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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Il est commun de désirer d'un roman qu'il vous apporte au moins trois fonctions: distraire, instruire, proposer des éléments de réflexion. "Alexis Vassilikov" de Bernard Prou remplissait en partie les trois fonctions. C'est la raison pour laquelle j'avais attribué 4 étoiles malgré des entorses à la grammaire et une rédaction par moment très relâchée.
Qu'en est-il du second roman de cet auteur " délation sur ordonnance"? J'ai eu du mal à pénétrer le récit. D'emblée, l'accumulation de personnages et de situations diverses à la manière des romans feuilletons de fin du XIX° siècle m'a rebuté. J'ai du m'y prendre à deux fois avant de terminer le livre. Un bon roman suppose un personnage central au près du quel gravitent d'autres personnages dans un construction féconde en analyses psychologiques comme l'a fort bien théorisé René Girard dans ce qu'il appelle le rapport triangulaire. Il est là le ressort de la "distraction" ou, si on préfère, de l'intérêt de lire. Paul Guth le définit à son tour dans son 'histoire de la littérature française" quand il oppose le roman de chevalerie médiévale plein d'aventures extraordinaires mais pauvre en réflexions avec le roman psychologique qui prend son essor dès le XVII° siècle et veille à confronter bien plus les caractères que les situations picaresques.Il acquiert dès lors un aspect universel en ce sens que tout lecteur y trouve des éléments de sa propre vie.
L'auteur du livre en question trace les portraits de ses personnages à la truelle de façadier. Quasiment aucune nuance. Des "grotesques" de palais toscans sans l'art du trait. Il n'y a rien tout au long de ces lignes qui m'enseigne quoique ce soit sur l'occupation, la collaboration et la résistance que je ne sache déjà mis à part des détails sur les maquis pyrénéens. Quant aux pistes de réflexions elles sont aussi plates qu'un pamphlet comme "le chagrin et la pitié" film polémique des années 60. le roman délivre en creux une satire célinienne tout en empruntant les ressorts les plus contestables du romancier parisien. L'histoire fait fi des engagements héroïques (juste un peu avec Charles). Elle charge la France de mille maux alors que la collaboration fut bien réelle en Belgique avec Léon Degrelle, en Croatie avec Ante Pavelic en Norvège avec Vidkun Quisling , et bien d'autres encore. C'est oublier que, rapporter à la population, c'est la France qui a caché et sauvé le plus de Juifs. Avec ce paradoxe: souvent des paysans maréchalistes , anciens de Verdun, furent les premiers à cacher Juifs et communistes par volonté de revanche sur la soldatesque teutonne.
En conclusion, un livre cynique, sarcastique, racoleur, mal construit. Les dialogues orduriers qui accompagnent les scènes érotiques sont non seulement répugnants mais ils ne font que desservir un texte déjà bien trop partial.
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