais mioche, un soir du Porcher, j’voulais à tout prix un gros cheval à bascule dans un magasin… » Un sourire nostalgique lui plissa un instant la figure. « Je m’souviens avoir un jour passé des heures, malgré un froid d’canard, oui, des heures le nez collé à la vitrine… jusqu’à ce qu’ils m’entendent appeler et me le décollent. Je les ai vus enlever le cheval de la vitrine, quelqu’un était entré et l’achetait, et, vous savez, une fraction de seconde j’ai cru que c’était vraiment pour moi… Oh, j’en rêvais de ce cheval. Il était rouge et blanc, avec une vraie selle et tout. Et des bascules. J’aurais tué pour l’avoir. » Il haussa encore les épaules. « Aucune chance, évidemment, on avait même pas de pot d’chambre où pisser, on allait jusqu’à cracher sur le pain pour l’attendrir avant de l’manger… »
[...]
— ’videmment, j’ai quand même posé mes souliers près de la cheminée le soir du Porcher, et le lendemain matin, vous savez… vous savez quoi ? Mon p’pa y avait mis un petit cheval qu’il avait sculpté de ses mains…
— AH, fit la Mort. ET IL AVAIT DAVANTAGE DE VALEUR QUE TOUS LES CHEVAUX DE BOIS HORS DE PRIX DU MONDE, HEIN ? »
Albert le regarda de son œil de fouine. « Non ! dit-il. Sûrement pas. Moi, j’voyais seulement que c’était pas le gros cheval de la vitrine. »
La Mort parut scandalisé.
« MAIS C’EST TOUT DE MÊME BEAUCOUP MIEUX D’AVOIR UN JOUET SCULPTÉ AVEC…
— Non. Y a que les adultes pour croire ça, le coupa Albert. On est un sale petit égoïste à sept ans. N’importe comment, p’pa était bourré après le déjeuner, et il a marché d’sus.
— LE DÉJEUNER ?
— D’accord, p’t-être qu’on avait un peu de gras de cochon à tartiner sur le pain…
— QUAND MÊME, L’ESPRIT DU PORCHER… »
Albert soupira. « Si vous voulez, maître. Si vous voulez. »
La Mort avait l’air perturbé.
« MAIS… ET SI LE PÈRE PORCHER T’AVAIT APPORTÉ LE MERVEILLEUX CHEVAL…
— Oh, p’pa l’aurait refourgué contre deux ou trois bouteilles, dit Albert.
— MAIS ON EST PASSÉS DANS DES MAISONS APPORTER DES JOUETS À DES ENFANTS QUI EN AVAIENT DÉJÀ BEAUCOUP, ET DANS D’AUTRES COMME CELLE-CI LES ENFANTS N’ONT PRESQUE RIEN.
— Huh, on aurait donné n’importe quoi, nous, pour avoir presque rien quand j’étais gamin.
— SE CONTENTER DE CE QU’ON A, C’EST ÇA L’IDÉE ?
— À peu près, maître. Une bonne réplique divine, ça. Pas trop leur donner et leur dire de s’en contenter. »
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