Que me fallait-il pour de nouveau publier ici ? Un coup de coeur évidemment ! Et bien en voici un !
Les Amazoniques de
Boris Dokmak est une roman puissant qui m'a entraîné dans une sombre intrigue au plus profond de la forêt amazonienne.
1967, Paris, Saint-Mars, lieutenant de police, vétéran noyant ses souffrances dans la morphine, règle à sa façon l'agression d'une gamine. Façon inacceptable dans une police qui fait peu de cas de l'agression d'une fillette, et qui envoie directement Saint-Mars en Guyane sur les traces d'un ethnologue vivant au plus profond de la forêt amazonienne, dans un territoire peuplé d'indiens cannibales, et accusé de meurtre. Un placard suant et lointain…
Saint-Mars se retrouve avec pour seul contact un flic local à moitié fou, incompréhensible et dont les archives et dossiers ont depuis longtemps été rongés par l'humidité ambiante. Ici tout est sueur, moiteur, moustiques, rampants, on étouffe, la chaleur fait divaguer, l'humidité oppresse. L'auteur montre un véritable talent à nous faire ressentir les ambiances, l'oppression nous gagne, la peau colle, on respire l'air lourd.
Personne ne semble disposé à aider Saint-Mars, le village est sous emprise et il va devoir se débrouiller seul, s'accaparer les codes du lieu, en interpréter les peurs et les non-dits. La seule constance ici est la morphine qui le fait flotter entre réalité, chimère et cauchemar. Il va réussir à monter une « expédition » en dégotant du matériel et en s'alliant avec deux hommes au passé chargé et Ducon, un chien des rues obstiné mais vaillant. Ce roman s'inspire d'un scandale sanitaire méconnu et nous démontre, comme s'il était encore besoin de la faire, que le pire ennemi de l'homme est l'homme, le seul qui s'octroie le droit de juger du mode de vie d'un peuple, de sa culture et de sa légitimité à vivre.
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