Par endroits les herbes se massaient et formaient des monticules de plus de cinquante mètres de haut. Après notre chute de la nuit, cela ne nous surprenait guère, mais rien ne nous avait préparés au spectacle ahurissant que nous avions sous les yeux car il n'y avait pas une tige, pas une feuille, pas un bulbe, pas une racine tortueuse qui ne fût d'un rouge sang éclatant.
Cela m'amène à un autre aspect de la vie martienne qui ne nous frappa pas au premier abord mais qui devait devenir de plus en plus évident : je ne puis imaginer race d'êtres plus universellement lugubres, abattus ou tout simplement malheureux que les Martiens.
Nous sommes à l'aube d'un nouveau siècle, un siècle qui sera témoin de bien des métamorphoses. Au cœur de ces changements se déroulera une nouvelle bataille : celle de la Science contre la Conscience. C'est cette bataille que les Martiens ont perdue, et c'est celle que nous devons livrer à présent !
La machine à explorer le Temps est d'une densité atténuée, puisqu'elle existe en somme dans la Quatrième dimension. Elle est réelle, mais elle n'existe pas dans le monde réel que nous connaissons. Vous devez comprendre qu'elle voyage dans le Temps, alors même que nous sommes ici.
Aucune créature, quelle que soit sa puissance ou sa malignité, ne peut se défendre contre un ennemi invisible.
Entre toutes ces nouveautés, c'était la voiture sans chevaux qui séduisait le plus mon imagination. L'année précédente, j'avais eu la chance de pouvoir faire une promenade dans une des ces merveilleuses machines, et, depuis, j'avais senti qu'en dépit du bruit et autres inconvénients, ces machines avaient un très grand avenir.
Ce sommet ne semblait pas culminer à plus de quinze cents ou deux mille mètres, mais, compte tenu de la courbure de la planète, j'ose dire qu'il devait atteindre au moins vingt à vingt-cinq kilomètres de hauteur ! Pareille échelle physique dépasse l'entendement humain terrestre et j'avoue que je mis plusieurs minutes à reconnaître ce fait.
Au mois d'avril 1893, mes affaires m'amenèrent à demeurer quelques temps à l'hôtel de Devonshire Arms à Skipton, dans le Yorkshire.
J'avais alors vingt-trois ans et je débutais assez modestement dans la carrière de représentant de commerce, pour la société Josiah Westerman and sons, fournisseurs de maroquinerie et de nouveautés. Il ne sera guère question de mon emploi dans ce récit car, même alors, ce n'était pas ma principale préoccupation, mais il contribua, d'une façon bien peu glorieuse, à précipiter le cours des événements qui sont le sujet de cette histoire.
Le Devonshire était un hôtel de voyageurs en brique grise, aux corridors mal éclairés et pleins de courants d'air, aux sombres boiseries et aux peintures écaillées...
(extrait du premier chapitre "Une voyageuse de commerce")
Nous sommes à l'aube d'un nouveau siècle, un siècle qui sera témoin de bien des métamorphoses. Au cœur de ces changements se déroulera une nouvelle bataille : celle de la Science contre la Conscience. C'est cette bataille que les Martiens ont perdue, et c'est celle que nous devons livrer à présent !