Jennie

Voici un livre très bien mené. Un livre avec lequel on ne peut que se laisser prendre car il a un secret que l'auteur révèle dans l'ultime page et que je ne peux absolument pas dévoiler faut de quoi le lecteur perdrait tout ce qui lui vient à la toute fin de l'histoire : joie ou déception.

L'ouvrage est construit en chapitres très courts, sous forme d'extraits de journaux intimes, d'interviews, de biographies et de descriptions de films ou d'émission de télé. C'est dire s'il est vivant et facile à lire.

Les caractères bien trempés des personnages contribuent à la vie du texte, l'empathie du pasteur, l'admiration du père, la camaraderie indéfectible, la jalousie entre la mère et l'éducatrice.

De plus le thème de l'animal me touche infiniment comme la plupart d'entre-nous.


Voici donc l'histoire de Jennie, une femelle chimpanzé qui se croyait humaine, et que tout le monde croyait.

Comment cela est-il possible ?

Parce que Jennie est née alors que sa mère mourait et qu'elle fut instantanément recueillie par Hugo un chercheur en phylogénie des primates qui devint instantanément sa « mère ».

Que jamais elle ne croisa un autre chimpanzé.

Qu'elle fut élevée dans une famille aimante et attentionnée.

Qu'elle eu un frère humain avec lequel elle partagea son enfance, ses jeux, ses bonheurs, ses discussions – mais oui.

Qu'elle apprit le langage des signes.

Qu'elle atteint une célébrité certaine et fut entourée de quantité d'amis.


Mais, me direz-vous, voici donc un document à l'eau de rose. Et non. Pas du tout.

Car le véritable problème est que Jennie était bien un chimpanzé avec tout son patrimoine génétique, à 98.5% conforme au notre.
Mais le 1.5% restant fait une grosse différence. Non seulement dans l'aspect physique, encore que ça puisse se discuter, mais surtout dans le comportement et la force musculaire.

Ainsi lorsqu'elle atteint sa maturité sexuelle, elle devint totalement incontrôlable, violente parfois, agressive souvent. Jusqu'au jour où…. et la coupe fut pleine.

Un livre déjà un peu ancien dans lequel nous passons de la curiosité scientifique, à la rigolade - j'ai adoré l'achat du tricycle de Jennie puis ses tribulations - puis à la tristesse avec une larme ou deux. Une lecture captivante et intéressante sur la nature animale mais aussi sur la nature humaine et la frontière un peu floue les distinguant.

Un ouvrage déroutant également parce qu'il est si vivant et les prouesses de Jennie sont si surprenantes que lorsque l'on quitte les lignes des yeux pour imaginer une scène, on a du mal à voir dans la petite héroïne des traits autres qu'humains. Et pourtant…


Si vous pensez que vous pourriez lire cet ouvrage, ne lisez pas ce qui suit :


La famille dû se résoudre désespérément à se séparer d'elle, la conduire dans un centre de réadaptation et de protection des chimpanzés. Jamais elle ne pu s'adapter à cette vie parmi ses congénères physiques qui n'avaient rien à voir avec elle qui se croyait humaine et abandonnée. Elle trouva la mort rapidement. Certain déclarèrent que c'était un accident, une chute malencontreuse. D'autres furent persuadés que Jennie se donna volontairement la mort. La vie de nombreuses personnes fut bouleversée : son « père » se laissa mourir de chagrin, son éducatrice fit une grave dépression et son « frère » culpabilisa pour le restant de ses jours.


Si à présent vous êtes sûrs de ne jamais lire le livre vous pouvez lire ce qui suit :

Dans l'introduction, l'auteur nous révèle que ce qui suivra est une oeuvre de fiction faite d'éléments authentiques rassemblés pour former l'histoire de Jennie. Alors on s'engage dans cette lecture, pleins de curiosité. Mais dans la toute dernière page il nous révèle que si les éléments avancés sont bien réels, Jennie, elle, n'a jamais existé. Alors une déception m'a envahie car je m'étais pris à accepter tout pour argent comptant. C'était un peu comme une trahison de l'auteur. Heureusement les éléments avancés étaient bien tous authentiques même s'ils n'avaient pas concerné qu'un seul animal. Il est certain, néanmoins, qu'il me reste un peu d'amertume.

Je m'attendais à un thriller scientifique, comme ceux auxquels nous a habitué l'auteur, mais en fait non. C'est tout simplement l'histoire (basée sur des faits réels) d'un chimpanzé, éduqué comme un enfant au sein d'une famille humaine. Ca se lit bien, même si le suspense n'est pas haletant. Mais c'est bien écrit, et on a envie de savoir comment les choses vont évoluer. Au début tout est beau, tout est rose, entre le chimpanzé et sa famille... La fin, effectivement, est très poignante. Ce roman m'a fait rire et pleurer.

🐒 En 1965, le Dr Hugo Archibald, au cours d'une mission d'étude des chimpanzés au Cameroun, recueille une guenon tout juste née. Il va l'adopter et elle, Jennie, sera traitée comme un membre de la famille par son épouse, son fils Sandy et sa fille.
Nous découvrons, au fil d'interviews, entretiens, courriers et témoignages, le quotidien de cette famille hors norme. Lorsque Jennie est intégrée dans un programme spécial, elle apprend les rudiments du langage des signes, et peut désormais mieux communiquer avec les humains qui l'entourent. Mais la vie d'un chimpanzé qui ne connaît que l'homme n'est pas si simple, et l'adolescence de Jennie va se révéler ingérable.

🐒 Premier roman de Douglas Preston, il est basé sur une histoire vraie, et conçu comme une recension d'un matériel journalistique nécessaire à l'écriture d'un ouvrage.
Comme toujours, l'écriture de l'auteur est addictive. Et cette histoire, d'un style si différent des habituels thrillers de Douglas Preston, est particulièrement émouvante. Les rapports entre l'homme et l'animal y sont décrits sans filtre. Et si la cruauté humaine n'est jamais cachée, le livre met aussi en avant la nécessité de ne pas sous-estimer l'intelligence, la fourberie, mais aussi la méchanceté, la jalousie..., chez le chimpanzé. Et c'est bien ce qui m'a marqué dans l'ouvrage : ne pas idéaliser l'animal en restant sur les idéaux d'un monde où seul l'homme est capable du pire.
Douglas Preston cite assez régulièrement, en manière de clin d'oeil, les travaux et découvertes de Jane Goodall, la plus connue des anthropologues ayant travaillé avec les chimpanzés.

Un très bon roman, récit familial, récit d'amour et d'amitié, de découverte et d'espoir !

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre qui, dans les 2 premiers tiers, se révèlent passionnant et plutôt amusant... en effet, on aime découvrir les 1ers pas de Jennie dans cette famille, les liens qui se tissent, les bêtises, l'apprentissage etc... comme un enfant humain...

Il ne se passe pas forcément grand chose pendant les 200 premières pages, c'est le quotidien qui se met en place, mais on ne s'ennuie pas pour autant...

C'est simple et attachant; seulement, comme la puberté des chimpanzés est assez violente, on s'attend à ce que le drame prenne ensuite le dessus, et c'est très réussi.
La fin est très jolie, émouvante même car disons le, cruelle.

A noter que la forme du livre est intéressante car ce sont des bouts de notes des protagonistes ou bien des bouts d'interviews compilés, chacun retraçant le fil chronologique des évènements.

Je recommande ce livre plutôt pépère mais qui saura vous faire passer un bon moment, pour peu que le regard et les émotions d'un chimpanzé vous amusent et vous touchent...

Un livre atypique, sorte de reportage reprenant des extraits d'interviews de différentes personnes qui ont côtoyé Jennie. C'est assez interpellant mais fini par lasser vers la fin. Ce qui m'a marqué, c'est cette démonstration que l'homme n'est pas du tout le seul du règne animal à tuer gratuitement, a traiter ses congénères et proches de façon violente sans raison. On retrouve pratiquement tous les mauvais aspects de la nature humaine chez les singes sauvages qui n'ont pas eu de contacts avec les hommes. On ne peut même pas dire qu'ils nous ont imités, c'est dans leur comportement naturel au fur et à mesure de leur existence et en fonction des situations auxquelles ils ont été confrontés.

un scientifique qui sauve une petite chimpanzée. Il pense bien faire en la ramenant chez lui. Mais le bébé grandit et une maison devient très inadaptée pour une chimpanzée adulte. Et les relations avec un animal sauvage, même si elle a vécu avec la famille depuis bébé, deviennent compliqué.