Recueil de
nouvelles,
Des chaussures pleines de vodka chaude, nous entraîne dans le quotidien de jeunes trentenaires – Gilka, Valiok, Roubtchik – de la Russie contemporaine.
On est loin dans ce recueil de l'image romantique de la Russie, et de Moscou en particulier (visitée en 2010), peuplée de vestiges du passé, avec ses cathédrales orthodoxes aux coupoles dorées, son café
Pouchkine, le musée du Kremlin et le théâtre du Bolchoï...
A l'heure poutinienne rompue au capitalisme débridé, le narrateur brosse un portrait lucide d'une jeunesse sans avenir qui cherche un sens à sa vie. Ainsi, Sakhar
Prilepine saisit l'air du temps pour évoquer la guerre, le système politique, les filles, l'argent, la trahison, l'amitié et l'avenir, … le tout, toujours accompagné, comme il se doit en Russie, d'une « petite eau ».
Cette lecture n'a pas été sans m'évoquer le film « Elena » d'Andreï
Zviaguintsev (2011) qui proposait au spectateur une lecture des deux mondes bien formalisés : celui d'un retraité nanti, baignant dans l'univers luxueux d'un appartement moderne du centre de Moscou, et celui de Sergueï qui, sans emploi, n'offre rien d'autre à sa famille qu'une banlieue déshéritée et pocharde. Deux milieux qui, selon Andreï
Zviaguintsev, sont devenus aujourd'hui complètement hermétiques.
Malgré son intérêt, ce livre n'a pas réussi à obtenir ma complète adhésion. La raison ? Peut-être le manque de parti pris de l'auteur…