J'avais relativement bien apprécié le Cabinet des Curiosités. Surtout pour son aspect documenté, vu que le livre était écrit par deux auteurs connaissant leur sujet. Ayant chapardé
le Violon du Diable dans une boîte à livres à la suite, j'ai embrayé sur d'autres aventures d'Aloysius Pendergast, enquêteur atypique au FBI.
On démarre peu après les événements du Cabinet des Curiosités. Donc, si vous n'avez pas lu les tomes précédents, cela pose un très léger problème. Ce n'est pas insurmontable, cela dit.
Le lecteur est assez vite plongé dans une enquête où tout désigne le diable comme meurtrier. L'enquête va bon train durant 300 pages, assez plaisante, je ne vais pas chercher à le nier.
Tout dérape quand Aloysius Pendergast et le sergent D'Agosta embarquent pour l'Italie. Je ne vais pas m'attarder sur les détails, mais on a droit à des évasions peu crédibles, une enquête totalement bâclée
(comment ne pas chercher à entrer dans l'appartement qui jouxte celui où un meurtre a été commis?), des évidences qui ne sont pas vues par deux super flics
(le fait que l'on tue par des ondes, par exemple), des stéréotypes et des clichés d'une platitude extrême
(l'Italie vue par deux auteurs cultivés, mais qui se mettent au niveau du lecteur ricain moyen?), une fin avec des chapitres alternant New York où un gourou sème le désordre et le château en Toscane où Pendergast et D'Agosta se livrent à un baroud d'honneur ou presque...
Eh mais... où ai-je déjà vu cela?
Bon sang mais c'est bien sûr, dans le Cabinet des Curiosités.
La structure des deux livres est quasi identique. Un duo d'enquêteurs. Une romance à deux balles que ne renierait pas
Danièle Steel. Un assassin évident rencontré très tôt dans le livre. le rôle joué par un journaliste. Et cette alternance finale pour allonger le livre et faire "durer le suspense".
On pourra rétorquer que tous les romans de genre thriller sont identiques dans leur structure... et là je dis "que nenni". Pas à ce point-ci, tout de même.
Là où l'écriture à deux mains marchait plutôt bien dans le Cabinet des Curiosités, on a droit ici à une incohérence et à un chaos, un melting-pot d'informations pour remplir et en mettre plein la vue au lecteur. Oh, bien sûr, on lit des choses (dont on ne sait pas vraiment si elles sont vraies ou pas, notamment sur les stradivarius. Ou les sociétés secrètes italiennes.
A partir du moment où les auteurs changent carrément de fil rouge à mi-livre, il faut y aller aux forceps dans le récit et cela se ressent. C'est bâclé, et c'est d'autant plus dommage que les auteurs ont montré pendant les 300 premières pages qu'ils savent écrire. 700 pages pour ça ! Je vais me consoler en allant lire
James Ellroy.
Vais-je essayer de lire la suite...? Franchement, cela m'étonnerait.