Un jeune garçon est retrouvé assassiné dans la rivière, un tatouage de sorcellerie sur l'épaule. Dans cette petite ville de Schongau, en Haute-Bavière, au XVIIe siècle, pas de doute, seule la sage-femme peut être coupable ! Une femme qui vit seule, manipule les herbes médicinales, s'occupe des “choses de la vie” ne peut qu'être une sorcière.
Contre le bailli, le bourgmestre, le conseil municipal et le peuple, seules trois personnes vont s'opposer à une telle condamnation absurde : le bourreau (Jakob Kuisl), sa fille Magdalena et un jeune médecin, avisé des nouvelles connaissances de son art.
Mais comment résister à tous alors que deux autres enfants sont retrouvés assassinés et qu'une petite fille est kidnappé par le diable lui-même (d'après les témoins en tout cas) ?
Oliver Pötzsch, lui-même descendant de Jakob Kuisl, signe ici un polar historique fort bien documenté, décrivant une époque tourmentée avec le souvenir douloureux et encore proche d'anciennes chasses aux sorcières et surtout d'un virus de la peste noire qui a ravagé une grande partie de la population européenne. Il décrit aussi un siècle d'obscurantisme, de croyances ésotériques, d'une médecine encore moyenâgeuse, sans oublier les conditions de vie d'un bourreau et de sa famille, à la fois essentiel à la vie de la cité mais discriminé et rejeté en marge de la ville. L'homme fait peur car personne n'a envie d'avoir un jour affaire à lui.
Mais l'auteur n'a pas oublié une énigme rocambolesque, de nombreux rebondissements, des méchants mémorables, un suspense adroitement mené. Ni non plus quelques pointes d'humour et une belle histoire d'amour !
La fille du bourreau est le premier volume d'une série fort alléchante.