Très joli recueil, dans son intime et pittoresque beauté, sur le deuil, dont le naufrage fut trop longtemps porté jusqu'à la romance d'un poème.
Commenter  J’apprécie         20
au début
il faut apprendre
à ralentir
à résister à la tentation de l’urgence
choisir la mélancolie plutôt que la colère
le ravissement du spleen
une longue respiration
une sorte de grafignure
une rayure parfaite sur un vinyle
je t’ai si peu décrit
il me semble
quelques mots en exergue
qui contiennent tous les autres
dans le blanc habitable du poème
j’ai planté des arbres de mémoire
j’ai nagé dans les rivières
comme dans les fleuves
j’ai rencontré le génie
dans les mots et la musique des autres
j’ai fixé mes racines dans le vent
pour être toujours
là où il me porte
il y a dans le poème
une dernière volonté
une ultime tentative
une prière éperdue
Nous ne savons rien. Sauf, peut-être, que nous disposons de la cartographie du corps pour construire un poème.