J'avais envie d'un ailleurs un peu plus proche qu'un voyage stellaire, alors je me suis dit qu'une plongée dans la jungle hondurienne à la recherche d'un monde oublié pouvait être une bonne alternative !
Et j'ai été surprise.
Parce que la recherche en soi de la cité ne fait pas plus de cent pages, sur les 350 qui composent ce récit. Ça commençait pourtant bien, avec des serpents venimeux, des moustiques, de la moiteur ambiante, des bruits d'animaux non identifiés, des scorpions et de la pluie à vous tremper jusqu'à la bobette ! En vrai, c'est ce que je désirais : le dépaysement, une aventure à la Indiana Jones comme on n'en fait plus de nos jours. Mais comme tout bon Indiana qui se respecte, il faut remettre les choses dans leur contexte, et c'est ce qu'à fait
Douglas Preston ici. En bon journaliste, il retrace l'histoire du Honduras pour nous aider à comprendre que non, de nos jours, on ne peut plus aller dans la jungle impunément et partir en quête d'un mythe, il faut des formulaires, des laisser-passers, des pourparlers, un max de pognon, des fusils...
Bon j'exagère un peu, et loin de moi l'idée de tourner l'expédition en dérision. Au contraire, ça me fascine. Disons simplement que la magie de ces premiers pas dans une jungle (vierge d'êtres humains depuis des centaines d'années) a été un peu salie par la paperasse politique en toile de fond. Mais c'est la dure réalité de notre monde.
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Là où le récit prend une autre tournure, tout aussi captivante, c'est quand on aborde le sujet des maladies, des vaccins, de l'argent qui gouverne la société (qu'on soit sur un continent ou sur un autre), et qui, à la lecture d'après Covid (diantre, je ne pensais pas en référer sur un tel livre !) résonne d'une manière nouvelle...
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Plus qu'une découverte inespérée, la recherche de cette Cité perdue du Dieu Singe devient
L Histoire des voyages entre les mondes (Nouveau et Ancien), et la remise en perspective de notre propre civilisation.